Observatoire National de l’Emploi et de la Formation au Mali : Le taux d’insertion des sortants certifiés est de 65,5%

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Le jeudi 25 août 2022, au CNPM, l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF), sous la présidence, secrétaire général du ministère de l’entreprenariat national, de l’emploi et de la formation professionnelle, a procédé à la restitution de quatre rapports aux acteurs de l’emploi. Il s’agit du rapport de l’étude sur « l’insertion professionnelle des sortants certifiés en 2019 des dispositifs de formation professionnelle »; rapport national sur « l’emploi auprès des ménages (Enem2020) »; rapport « d’analyse situationnelle annuelle sur le marché du travail (Rasamt); rapport de « l’enquête de satisfaction des bénéficiaires directs et finaux du programme Mli-formation et insertion professionnelle financé par LuxDev dans sa zone d’intervention au Mali ».

Sur l’insertion professionnelle des sortants certifiés en 2019 des dispositifs de formation professionnelle du Mali, Dramane Togola a indiqué d’entrée que son objectif est de faire le point sur l’insertion professionnelle des sortants des dispositifs de formation professionnelle du Mali sur le marché du travail depuis la fin de leur formation. Selon lui, au Mali, le taux d’insertion des sortants certifiés des dispositifs de formation professionnelle est de 65,5% dont 63,4% pour les femmes et 66, 7% pour les hommes. Plus de 71,2% des sortants certifiés en 2019 des dispositifs de formation professionnelle ayant un emploi, indique Togola, travaillent à leur compte propre, 17,7% travaillent au compte d’une autre personne ; 11,1% travaillent dans une entreprise familiale sans rémunération. Et d’ajouter que 80,9% des sortants exercent un emploi en lien avec la formation suivie. « Les sortants des dispositifs de formation professionnelle certifiés en décembre 2019, passent en moyenne quatre mois avant d’obtenir leur premier emploi », a fait savoir Togola.

Le rapport national sur « l’emploi auprès des ménages(Enem2020), a été développé par la Directrice adjointe de l’ONEF, Awa Saran Dembélé. Selon elle, ses données proviennent en intégralité de l’enquête modulaire permanente auprès des ménages (Emop3ème passage) de l’Institut national de la statistique (Instat). « Il est le fruit de la collaboration entre l’Instat et l’Onef avec l’appui du budget d’Etat », précise Saran Dembélé. « Le taux combiné de chômage et de la main d’œuvre potentielle affiche environ 5, 3% de la population, notamment 6,1% chez les femmes et 4,7% pour les hommes. Il se manifeste intensément au niveau des groupes ayant reçu une éducation secondaire et plus (dont 17,7%) pour le secondaire et 18,1% pour le supérieur au niveau du District de Bamako, (12,2%) et dans une certaine mesure, plus au niveau des jeunes âgés de 15 à 24 ans (8,9) », explique de manière succincte, Me Saran. Parmi les personnes au chômage élargie, dit-elle, 50,7% sont des hommes et 49, 3% sont des femmes. « La durée moyenne de chômage au Mali est de 10 ans et 6 mois et les hommes chômeurs font en moyenne plus de 8,6ans au chômage contre 12, 3 ans pour les femmes. Plus de sept chômeurs sur dix cherchent un emploi salarié (70,1%) et à plein temps (71,7%). Les chômeurs recherchent principalement un emploi à travers leurs relations personnelles, avec 79, 3% des cas », a déclaré la directrice adjointe de l’ONEF. Pour finir son intervention, Saran Dembélé a fait savoir que globalement, letaux d’emploi des jeunes croit de 2015 à 2020. « Le taux de sous emploi des jeunes est instable. Il varie d’une année à une autre. De 2014 à 2020, le taux de croissance du taux combiné du chômage, du sous emploi et de la main d’œuvre potentielle est en augmentation. Bref, bien qu’il existe des projets et programmes nationaux pour améliorer l’employabilité des jeunes, les indicateurs de l’emploi sont en défaveur de la tranche d’âge de la jeunesse de 15à 40 ans. L’emploi au Mali reste d’une manière générale informelle. A cet effet, l’Etat doit mettre en place des politiques incitatives pour le passage de l’emploi informel à l’emploi formel », a préconisé la directrice adjointe de l’ONEF.

Sur l’exposé de « l’enquête de satisfaction des bénéficiaires directs et finaux du programme Mli-formation et insertion professionnelle financé par LuxDev dans sa zone d’intervention au Mali », N’Faly a rappelé qu’elle a permis d’identifier et analyser les déterminants de la satisfaction des bénéficiaires directs et finaux et, ensuite, d’évaluer leur satisfaction. Il a indiqué que 12543 individus ont bénéficié d’une formation ou d’un appui dans le cadre de la mise en œuvre du programme MLI/022, dont 55% d’apprentis (apprentissage), 20% d’apprenants (formation initiale qualifiante), 10% de maîtres d’apprentissage et 15% d’individus ayant bénéficié d’un appui à l’insertion. Il ressort du rapport que les apprentis déclarent être satisfaits de l’ensemble des phases de leur formation, avec un taux basique global de 78,6%.

Concernant le rapport « d’analyse situationnelle annuelle sur le marché du travail (Rasamt) » dont l’objectif était de fournir les informations sur le marché portant sur les données de l’année 2020 ; Makan Sissoko a survolé entre autres, la situation économique, financière, éducative et démographique ; l’enseignement et la formation professionnelle, le marché du travail ; la sécurité social ; le dialogue social et la migration. «En 2020, le taux de croissance a baissé de 1,2% par rapport à 2019 ; la situation financière est marquée par l’approbation, par le fonds monétaire international, d’un décaissement en faveur du Mali de 200 millions de dollars au titre de la facilité de crédit rapide afin d’aider le pays à satisfaire les besoins urgents de financement du budget et de la balance de paiements qui résultent de la pandémie de Covid-19. Le résultat général de l’année scolaire 2019-2020 des examens nationaux (DEF, Bac général, Bac technique, Cap, Bt1, Bt2 et fin de cycle de l’IFM) est de 190197 admis sur 391349, soit un taux d’admission de 48,6% supérieur à celui de 2018-2019 qui était de 44,5%. Pour le marché du travail, en 2020, les jeunes en âge de travailler sont au nombre de 9995 431 dont 53, 3% de femmes. Sur la sécurité sociale, en 2020, la caisse malienne de sécurité sociale a enregistré 8410 demandes d’immatriculation(l’AMO) contre 2711 en 2019. Le nombre total des pensionnés de la CMSS au 31 décembre 2020 est de 58067. Au niveau du dialogue social, sur les 53 conflits collectifs enregistrés par la direction nationale du travail, 77,4% de mots d’ordre ontété levés, 20,8% de motsd’ordre observés et 1,9% de mot d’ordre suspendus. Sur la migration, les effectifs des Maliens reconduits ont fortement baissé de 8202 personnes en 2019 à 1915 en 2020. Cette diminution pourrait s’expliquer par la crise sanitaire de la Covid-19 ayant confiné la plupart des pays d’accueil. Le montant du transfert de fonds des migrants connaît une augmentation d’année en année depuis 2010. Il est passé de 587 milliards de Fcfa en 2019 à 610 milliards de Fcfa en 2020 », a énuméré Makan Sissoko

Hadama B. FOFANA

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