Après avoir conduit l’Office du Niger dans des conditions peu orthodoxes, Illias Goro est en train de jouir d’une retraite idéale. Au même moment, le bateau Office du Niger tarde à se trouver un commandant à son bord.
Et pourtant cette structure stratégique de l’Etat est aujourd’hui dans un besoin qui ne dit pas son nom. La grande entreprise agricole est abandonnée à elle-même pour des raisons qui sont encore ignorées. Déjà, pour bon nombre de personnes, l’Office du Niger est une vache laitière. D’où la lenteur à ouvrir le poste qu’il ne l’a été qu’il y a seulement quelques jours. Des interrogations fusent de partout pour savoir si les interférences politiques ne vont pas jouer un rôle prépondérant dans le choix du DG.
Cette hypothèse n’est pas à écarter quand on sait l’implication de certains ministres par le passé pour nommer leur imposer leurs protégés. Illias Goro était un proche de Tréta, Kassim Dénon était un technicien qui a eu la caution du pouvoir de son temps, Amadou Boye Coulibaly faisait l’affaire du PDES.
Aujourd’hui, qui est prêt à faire l’affaire de Dénon ? Le temps nous le dira.
A . D.
BDM-SA
La banqueroute ?
La Banque de développement du Mali (BDM-SA) serait-elle un géant aux pieds d’argile ? La question vaut son pesant d’or eu égard au calvaire des clients qui ont toutes les peines du monde à accéder à leurs avoirs.
La semaine derrière, nous relations dans ces mêmes colonnes les difficultés auxquelles les clients de la BDM-SA font face.
Il n’en fallait pas plus pour que les témoignages pleuvent pour étayer nos dires. A la BDM-SA aujourd’hui, rien ne va et ce ne sont pas les responsables de cette banque qui diront le contraire. C’est la croix et la bannière aujourd’hui pour avoir ses dus à la Banque de développement du Mali.
Dans les différentes agences de l’établissement à Bamako et dans beaucoup de régions, c’est la déception. Les longues files d’attente se forment à l’entrée des banques. Les chaises étant toutes occupées, les clients n’ont de choix que de s’arrêter sous la chaleur suffocante.
S D. nous révèle que le vendredi 29 avril 2016 devant le guichet de Djélibougou elle a souffert du soleil. “S’ils sont en faillite qu’ils nous le disent afin que puissions changer de banque“. Pour elle, “c’est inadmissible que dans une grande banque comme la BDM-SA, les clients puissent trainer de la sorte“.
A la question de savoir pourquoi elle ne va pas au guichet automatique, la tension monte d’un cran. “Es-tu nouveau ici à la banque ?“, interroge la dame, car pour elle, “entre le 25 et le 30 du mois, c’est les guichets qui sont hors lignes à Bamako et environnants“.
Même son de cloche pour cet enseignant qui trainait aussi dans un guichet de l’agence de Badalabougou. Là deux guichets sont visibles, mais un seul était en train de fonctionner, d’où un retard dans le traitement.
Tout cela de l’avis de bon nombre de personnes est dû à un manque criard de personnel, car, selon des indiscrétions, la banque refuserait de recruter malgré le départ massif de cadres à la retraite.
Au-delà du service très lent dont les clients sont victimes d’autres clients qui ont eu la malchance de prendre leur carte magnétique à Bamako et qui sont malheureusement en service dans d’autres régions, ce n’est pas rose. En effet, ces clients sont obligés de se référer sur les localités où ils ont pris la carte magnétique. Il est donc impossible par exemple de se procurer de sa carte renouvelée à Tombouctou si le client s’est inscrit pour la première fois à Bamako. Il y a lieu cependant de se poser un certain nombre de questions en ce qui concerne la gestion actuelle de la BDM. On se demande pourquoi cette banque est en train de se laisser mourir.
Paradoxe
Au moment où les administrateurs de la BDM-SA se vantent d’être une des premières banques du Mali avec des bénéfices réalisés de 15,546 milliards de F CFA. D’autres n’arrivent pas à avoir droit à leurs congés. En plus, ce sont des agents de la BDM-SA au niveau des Western Union qui broient du noir à cause de leur statut. C’est là où des agents sont exploités pendant des années sans être régularisés.
Ces jeunes restent pendant des années dans l’espoir d’être recrutés. Mais grande est leur déception, car, dans la plupart des cas, ce sont d’autres personnes qui sont parachutées au mépris des efforts qu’ils ont consentis.
Dougoufana Kéita