Affaire des 200 motos à l’office du Niger bientôt l’ancien PDG aux arrêts

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Après l’octroi d’un marché de 200 motos d’une valeur de 84 millions de francs CFA à son gendre, sans appel d’offre, et sa relève à la tête de l’Office du Niger (ON), l’étau se resserre petit à petit contre l’ancien PDG de l’Office du Niger Kassim Denon. Il tape à toutes les portes  pour se garer des mouches et éviter la prison. Mais face à  une décision au niveau du haut d’en haut, il prépare sa défense dans la perspective des poursuites judiciaires, engagées contre lui,  dans l’affaire du « marché des 200 motos  ». Déjà, la tâche se complique davantage pour l’ex PDG de l’Office du Niger. Surtout, qu’une enquête est ouverte sur sa gestion à la tête de l’Office.

Nos sources, sont formelles : il aurait été conseillé à l’ancien PDG de l’Office du Niger Kassim Denon d’aller se mettre au vert. Avec, comme Major-d’homme, un bon avocat. En attendant, le fameux procès, au cours duquel,  il devra s’expliquer sur les irrégularités, mais aussi  la fraude, dont il se serait rendu coupable dans sa gestion à l’ON mais surtout dans « l’affaire des 200 motos ».

C’était, ajoutent nos sources, à la suite des conclusions du Pôle économique sur le dossier. « C’est une manière collégiale, voire fraternelle, de lui dire que la lutte contre la délinquance financière n’est plus un vain mot dans notre pays. Mais aussi de lui signaler que tous ceux qui ont bouffé un centime répondront de leur imprudence, vis-à-vis de l’Etat ».

Et le message, indiquent nos sources, est passé. Et bien passé.

Rappel des faits

Déposé, il y a plus d’un mois devant les autorités maliennes, les conclusions du pôle économique –l’organisme chargé de traquer les fraudes au sein de l’Administration publique –révèlent des irrégularités, dans la gestion  de Kassim Denon et dans l’attribution d’un marché de 200 motos à son gendre,  M. Fadel.

La société de ce dernier « Fadel & Co » a bénéficié, à l’issue de ce marché, un montant de 84 millions CFA. Or selon nos sources, la procédure d’attribution de ce marché a été émaillée d’irrégularités. En fait, l’offre a été attribuée à la société « Fadel & Co » sans appel d’offre. Avec à la clé, une surfacturation. Un flop magistral.

La première irrégularité, relevée par les conclusions du pôle économique, est liée au coût, jugé « surévalué » des prestations. Donc surfacturées : 150.000F CFA sur chaque moto. « Autrement dit, certaines personnes, au sein de l’Office du Niger et des services rattachés, se seraient servis au passage du magot », indiquent les enquêteurs. Tandis que la seconde irrégularité est un trafic d’influence et un délit d’initier impliquant Kassim Denon au moment du marché.

En clair, c’est l’ancien PDG, en charge de l’Office du Niger, qui selon les contrôleurs aurait attribué, personnellement, ce marché  à la société « Fadel & Co ». Contre des intérêts.

Quant à la troisième irrégularité, elle est liée aux rapports qu’entretenaient l’ex PDG Kassim Denon  avec M. Fadel  son gendre. Celui-là même qui est le Boss de cette Entreprise. A en croire nos sources, l’ancien PDG de l’ON était lié à son beau fils par un deal : des ristournes après l’octroi des marchés de gré à gré. Pourtant, la société de ce dernier ne figure jamais dans les fournisseurs de l’Office du Niger.

 

Kassim Denon persiste, le pôle économique signe 

 

 

Entre temps, Kassim Denon, mis sous pression par le pôle économique se défend sans convaincre.

Quelques jours après, les contrôleurs sollicitent l’aide du pôle économique, afin de mener une autre enquête plus approfondie sur Kassim Denon. Feu vert de nos autorités. La suite est connue.

Mieux, les fournisseurs de l’Office réclament l’annulation du marché, mieux les contrôleurs exigent la remise du dossier à la justice afin que les responsables s’expliquent sur les contours pour le moins mafieux de ce marché : 200 motos.

Plus grave, une décision autorise de poursuivre Kassim Denon en justice pour avoir aidé son gendre, sans qualification aucune, à obtenir le marché des 200 motos destinés aux agents de l’Office du Niger dans le cadre de la campagne 2010. Contre des ristournes.

Mais pour Kassim Denon, ex PDG de l’Office du Niger, ces accusations sont sans fondement. « Je n’ai commis aucune faute dans la gestion de l’Office du Niger. Encore moins dans l’attribution de cette offre. Et je n’ai pris aucun copeck avec qui que ce soit, au moment de la passation du marché », aurait-il répliqué devant un haut responsable, proche de lui.

Et pour les autorités maliennes, les soupçons qui pèsent sur Kassim Denon sont trop lourds, pour qu’il ne soit pas traduit devant la justice. Aussi, les responsables en charge de ce dossier ne veulent pas courir le risque de se brouiller avec nos autorités, à cause d’un PDG qui était devenu, très encombrant, voire trop encombrant.

 

A en croire nos sources, l’arrestation de Kassim Denon  est, presque, consommée. « Le principe de son arrestation est, déjà, acquis par les autorités », indiquent-elles. Avant de conclure : « Ce n’est plus qu’une question de jours ».                                                

 

 

 

 Jean pierre James

 


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