Chaque jour que Dieu fait, les Maliens perdent l’espoir de vivre. Car, ils sont autant maltraités à l’extérieur qu’à l’intérieur de leur propre pays. En effet, les habitants de Sanamandougou sont aujourd’hui victimes d’«apartheid» à
Des femmes enceintes malmenées
Puissants grâce à leurs moyens financiers et au contrôle de l’appareil d’Etat, le vendredi 8 juillet 2010, Modibo Kéita et ses suppôts ont fait déployer un véritable contingent de gendarmes à Sanamandougou. Objectif : mâter une population dont le seul tort a été de réclamer la mise à disposition d’une autre zone de culture. «En aucun moment, elle ne s’est opposée à l’occupation de leurs terres de culture bien que celles-ci aient appartenu à leurs aïeux depuis la nuit des temps», affirment plusieurs sources.
Le samedi 24 juillet 2010, un homme et deux femmes enceintes ont relaté les tortures qu’ils ont subiesde la part des gendarmes. C’était au cours d’une conférence débat à l’espace démocratique Kayira, situé au rez-de-chaussée de radio Kayira de Bamako sise à Djélibougou en Commune I. Issouf Coulibaly, Aminata Tangara et Fatoumata Kamaté ont expliqué que les gendarmes ont débarqué à Sanamandougou village situé à
se mettre à rosser les gens sans distinction d’âge et de sexe. Même le chef du village n’a pas été épargné.
Pot de terre contre pot de fer
Au total plus de cent personnes furent arrêtées sur lesquelles, aujourd’hui, 22 majoritairement des hommes restent encore en prison. Kadialy Traoré un des membres du bureau national de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) qui en compagnie d’autres membres du parti s’est rendu sur le lieu pour s’enquérir de la situation, a été on ne peut plus clair lors de la
conférence débat. Le juge de Markala Soungalo Koné retiendrait les 22 personnes pour motif de «violence et voie de fait». A en croire M. Traoré, les outils agricoles des prévenus constitués de pioche, de houe ou de machette saisis sur les paysans qui partaient au champ seraient également conservés par le juge Koné comme preuves matérielles.
On fait déployer 70 gendarmes à bord de 8 véhicules armés jusqu’aux dents contre des pauvres paysans de Sanamandougou à main nue. Ces forces de sécurité se font pavaner comme des braves gens. Or s’il s’agit de la rébellion ou des bandits armés, ces mêmes hommes trouveraient toutes sortes d’alibis pour ne pas aller.
Ils ne manqueraient pas de raison médicale ou sociale pour se soustraire du contingent. Mais quand il s’agit des pauvres civils, ils se montrent bien virils et intrépides à
Comme d’habitude, les autorités donnent des versions altérées Ainsi, deux femmes enceintes Fatimata Kamaté et Aminata Tangara suite aux coups
de pieds et de crosse dont elles ont reçus de la part des gendarmes avant d’être
jetées dans les véhicules ont commencé à saigner. Finalement, elles auraient perdu le fœtus dont laconception était à un stade avancé. Après interrogatoire individuel des 22 personnes, les deux dames Fatimata Kamaté et Aminata Tangara furent conduites à l’hôpital de Markala où leurs tortionnaires ont voulu faire croire au médecin qu’elles se sont bagarrées. Heureusement, un personnel médical a eu le réflexe de leur poser «le pourquoi» de leur bagarre. C’est ainsi que les
victimes ont pu expliquer leur malheur, en donnant la vraie version des faits.
Le médecin les a rapidement évacuées à Ségou où, selon de source digne de foi, elles ont pu recevoir des traitements appropriés à la dimension de la
spécificité de leur état. Tous les frais afférents ont été assurés par les époux des victimes.
Modibo Kéita PDG de GDCM étend ses tentacules
Après s’être accaparé de la filière riz de notre pays,Modibo Kéita PDG de grand distributeur de céréales au Mali (GDCM) veut aujourd’hui étendre ses tentacules à celle du blé. En marionnette d’un conglomérat constitué d’investisseurs étrangers et nationaux dont certains hauts responsables maliens, Modibo Kéita ne joue que le rôle de prête-nom. Selon de source crédible, il s’agira pour lui de se faire passer pour l’initiateur de ce projet trop beau pour être réalisé au profit de l’intérêt des Maliens. Le coût de ce projet de culture du blé à Sanamandougou est estimé à plus de 800 millions de nos francs.
Des questions qui énervent
Les autorités maliennes ne savent plus ce qu’elles veulent. Au moment où l’on parle de l’intensification de la culture du blé dans une zone spécifique et d’excellence que sont les localités de Diré et de Goundam, Modibo Kéita importateur du riz se met au service des sadiques et éternels assoiffés de fortunes pour le cultiver à l’office du Niger.
Ils pouvaient bien mettre en œuvre leur sale projet en s’abstenant de porter atteinte à la vie des habitants du village de Sanamandougou. Car, en s’accaparant de leurs terres de culture soit
Kassim Denon ne maîtrise pas l’office du Niger
Selon toujours la même source, Modibo Kéita et ses manipulateurs tapis dans l’ombre ont exécuté une bonne partie de leur projet à l’insu deKassim Denon, directeur général de l’office du Niger. Contacté par Mme Oumou Coulibaly député du parti de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), M. Denon aurait dit n’être au courant de rien. Pourtant, le contrat de bail exhibé par Modibo Kéita porte le numéro 001. Qui lui a-t-il attribué? M. Denon ou le
prédécesseur de celui, en l’occurrence l’expulseur et l’expulsé Seydou Idrissa Traoré. M. Kéita a-t-il été le premier à avoir un bail à l’office du Niger? Voilà d’autres questions choquantes de cette affaire.
Aux dernières nouvelles, Sanamandougou reste assiégé par plus de 50 gendarmes.
On y entre mais on n’y sort pas. Aussi, Madou Diarra un des ressortissants du village domicilié à Kalabancoro fut arrêté le vendredi 23 juillet 2010 par des éléments du camp de la gendarmerie. Bien imprégné du dossier, le lendemain, il devrait être le principal animateur de la conférence débat à l’espace démocratique Kayira.
Sékou Coulibaly
Seydou Idrassa Traoré ancien DG de l’Office du Niger :
Il se fait humilier après avoir trop parlé
Il convient, ici, d’ouvrir une parenthèse. En effet, ce vieux Seydou Idrissa Traoré n’hésitait pas à dire, en langue nationale Bambara, sur les antennes de l’ORTM que tout paysan qui ne payera pas sa redevance eau sera purement et simplement expulsé de son champ. L’équivalent de ce mot en Bambara est ‘’guéni’’. Ce qui peut choquer. Il aurait pu dire : «Celui qui ne s’acquittera pas de sa redevance eau se verra son champ retirer». Certes les deux phrases ont le même sens, mais elles n’ont pas la même consonance à l’oreille. Loin de se livrer à un jeu étymologique, il doit avoir une nuance de signification en Bambara tout comme en français entre expulsion et retrait. Un autre exemple : Je salue ta mère et je salue la femme de ton père, ont la même signification. Mais, est-ce qu’ils ont la même consonance à l’oreille et le même ton d’humilité? Non!
Un adage bien de chez nous dit : «On n’est jamais humilié que lorsqu’on parle».
Fréquemment peu avant le journal on diffusait sur les antennes de la télévision nationale, un élément du prédécesseur de Kassim Denon. Seydou Idrissa Traoré martelait vulgairement que celui qui ne payera pas la redevance eau sera expulsé de son champ, tout comme Kadhafi expulse nos compatriotes de
Sauf erreur de notre part, la société malienne repose fondamentalement sur des valeurs culturelles. Il y a une façon de s’exprimer pour éviter de heurter la sensibilité des gens. Surtout quand une vieille personne parle à l’image de Seydou Idrissa Traoré, le PDG limogé de l’office du Niger dont la gestion (on aura l’occasion de l’aborder) a laissé des gouffres au niveau du trésor public
de notre pays.
S.C