Crise à l’Office du Niger : le Gouverneur de Ségou s’attaque aux hommes politiques à Macina

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Face à la pénurie d’eau dans les périmètres rizicoles de Macina, les paysans ont manifesté dans la rue en fustigeant la mauvaise gestion des autorités et les erreurs techniques de l’Office du Niger. Le gouverneur de Ségou, fâché, se rend à Macina et pointe un doit accusateur sur les hommes politiques qu’il aurait traités de « dangadenw » (maudits).

 

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Face à la situation ahurissante qui prévaut dans le casier rizicole de Macina, le Républicain titrait dans sa parution n° 2495 du 23 octobre 2007 : « Scandale à l’Office du Niger : Ké-Macina sous menace de famine». C’est ainsi qu’une lettre adressée aux ressortissants de Macina à Bamako par leurs parents du village nous est parvenue. Datée du 10 octobre, donc antérieure à notre article, cette lettre signée par le Chef de village, le président du conseil de la jeunesse, celui de l’association des artisans et la présidente de la CAFO tirait déjà la sonnette d’alarme.

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Elle était l’expression d’un désespoir exprimé aux ressortissants installés dans la capitale Bamako : «nous, populations de Macina, vous informons que le casier de Macina est devenu un calvaire à cause d’une crise d’eau, notamment dans l’ancien et le nouvel aménagement». Un message presque pathétique qui en dit long sur les implications d’une telle situation quand on sait que les populations de Macina vivent essentiellement du produit de la culture du riz. Un tel cri du cœur peut-il laisser indifférents les enfants de cette zone à Bamako ? Peut-il laisser indifférent un patriote tout simplement ? Il exprime l’expression d’une indignation collective.

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Dans leur lettre, les représentants des populations vont plus loin et essaient d’expliquer les causes de leur malheur : «l’incompétence des agents de l’Office du Niger, le travail très mal fait par l’entreprise SATOM, la négligence du bureau de contrôle, le non respect du calendrier agricole et le manque d’information de la population». C’est la traduction d’une indignation collective qui a fini par donner lieu à la manifestation des riziculteurs de Macina qui ont marché le 1er octobre 2007.

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Ce n’est qu’en ce moment que les autorités de Macina et l’exécutif régional ont pris la mesure du désastre. Alors, ce fut le ballet : député, préfet, PDG de l’Office, chef du projet ont écouté, échangé et tenté d’apaiser. Seulement voilà : au niveau des champs, le mal est déjà fait. La pénurie d’eau a causé d’énormes dommages!

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Les populations de Macina insisteront sur le fait que la lettre à leurs ressortissants à Bamako comporte certaines exigences à l’endroit des autorités. Parmi ces exigences, il y a «l’approvisionnement immédiat des champs en eau, pendant que l’espoir est encore permis, le dédommagement par l’Office du Niger des dégâts causés, le non paiement de la redevance eau pour la campagne agricole 2007-2008, le constat sur le terrain par la BNDA afin de mieux  s’imprégner des problèmes et d’accorder des facilités». La lettre du 10 octobre exige que le Gouvernement de la République du Mali soit informé sur «l’échec total du casier de Macina», afin d’obtenir le «soutien total de nos autorités politiques et administratives».  Dans leur lettre, les populations de Macina réclament «une entière satisfaction des populations de Macina dans un délai raisonnable».

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Au nombre des visites effectuées en cascade par nos autorités, les populations de Macina gardent en celle du Gouverneur de Ségou, Abou Sow. Cette visite, selon eux, a manqué d’élégance et de civilité. Il traite ses administrés tels des «captifs», dit-on à Macina. «Il est d’une suffisance et d’une arrogance auxquels nous ne sommes pas habitués», nous dit un ressortissant de cette zone rizicole.

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Le Gouverneur de Ségou jette l’huile sur le feu

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Selon nos sources, le Gouverneur Abou Sow est allé visiter le casier en détresse faute d’eau, sans daigner se faire accompagner par des représentants des paysans. En plus, le reportage de l’ORTM à cette occasion a été qualifié de «complaisant» par les premiers concernés de cette crise à l’Office du Niger, à savoir les laborieuses populations de Macina. Notre confrère « Les Echos » (n°2988 du mardi 6 novembre) fait allusion aux «commentaires hasardeux à la télévision d’où il ressort que 80% des récoltes seront bonnes cette année».

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 C’est donc un Macina sous le choc de ce «premier reportage tronqué» qu’Abou SOW va rencontrer le jeudi 1er novembre, en compagnie du député de Macina le Dr Ousmane Ba, du préfet de Macina et du PDG de l’Office du Niger.  Ainsi, aux revendications des laborieuses populations de Macina menacées par la famine, le Gouverneur Abou Sow aurait opposé mépris et dédain, selon nos sources à Macina.

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«A son arrivée, il s’enferme avec l’Administration locale et le député, pendant deux heures d’horloge. Rien n’a filtré de cette rencontre. Les représentants des paysans ont attendu. Enfin, l’assemblée générale s’est tenue avec le Comité de crise», nous rapporte un témoin.

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Présidé par le Préfet, ce comité comprend les notables de Macina, les leaders d’associations et de corporation. Pour ainsi dire, c’était le tout Macina qui était venu écouter le Gouverneur. Le ton du chef de l’exécutif régional s’est fait menaçant, terrorisant même, rapportent nos sources: «Il n’y aura pas de dédommagement, ni aujourd’hui, ni demain, ni après demain, walahi, bilahi, talahi (au nom du Dieu le Tout Puissant NDLR)», aurait laissé entendre le Gouverneur de Ségou Abou Sow, s’adressant à des populations démunies, presque dépourvues de nourritures.

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Un avocat ne suffit pas. Si voulez, constituez 10, 100, 1000 avocats, ça ne servira à rien ni ici, ni à Ségou, ni à Bamako, aurait-il poursuivi. Ces « politiki môkô dangadenw » ( maudits NDLR), qui viennent nuitamment se concerter avec vous ici et ailleurs ne peuvent rien résoudre et à la première difficulté, ils vous abandonnent, ces dangadenw (maudits NDLR), et c’est vous les pauvres qui en pâtirez, aurait dit le Gouverneur de Ségou à Macina. Avant d’enchaîner : “Je peux vous mettre en prison, tous les meneurs et agitateurs. Que vous soyez 10 ou 100, il n’y aura rien, rien du tout et personne n’y pourra rien, walahi, bilayi, talahi”.

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De sources sûres, même s’il n’a pas laissé les gens aller au bout de leurs idées, à cause de sa police dictatoriale des débats, les interrompant de manière péremptoire, des interlocuteurs en face auraient élevé le ton et plaidé pour Macina. Malgré les menaces de M. Sow ! Parmi ces hommes qui ont fait honneur à Macina on peut citer Ngolo Moussa Coulibaly, Daouda Darra et Abdoul Aziz Keïta.

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Nous avons tenté en vain de joindre hier le gouverneur de Ségou pour recouper nos informations.

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Dans un Mali démocratique où un Gouverneur, de l’avis de ses administrés,  se comporte comme sous le CMLN (régime militaire)face à des gens en détresse à cause de l’incompétence de techniciens et de l’impunité, peut-on s’accommoder pour longtemps d’Abou SOW à Ségou ? Les dérapages verbaux de plus en plus nombreux de ce Gouverneur pourront être la goutte d’eau de trop si l’on n’y prend garde.

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Serait-il prêt à emprisonner 100 personnes à Macina si besoin en était, pour plaire au prince du jour qui a horreur du bruit ? Abou Sow doit réfléchir par deux fois et méditer sur le sort qu’ATT a réservé à tant de zélateurs attitrés. A bon entendeur…. !

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B. Daou

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