Au lieu de 12 500 FCFA le sac de 50 Kg, les paysans de l’Office du Niger doivent débourser désormais la somme de 17 500 FCFA. La subvention qu’accordait le gouvernement dans le cadre de l’Initiative Riz ne sera pas accordée pour cette contre-saison à cause de la situation de trouble que le pays connait. Les fournisseurs d’engrais qui réclament près de trois milliards de FCFA à l’Etat malien ne veulent plus entendre parler de la subvention. Ils refusent de prendre les cautions de l’Etat et ne sont plus prêts à accorder des crédits aux paysans qui doivent désormais payer cache. Ainsi, c’est dire que l’objectif de 120 000 tonnes de la contre-saison est sérieusement menacé.
Créer un cadre de dialogue entre les fournisseurs d’engrais et les paysans, tel était l’objectif de la réunion qui s’est déroulée, hier mercredi 11 avril, à l’initiative du PDG de l’Office du Niger, Amadou Boye Coulibaly. Ladite réunion avait pour cadre la salle de conférence de l’entreprise et a regroupé tous les acteurs du secteur. Un seul point était inscrit à l’ordre du jour à savoir comment sauver la campagne de la contre-saison par un approvisionnement correct des paysans en engrais. Pour la circonstance, le PDG de l’Office du Niger a fait appel à de nombreux fournisseurs dont N’Gnoumani SA de Diadié Ba, Toguna SA et la société Faso Djigui de Doucouré, aux organisations paysannes et responsables de syndicats.
Conscient du fait que l’Office du Niger, depuis la restructuration de 1994 ne s’occupe plus de la commercialisation des engrais, son PDG s’est imposé en médiateur afin de sauver la contre-saison. Son initiative a été bien accueillie par tous ses interlocuteurs. En abordant l’épineuse question d’engrais, le PDG a fait la genèse des démarches qu’il a effectuées auprès des autorités compétentes afin de débloquer la situation des factures impayées des fournisseurs d’engrais. «La situation était sur une très bonne voie jusqu’au coup d’Etat du 22 mars dernier qui a eu pour conséquence la dissolution du gouvernement. Malgré tout, je n’ai pas baissé les bras. J’ai entrepris les mêmes démarches auprès de ceux qui ont aujourd’hui la charge de diriger les départements ministériels. C’est vrai que les choses sont lentes, j’ai cependant de l’espoir que nous trouverons une solution idoine au problème d’approvisionnement des engrais pour la contre-saison» a-t-il soutenu avant de donner la parole aux fournisseurs d’engrais. Tous ont déploré le non-paiement de leurs factures estimées à 2 959 204 875 FCFA. Ainsi, ils ont soutenu qu’ils ne sont plus prêts à céder le sac de 50 Kg à 12 500 FCFA, prix subventionné dans le cadre de l’Initiative Riz. Ainsi, les fournisseurs d’engrais ne cèderont pas le sac de 50 Kg à moins de 17 500 FCFA, voire 20 000 FCFA. Pire, ils n’entendent pas accorder de crédit aux paysans. Toute chose qui hypothèque l’objectif de 120 000 tonnes prévu pour la contre-saison car, rares sont les paysans qui ont les moyens financiers pour faire face à l’approvisionnement correcte de leur champ.
Pour sauver les meubles, la société N’Gnoumani SA de Diadié de Ba se dite prête à approvisionner le marché à condition qu’on lui paye l’engrais sans crédit.
Alassane DIARRA