Amadou Boye Coulibaly nouveau PDG de l’Office du Niger : Un homme du sérail aux commandes

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Le Conseil des Ministres du 6 Juillet 2011 a porté son choix sur Amadou Boye Coulibaly, précédemment Directeur Général Adjoint pour conduire les destinées de l’Office du Niger en proie certainement à des problèmes de gestion. L’ancien locataire, avec 18 mois de bail, n’ayant battu, sur les 12 autres anciens PDG que le record d’Elmadani Diallo (relevé suite à une affaire d’engrais) en 1986. Parcours donc d’un homme dont les pages du riche CV égalent celles de votre journal que vous avez en main. Juste la quintessence.

Amadou Boye Coulibaly est né à Markala en 1955. Il fait tout son cursus scolaire (école fondamentale et lycée) dans la Cité des Ouvriers avant de poursuivre ses études supérieures à l’Institut Polytechnique Rural de Katibougou (Koulikoro). Pour cela, il passe son baccalauréat (Série sciences Biologiques) en 1975 avec la mention Assez Bien. Cette même mention lui court après 4 ans, au terme d’un cycle normal à l’IPR et qui lui confère le diplôme d’Ingénieur d’Agriculture et du Génie rural. Le papa de 8 enfants aujourd’hui, commence donc sa vie professionnelle à l’âge de 25 ans (1980) à l’Office du Niger. L’année suivante, il est nommé Chef Adjoint du Secteur agricole de Niono. Il gagne un échelon supérieur un an après en devenant Chef secteur plein. Puis, en 1984, le voila promu chef de la Zone de Production de Molodo. Un an plus tard, il revient à Niono pour les mêmes fonctions durant 3 ans. Entre 1988 et 1995, Ndebougou le découvre. D’abord, comme Chef secteur de Production Agricole (1 an) puis comme Directeur de Zone. C’est là qu’il participe à la grande réalisation du projet de réhabilitation de Ndébougou I 2000 ha (aujourd’hui à sa troisième phase grâce aux allemands de la KFW). On le reverra à Niono durant la période 1995-1997 pour occuper les mêmes fonctions de Directeur de Zone. Puis, pour la première fois, on lui fait découvrir le travail du siège à Ségou. On lui confie alors le Service Suivi Evaluation. Il ne restera que 3 ans (1998-2001). Le virus du terrain est donc fort. Retour à Ndebougou où on lui demande de continuer la réhabilitation des terres avec la KFW (Ndébougou II d’abord avec 2 800 ha, ensuite Ndébougou III pour 1 950 ha). Pendant 6 ans, il représente le PDG auprès de l’administration et des collectivités territoriales, organise les producteurs sur 13 000 ha en aménagement de l’eau repartis sur 7 000 exploitations agricoles. Blanchi par la justice malienne en 2007 dans l’affaire du rapport du Vérificateur Général, il revient de nouveau à Ségou pour ne plus la quitter. Avec l’air du temps (mécanisation de notre agriculture), le PDG à l’époque lui responsabilise dans la promotion de la mécanisation et du machinisme agricole. Jusqu’en Avril 2010 où un arrêté du Ministre de tutelle le bombarde Directeur Général Adjoint. Celui qui a fait juste un an (1997-1998) hors de l’Office du Niger en tant qu’Administrateur Provisoire du Projet d’Aménagement Hydro-Agricole des Plaines de Daye, Hamadja et Koriomié, a subi de nombreux stages et formations. En France, il fait partie de la 27eme Promotion du Centre des Etudes Financières Economiques et Bancaires de la Caisse Française de Développement Economique (CEFEB), Option formation à la gestion des entreprises et des projets de production agricole. A Dakar, au nom de l’Office du Niger, il bénéficie des compétences de la Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta (SAED) en termes de conception et développement du Système d’Information Géographique appliquée au Suivi Evaluation des Exploitations Agricoles. La même option, presque à 7 ans d’intervalle, à l’Institut Supérieur Africain de Développement d’Entreprise (ISADE). Au Maroc il se perfectionne au niveau des Offices Régionaux de Développement à Guarb et à Haouz dans la gestion et l’entretien des infrastructures des périmètres irrigués. En Allemagne, il acquiert des connaissances en gestion de fermes de production laitière lorsqu’au Burkina Faso son centre d’intérêt porte sur la gestion des périmètres moyens d’irrigation.
Moustaph Maiga

ABC et  ses challenges
En ouvrant le bal d’une promotion interne à l’Office du Niger après 17 ans d’une situation d’hégémonie des fonctionnaires de l’agriculture malienne sur des conventionnaires partagés entre la perte de perdre un emploi et la fixation d’un carriérisme mettant toujours l’agent sous pression de perdre des avantages, en ouvrant donc ce bal, Amadou Boye Coulibaly (ABC) entame avec sa nomination comme PDG de l’Office du Niger une nouvelle expérience d’une vieille entreprise, toujours courtisée, dont le charme est intact et qui va fêter pourtant, le 5 janvier prochain, ses 80 ans sonnés. Belle initiative que celle que le département de tutelle a engagée depuis l’an dernier, avec la nomination d’un conventionnaire (Feu Kalidi Kaloga) au poste de DG de l’Office Riz Ségou et dont l’effet ne devrait pas seulement s’arrêter là. En cela donc que le nouveau patron de l’Office du Niger est attendu. Presque le même âge que son prédécesseur (Kassoum Denon), pour lequel nous avions écrit textuellement ceci sous le titre Kassoum Denon et ses défis : « A 55 ans seulement (il est né en 1954 à Ngoa dans le Cercle de San), le nouveau PDG de l’Office du Niger parait bien porter l’âge des défis qui l’attendent. Il hérite d’une entreprise dont une bonne partie de sa crème fera valoir ses droits à la retraite d’ici le 31 Décembre 2010 et constituée donc de plusieurs jeunes cadres qui entendent assigner à l’Office du Niger son rôle de locomotive dans la conquête et l’assurance de la souveraineté alimentaire du Mali ». Pour avoir été moulé à l’Office du Niger depuis un jour de stage pratique, ABC qui a 30 ans de service dans l’entreprise, y connait tous les coins et recoins. Et pour avoir gravi tous les échelons, sans bruler une étape, il est comme un toubib qui connait bien son patient. Les quelques passages à vide qu’il a connus dans sa carrière sont aussi la meilleure thérapie avec laquelle il devrait gérer les ressources humaines. Et comme l’Office du Niger se trouve dans une ère de mécanisation de son agriculture, il est le mieux placé pour apporter sa touche professionnelle, lui qui a chapoté ce domaine lors de son institution. A l’Office du Niger, les challenges sont comme des champignons qui renaissent. Il faut plus que de l’énergie à revendre pour venir à bout d’un rythme croissant des aménagements (le nouveau PDG détient une aura dans ce domaine avec des milliers d’hectares qu’il a aménagés ou réhabilités avec les bailleurs), une meilleure gestion de l’eau et une approche beaucoup plus rationnelle de la gestion des finances et des hommes etc.….Cependant, veillons bien croire qu’il y viendra à bout, qu’ABC ne devrait pas être incapable de venir à bout de son challenge, de par son passé, et pour taquiner un cousin à plaisanterie, avec sa carrure de bon catcheur et son humeur agréable à mille lieues de son bureau.
Moustaph Maiga

 

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