C’est ce qui ressort du rapport de l’OPA (Observatoire des pratiques anormales) rendu publique, le 9 juin, lors de la Réunion nationale de restitution et de diffusion des résultats des enquêtes menées sur les corridors de l’UEMOA. La cérémonie était présidée par le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré. Il avait à ses côtés le Commissaire de l’UEMOA en charge du Développement humain, Seydou Cissouma .
Le Commissaire en charge du Développement humain, Seydou Cissouma, lors de son allocution a tout d’abord tenu à remercier les partenaires techniques et financiers. Il a ensuite fait remarquer que les rapports de l’OPA, diffusés chaque trimestre, révèlent une persistance du nombre de postes de contrôle routier, des perceptions illicites et des retards induits sur l’ensemble des corridors de l’Union en général et sur les corridors Bamako – Dakar, Bamako – Abidjan et Ouagadougou – Bamako en particulier. Autre chose relevée, les normes communautaires relatives aux indicateurs sur les pratiques anormales qui, selon lui, ne sont strictement respectées par aucun des corridors.
Le ministre des Transports, Mamadou Hachim Koumaré, a pour sa part indiqué que, depuis 2008, le Mali dispose de législations dont les applications sont en conformité avec les pratiques appliquées dans la sous-région. Avant de reconnaître que les enquêtes menées au premier trimestre 2013, correspondant au 23ème Rapport de l’OPA, placent le Mali parmi les pays les plus tracassiers de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest.
Ceci, a-t-il indiqué, a amené le gouvernent du Mali à engager une série de missions d’information et de sensibilisation des acteurs. L’objectif affiché par les autorités compétentes est d’identifier, d’analyser et de publier, sur une base régulière neutre et impartiale, à l’aide de critères définis de performance et d’indicateur pertinents, les faits, les pratiques, les irrégularités et les abus constatés sur les axes routiers dans le cadre du transport inter-Etats de personnes et de marchandises.
Il ressort de l’analyse détaillée des données du 24ème rapport de l’OPA que le Mali ne change pas de position dans le classement, malgré la diminution des retards à cause de l’ensemble des corps. Le Mali reste le pays où les harcèlements sont les plus élevés dans la région. Ce malgré plusieurs grèves de chauffeurs de poids lourds. La frontière de Heremakono, sur le corridor Ouagadougou – Bamako, est le poste le plus tracassier du Mali.
Par contre, le Togo maintient sa position enviable. En effet, depuis 2011, il reste le leader incontesté dans la région en matière de bonne gouvernance routière. Au Sénégal, l’année 2013 a été marquée par des efforts remarquables pour réduire les tracasseries routières.
En Côte d’Ivoire, les autorités ont aussi redoublé d’efforts, et, ce trimestre, tous les indicateurs ont baissé. Le Ghana reste parmi les bons élèves en matière de libre circulation dans la région. Au Burkina Faso, les indicateurs ont légèrement réduit. Mais, en observant leur évolution sur les quatre dernières années, on constate un statu quo, en particulier concernant les pots de vin versés aux douaniers.
Pierre Fo’o Medjo.