Il y a de fortes chances que l’objectif de 671 000 tonnes de riz paddy, que l’Office du Niger vise, au titre de la campagne 2013-2014, soit atteint. Par rapport à l’année dernière, cela représente une progression de 3,7%. Cette assurance a été donnée par le PDG de l’Office du Niger, Amadou Boye Coulibaly, au terme de la visite de terrain qu’il a effectuée, les 29 et 30 août, en compagnie du ministre de l’Agriculture, Baba Berthé, spécialement invité pour la circonstance, à quelques encablures de la fin de la transition.
Cette tournée a amené la délégation ministérielle à N’Débougou, Dogofry, Sanamadougou et M’Béwani via Niono, Markala et Diabaly. A N’Débougou, la délégation a fait une halte humanitaire chez les victimes d’inondation, auxquelles le ministre Berthé a fait un geste symbolique, histoire d’exprimer sa compassion à leur endroit.
Scénario qui s’est reproduit à Dogofry et Diabaly, où le ministre de l’Agriculture a remis un cadeau symbolique aux militaires chargés de sécuriser la zone. A Dogofry, la délégation a visité la parcelle de l’exploitant Mamadou Sissako, qui a choisi d’adopter le SRI, autrement dit le Système de Riziculture Intensive. Il exploite 7 hectares, avec un rendement de 8 tonnes à l’hectare. Cette année, il veut même passer à la vitesse supérieure, en passant à 9 tonnes par hectare. Son champ affiche une très bonne mine, laissant ainsi entrevoir de très bonnes récoltes. Il fait partie du lot des producteurs, ayant un flair développé, qui ont adopté cette technique, qui a certes ses contraintes, mais qui, grâce à un rendement élevé, rapporte très largement.
A Sanamadougou, la délégation a visité, en compagnie de Modibo Kéïta, promoteur de la société M3, les 1006 hectares de maïs hybride appartenant à la société. Le ministre Berthé a été littéralement émerveillé par l’exploitation de M. Kéïta, qui a mis haut la barre au niveau de l’exploitation industrielle à grande échelle, avec, à la clé, une mécanisation très poussée, servie par des semoirs, des tracteurs, des moissonneuses batteuses et autres matériels agricoles.
Le ministre Berthé s’est dit impressionné par le dynamisme des opérateurs économiques du Mali car, quelques jours auparavant, il avait visité une ferme piscicole de grand standing, unique en Afrique de l’Ouest, qui, dans une approche intégrée, en plus de la pisciculture, fait l’élevage des alevins et dispose d’une usine d’aliment pour poissons. Le ministre avait également rendu visite à la ferme d’un architecte reconverti dans l’agrobusiness. Celui-ci y exploite présentement de la tomate, ce qui lui rapporte entre 75 millions et 100 millions de FCFA par hectare. Sa prochaine récolte est déjà totalement achetée par la MINUSMA, à en croire en tout cas le ministre Berthé. Le ministre de l’Agriculture s’était aussi rendu chez Bakary Togola, président de l’APCAM, qui produit du maïs dans l’une de ses fermes, sur une superficie de 300 hectares.
Au cours de la visite de la ferme de Modibo Kéïta à Sanamadougou, le ministre Berthé a fait un vibrant plaidoyer en faveur d’une coexistence heureuse entre l’exploitation familiale et l’agriculture industrielle, à cause de la complémentarité existant entre les deux systèmes d’exploitation. L’Etat doit renforcer les exploitations familiales aussi bien que les entreprises industrielles, à partir du moment où les deux systèmes d’exploitation luttent contre l’insécurité alimentaire, la pauvreté, le chômage et pour la création de richesses. Il n’y a donc guère lieu de les opposer.
Pour la petite histoire, avec un prix plancher oscillant entre 125 et 150 FCFA, et un rendement de 10 tonnes à l’hectare, c’est un chiffre d’affaires d’environ 15 milliards de FCFA que les 1006 hectares de maïs génèreront pour la société M3. Le ministre Berthé de lancer un appel aux opérateurs économiques du Mali pour qu’ils investissent ce créneau porteur à l’Office du Niger. Il appartient désormais aux Maliens d’exploiter d’abord l’or à la surface, l’or vert, qui est inépuisable, avant d’aller chercher le métal jaune, qui est certes précieux mais limité, d’exhorter le ministre Berthé.
A M’Bewani, la délégation ministérielle a visité les parcelles du projet d’aménagement de 2 500 hectares. Pour mémoire, le projet d’aménagement du bloc D de M’Bewani est mené dans le cadre du Programme d’Appui à la mise en Œuvre du Contrat Plan de l’Office du Niger (PAMOCP-ON) mis en œuvre conjointement par le gouvernement du Mali et la Commission Européenne, dans le cadre du 10ème FED.
Les objectifs de ce programme sont doubles. Il s’agit, en premier lieu, d’augmenter, d’une part, les surfaces aménagées en zone Office du Niger, dans la limite des ressources en eau disponibles, en assurant un drainage efficace des aménagements hydro-agricoles. En second lieu, il s’agit de moderniser la gouvernance de l’Office du Niger. L’objectif global du projet est de contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Ce projet est initié par le gouvernement malien avec l’assistance du Fonds Européen de Développement (FED).
Les travaux du premier lot ont notamment consisté en l’extension du distributeur de M’Bewani sur 5 760 mètres linéaires (ml), la construction du sous distributeur Branche de Tiongoni sur 6 263 ml, ainsi qu’une piste associée, la construction de la cuvette du drain de Tango, sur 5 000 mètres linéaires, ainsi que les pistes latérales de desserte le long du drain de Kalankorla, sur une longueur de 7 100 mètres linéaires. S’y ajoutent la construction de 17 830 ml de canaux secondaires et de 2 124 ml de chenaux, la construction de 23 299 ml de drains partiteurs et leurs pistes latérales, la construction de 81 376 ml de canaux tertiaires (arroseurs indépendants compris), la construction de 208 millions de ml de diguettes de séparation, la construction de 230 900 ml de rigoles et la construction d’une vanne à vis haute, de type 140/265, avec vannes de garde.
Le deuxième lot des travaux consiste en la réalisation du drain collecteur de 42 km, intégrant la réalisation de digues de protection et pistes de desserte, la construction de 8 franchissements, la construction de 10 abreuvoirs, de 6 débouchés pour eaux sauvages et de 12 lavoirs.
A ce jour, 98% des travaux de ce projet sont déjà réalisés, au grand bonheur de centaines d’exploitants déjà à pied d’œuvre. Ainsi, 1 400 hectares leur ont été cédés et le taux de mise en culture s’élève à 75%.
Au terme de la visite, le PDG Amadou Boye Coulibaly, au cours d’un débriefing dans la salle de conférences de l’Office, a tenu à faire partager son credo sur l’Office du Niger aux représentants de la presse nationale et régionale qui l’avaient accompagné au cours de cette tournée.
L’Office du Niger, a-t-il souligné, est le patrimoine de l’Etat malien à 100%. C’est un organisme précieux de développement de programmes agricoles. C’est l’élément premier de la souveraineté alimentaire du Mali. L’Office du Niger est l’une des entreprises hydroagricoles les plus anciennes et les plus vastes au sud du Sahara. Ses potentialités, qui ne sont toujours bien connues du grand public, sont immenses.
«Aujourd’hui, à travers le monde, c’est l’Afrique qui a le plus fort potentiel en matière d’agriculture. En Afrique, on peut dire que c’est le Mali qui a la plus grande partie de ce potentiel, qu’il nous appartient de valoriser. En la matière, beaucoup d’efforts ont été faits. Mais il y a aussi beaucoup de difficultés, auxquelles nous trouverons ensemble des solutions. De l’Indépendance à ce jour, il faut dire aussi que beaucoup de succès ont été enregistrés. Le colonisateur lui-même, de 1932 à 1962, date à laquelle il a quitté l’Office du Niger, soit près de 38 ans, a réalisé 47 000 ha. Ce qui veut qu’il y a beaucoup de difficultés. Et de 1962 à ce jour on tourne autour de 105 000 hectares. Ce qui est insuffisant au regard du potentiel d’un millier d’hectares. Mais je pense que la tendance peut être inversée», de souligner le PDG Amadou Boye Coulibaly, un homme du terroir, qui dit avoir fait toute sa carrière à l’Office du Niger, soit 33 ans de bons et loyaux services.
Pour ce qui est de la campagne en cours, le PDG de l’Office du Niger a laissé entendre qu’il ressortait des statistiques consécutives aux différentes visites de terrain que la campagne en cours est en avance de 3% par rapport aux réalisations de l’année passée. Il était même prévu de faire plus, soit 7%.
«Nous nous attendons à faire une bonne campagne agricole. Et, comme je vous l’ai dit, nous sommes en avance et nos réalisations portent aujourd’hui, à la date du 20 août, sur 93 006 hectares. Nous projetons de faire 16 casiers, pour 671 000 tonnes de paddy. Donc nous sommes très optimistes, et toutes les informations que nous avons sur le plan agronomique nous font espérer, en tout cas, qu’on peut atteindre ces chiffres. Ce qui est sûr et certain, par rapport à l’année passée, c’est que cela va faire une progression de 3,7%’ de marteler le PDG de l’Office du Niger.
Signalons enfin que, lors de cette visite, le ministre de l’Agriculture et le PDG de l’Office de du Niger étaient accompagnés de leurs proches collaborateurs, des Directeurs de l’Agriculture et du Génie Rural et du représentant de l’APCAM. (A suivre)
Yaya Sidibé, Envoyé Spécial
MERCI CMD POUR TA CAPACITE D ANTICIPATION !!!!!!!!!!!!!
VOILA LE RESULTAT QUAND ON ARRETE DE VIVRE AU JOUR LE JOUR !!!!!
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