A PROPOS DES 500 MILLIONS DE F CFA SUPPOSES DETOURNES A L'OFFICE DU NIGER: Une forte odeur de manipulation sur fond de règlement de comptes politiques au sein du Mouvement Citoyen

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Un conflit interne qui cache mal la bataille de positionnement au sein du Mouvement Citoyen afin de bénéficier de la sympathie et du soutien du prince du jour. Voilà ce qui est à l’origine du scandale autour des cinq cent millions de F CFA supposés détournés et qui exhale une forte odeur de manipulation sur fond de règlement de comptes politiques.
Arrêtés depuis le 15 août dernier, le Directeur de la zone Niono, Halla Touré, son chef Service Administratif et Financier (SAF), Zan Diarra et son comptable, Makan Simaga, sont encore à présent, entre les mains de la justice qui doit chercher à situer les responsabilités des "cinq cent millions de F CFA" supposés détournés dans la zone de Niono considérée comme le poumon même de l’Office du Niger. En attendant que la justice fasse la lumière sur cette rocambolesque affaire, les rumeurs vont bon train sur la véracité du montant reproché et sur son utilisation.
A l’information, il ressort que les accusés se sont livrés à des malversations financières portant sur la redevance eau et des sorties d’argent injustifiées. Ce qui aurait entraîné un écart financier de "cinq cent millions de F CFA", entre le nombre de quittances délivrées par la direction aux paysans et la somme d’argent enregistrées à la comptabilité.
 
Comment  en est-on  arrivé-là ?
 
Or, selon la procédure normale, le nombre de quittances doit normalement correspondre à la somme financière enregistrée au niveau de la comptabilité.
En contrôle dans les services de l’Office du Niger depuis plusieurs semaines, la délégation du Bureau du Vérificateur Général devait passer au crible la gestion de cinq années de gestion au sein de cette entreprise, c’est-à-dire de 2001 à ce jour. Commencé par la direction générale, ce contrôle des missionnaires a bénéficié de tous les appuis nécessaires en matière de fourniture des dossiers pouvant faciliter leur travail. Quand ces derniers sont descendus dans la zone de Niono dans la zone de Niono, ils ont été confrontés à deux difficultés majeures : l’incompatibilité d’humeur et le manque de quelques dossiers.
Les contrôlés souvent agacés par le comportement "peu catholique", a-t-on appris, des jeunes contrôleurs ont fini par craquer et ont prononcé des propos désobligeants à leur égard qui, à la limite, auraient provoqué de vives altercations n’eût été l’intervention de certaines personnes. La seconde difficulté a trait à l’indisponibilité de certains documents demandés par les missionnaires qui ont considéré cette absence comme un signe manifeste de refus de la part du Directeur de zone, Halla Touré et de ses proches collaborateurs, notamment, son chef Service Administratif et Financier (SAF) Zan Diarra, et son Comptable du nom de Makan Simaga.
Selon des sources concordantes en provenance de l’Office du Niger, les contrôleurs du Bureau du Vérificateur Général ont délibérément choisi, en premier, la zone de Niono ayant certaines informations sur la gestion du Directeur Halla Touré qui se trouvait, jusqu’à son arrestation, au centre d’une querelle politique au sein du Mouvement Citoyen à Niono.
Ainsi, il était devenu l’homme à abattre par un courant de ce même mouvement qui voulait sa peau pour avoir usé de son poids au sein de la zone, en temps que directeur, afin de mettre en place un bureau parallèle avec la complicité du maire de la ville Boubacar Fomba et certains de ses conseillers. Et cela, au détriment du bureau de Idrissa Maïga et du richissime Diadier Ba, qui se trouve être, semble-t-il, dans les bonnes grâces de la direction du mouvement présidée par le ministre Djibril Tangara.
Ainsi, toujours selon nos sources, ce sont certains agents de l’Office même qui auraient guidé les contrôleurs du Bureau du Vérificateur Général jusque dans les champs afin de permettre à ceux-ci de se rendre compte de la non réalisation des travaux pourtant indiqués sur papier comme étant normalement effectués. Ce qui met au grand jour, la bataille de positionnement des cadres du géant de la riziculture au sein du Mouvement Citoyen afin de bénéficier de la sympathie et du soutien du prince du jour.
Revenons au détournement proprement dit. Il a été révélé dans la gestion de deux directeurs, Madou Kéïta et Halla Touré, le principal accusé. Selon certaines sources, il faut plutôt parler d’erreur administrative, la gestion de la redevance eau ayant été longtemps effectuée dans un désordre total en l’absence d’un manuel de procédure. "Il y a eu un pilotage à vue de 2001 jusqu’à l’arrivée de Halla Touré à la tête de la zone de Niono. Les quittances étaient délivrées à tort et à travers sans support. Et, c’est seulement l’année dernière que celui-ci a procédé à l’élaboration et à l’exécution d’un manuel de procédure" nous a indiqué un agent de la zone. Avant de juger, la main sur le cœur, que les écarts financiers en cause n’ont pas servi aux seuls accusés. "La zone de Niono prend en charge beaucoup de réceptions lors des visites officielles. A cela s’ajoute l’excès de zèle de certains cadres de la zone présentement en taule, et bien d’autres, qui jouent et continuent de jouer au bon samaritain du Mouvement Citoyen" a-t-il conclu. Ainsi, si les accusés pouvaient parler franchement, l’on serait davantage situé sur cette affaire de détournement.      
 
La Direction Générale hors de cause
 
La gestion d’une direction de zone est presque autonome à l’Office du Niger. Autrement dit, tout acte posé par cette direction relève de sa seule responsabilité. La direction générale reçoit, seulement, un rapport de l’audit interne sur la gestion des directions de zone. Et de 2001 à nos jours, cet audit interne n’a jamais déposé un rapport contenant des irrégularités dans la gestion des zones. Or la Direction Générale ne peut que se fier aux rapports du bureau dudit audit interne.

De notre envoyé spécial Alassane DIARRA

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