Dans le cadre d’un plan d’accroissement de la productivité agricole en cours de préparation, l’Office du Niger envisage de porter la production du riz de 671 000 tonnes en 2013 – 2014 à 1 250 000 tonnes lors de la campagne 2017 – 2018. Cette information a été livrée par son PDG, Amadou Boye Coulibaly, à la faveur de la 32ème session du Conseil d’administration de l’Office du Niger dont les travaux se sont déroulés le vendredi 18 octobre à son siège à Ségou.
Cette 32ème session a eu à se pencher principalement sur les états financiers de l’exercice 2012, le rapport de gestion 2012, le rapport du Commissaire aux comptes sur l’exercice 2012 et le programme d’utilisation de la dotation complémentaire de 800 millions de FCFA accordée par l’Etat au titre de 2013.
Il est à noter que l’exercice clos le 31 décembre 2012 se caractérise par un chiffre d’affaires de 5 379 022 055 FCFA, un résultat net de 57 987 153 FCFA et un total de bilan de 83 413 572 409 FCFA.
«Le processus de nettoyage des comptes, commencé en 2009, est quasiment terminé et permet aujourd’hui aux états financiers de donner une image encore plus fidèle des activités de l’Office du Niger. Toutefois, la Direction n’a pas pu tenir l’engagement pris lors de notre 30ème session de produire les états financiers dans les délais» a reconnu le PDG Amadou Boye Coulibaly, s’adressant à l’ensemble des Administrateurs présents.
La situation sécuritaire difficile qui a prévalu dans la zone jusqu’au mois de mars 2013 et l’occupation de Diabaly, avec la destruction d’une partie importante des archives de la zone, dont la reconstitution s’est étalée sur plusieurs mois, sont les principaux facteurs expliquant le fait que l’Office du Niger n’ait pas pu tenir cet engagement. «C’est donc pour moi le lieu de renouveler ici cet engagement pour l’exercice 2013. Tout sera mis en œuvre pour qu’il soit enfin tenu» a assuré le PDG de l’Office du Niger.
Evoquant les principaux événements ayant marqué l’année 2012, le PDG Coulibaly a cité la création de la zone de Ké-Macina, qui a permis une meilleure prise en charge des activités de cette localité, l’opérationnalisation du rattachement du casier de Sossé Sibila à l’Office du Niger et la grave crise socio-politico-sécuritaire que le Mali a traversée.
Cette crise s’est notamment traduite pour l’Office du Niger par la diminution des concours en provenance de l’Etat, avec la mobilisation de 1,572 milliard de FCFA sur les 3,143 milliards initiaux de la dotation d’Etat 2012. Cette situation a obligé la Direction à procéder à une réaffectation de la redevance, pour permettre un fonctionnement relativement normal de la société.
Au chapitre des difficultés ayant marqué l’année 2012, figurent en bonne place les perturbations dans le recouvrement de la redevance eau, à cause de l’insécurité, et la fermeture des banques à Niono, Markala et même Ségou, au cours de la période de mars à juin 2012.
S’y ajoutent la suspension des concours de certains partenaires techniques et financiers, entrainant d’importants retards dans la réalisation des programmes et projets et l’insécurité et le climat de peur, qui ont eu pour conséquence l’arrêt et / ou des perturbations dans l’exécution des travaux d’aménagement (Touraba, Sabalibougou, Siengo-extension et M’Béwani).
Au plan agricole, au cours de la campagne 2012-2013, 115 349 hectares ont été mis en valeur (saison et contre saison), pour une production de 655 378 tonnes de paddy. S’y ajoutent 6 847 hectares de cultures maraîchères (échalote, tomate, gombo) et 200 hectares de pomme de terre. La culture du maïs hybride et de la pomme de terre connait un essor remarquable dans la zone d’intervention de l’Office.
«L’Office du Niger constitue, à n’en pas douter, l’instrument privilégié de développement agricole dans notre pays, quand on sait que seulement 10% de ses potentialités sont actuellement exploitées. Afin de nous permettre d’atteindre les objectifs qui nous sont fixés et les attentes placées dans notre société, des efforts importants d’investissement sont attendus de l’Etat et des promoteurs privés. Dans le cadre de ces investissements, une priorité doit être accordée à la consolidation et à l’extension du réseau d’irrigation et de drainage » a souligné le PDG.
Et Amadou Boye Coulibaly d’annoncer, par ailleurs, qu’un plan d’accroissement de la productivité agricole est en cours de préparation et qu’il sera soumis aux Administrateurs lors de la 33ème session du Conseil, qui aura lieu en décembre 2013. Il envisage de porter la production de riz de 671 000 tonnes en 2013 – 2014 à 1 250 000 tonnes durant la campagne 2017 – 2018. Ce qui devrait permettre à l’Office du Niger de jouer pleinement sa partition dans le développement agricole de notre pays, de conclure son PDG.
Notons enfin qu’à l’issue des travaux trois grandes recommandations ont été formulées par les Administrateurs, au nombre desquelles l’élaboration d’un Plan de gestion sociale et environnementale.
Cette session avait été précédée d’une visite de terrain en zone Office du Niger du ministre du Développement Rural, le Dr Bocari Tréta, en compagnie de son homologue en charge de l’Elevage et de la Pêche, le ministre délégué Nango Dembélé et du PDG de l’Office du Niger, tous entourés de leurs plus proches collaborateurs.
Yaya Sidibé,
Envoyé Spécial