Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN) : Plus de 4 milliards pour la réalisation de son programme d’activités 2019

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L’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN) a tenu le mercredi 23 janvier 2019, la 16ème  session ordinaire de son Conseil d’Administration. Elle avait à son ordre du jour l’examen de l’état de mise en œuvre des recommandations de la 15ème session, la présentation du rapport bilan 2018 et du programme d’activités et de budget pour l’exercice 2019. Il ressort de cette session que, pour un budget estimé à plus de 4 milliards de F CFA, l’année 2019 verra la mise en œuvre d’actions urgentes de sauvegarde du fleuve Niger. La rencontre, présidée par M. Abdoulaye Berthé, secrétaire général du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, s’est déroulée en présence du directeur de l’ABFN, M. Abdourahamane  Oumarou Touré et des autres administrateurs de la structure.

 

Après les mots de bienvenue du premier responsable de l’ABFN, en la personne de M. Abdourahamane Oumarou Touré, le Ségal du ministère en charge de l’Environnement dira que cette session s’ouvre dans un contexte économique difficile. Car, caractérisé par une tension de trésorerie qui n’a pas permis la mobilisation de l’ensemble des ressources budgétaires allouées à l’Agence. Pour lui, «la conjonction de cette situation avec l’insécurité au centre du pays a impacté négativement sur la mise en œuvre du programme d’activités et par ricochet les résultats attendus». Mais, dit-il «malgré ce contexte difficile, l’Agence a pu exécuter 16 activités sur les 21 prévues, soit un taux d’exécution de 76,19%».

Ainsi, au plan d’activités techniques, il y a eu le nettoyage d’une superficie de 15 ha d’ilots végétalisés dans le fleuve Niger, la reprise des travaux d’aménagement des berges du fleuve à Diafarabé. Il y a eu aussi les travaux de renforcement de la tannerie artisanale de N’Golonina, la réalisation de missions de constatation d’occupations des servitudes du fleuve Niger à Bamako et environnants, la signature et la mise en vigueur de l’Accord de financement du Projet de réhabilitation économique et environnementale du fleuve Niger (PREEFN). En 2018, l’Agence a également procédé au développement du partenariat avec la signature de protocoles d’accord, l’élaboration et la soumission de 3 requêtes de financement à la BID, aux ambassades des Pays-Bas et de la Suède. A ces activités, il faudra ajouter l’organisation de 4 campagnes de collecte de données sur la qualité de l’eau du fleuve Niger au niveau de 58 points géoréférencés sur 17 sites situés entre Kalabambougou et Moribabougou ; la poursuite du renforcement des capacités des acteurs locaux sur les questions de sauvegarde du fleuve et de gestion de ses ressources, à travers l’organisation de 5 ateliers ; et la contribution à l’élaboration d’un plan d’actions de lutte contre l’exploitation de l’or par dragage sur les cours d’eau.

Au plan de la communication, l’Agence, en exécution de sa stratégie a réalisé et fait diffuser plusieurs supports. Cela dans le cadre de l’information et de la sensibilisation sociale autour des enjeux liés à la protection du fleuve Niger et de son bassin versant.

Pour le secrétaire général du ministère, malgré, les difficultés, l’année 2019 annonce de bonnes perspectives. Cette année verra le démarrage des activités du PREEFN, la validation et la publication des premiers résultats du projet de collecte et le partage continu de données sur la qualité de l’eau du fleuve. Cela, lors de journées scientifiques à organiser sur le fleuve Niger. Aussi, l’ABFN produira un rapport sur l’état du fleuve ; la reprise des travaux du lot 2 dédié au curage du fleuve Niger à Diafarabé ; la réalisation des études techniques préalables à l’aménagement des berges du fleuve au niveau de Kokry-bozo, Niamina et Tenenkou ; la poursuite et l’intensification des activités de communication, de sensibilisation et de renforcement des capacités.

«Pour la réalisation de son programme d’activités 2019, le budget prévisionnel de l’Agence est de 4 milliards 948 millions 419 mille 985 contre 2 milliards 815 731 998 F CFA en 2018 ; soit une augmentation de 75,74% » annoncera M. Abdoulaye Berthé.

A sa suite, M. Falaye Keita, Secrétaire général du Comité syndical de l’ABFN, soulignera que «la situation de l’Agence  nous préoccupe aujourd’hui».

En effet, malgré les efforts déployés, des difficultés perdurent encore dans la mise en œuvre des  textes portant approbation du mécanisme financier de perception de redevance auprès des organismes préleveurs et pollueurs d’eau du fleuve Niger. «Le personnel se demande pourquoi autant de difficultés autour de quelque chose d’intérêt national ? Les lois sont-elles faites pour ne pas être appliquées ?» S’est-il posé comme questions. «Nous sommes tous interpellés en tant qu’administrateur», a indiqué Falaye Keita ; tout en proposant de la mise en place d’une commission de haut niveau pour rencontrer le Chef de l’Etat.

Dieudonné Tembely

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