Cette ville où siège Earthstone, l’entreprise indienne qui développe les gisements de fer de Talari en première région, ne vit que par l’exploitation du fer.
Le projet d’exploration du gisement de fer de Talari dans le cercle de Bafoulabé est une initiative de Earthstone, une société indienne de métallurgie. La récente visite du patron de cette société dans notre pays, Pankaj Sha, atteste de l’intérêt qu’accorde l’Inde au fer malien et de la volonté de nombreuses entreprises et sociétés indiennes d’investir dans notre pays dans ce secteur. Comme Earthstone, une autre société indienne Sahara Mining, filiale de la Société Sandeep Garg and Company (SGNC), développe un autre projet ferreux autour de 2 milliards de tonnes de minerai de fer dans la chaîne montagneuse de Tienfala, à une trentaine de kilomètres Bamako. Sahara Mining envisage même d’installer prochainement une aciérie intégrée sur le site. Notre pays peut compter sur l’expertise indienne. L’Inde est un pays où la métallurgie est reine comme en témoigne l’activité économique autour de ce minerai à Mumbai, la deuxième ville de l’Inde par sa population et par son expansion économique. Le voyageur qui débarque ici est vite frappé par cette extraordinaire effervescence. Une visite au cœur de la ville vous donne toute la mesure de l’activité économique indienne.
Dans cette immense métropole, le quotidien des habitants est rythmé par l’industrie artisanale. La récupération des rebuts fait tourner ces fabriques. Ici rien ne se perd, tout se transforme. « Nous sommes au centre de l’industrie artisanale indienne. Des matières plastiques, aux ferrailles, en passant par les vitreries, tout se vend et s’achète », confirme Pande, notre guide. Installées dans les vestibules qui servent d’ateliers de coulage et de fonte, ces petites industries artisanales produisent des granulés destinés à la fabrication d’ustensiles de cuisine et de matériels agricoles. « Le marché de la récupération est en pleine expansion ici. La matière première, disponible en quantité industrielle il n’y a pas encore longtemps, commence à s’épuiser du fait de la trop forte demande. Chez Earthstone qui nous reçoit, le projet malien suscite des commentaires favorables. En effet, les responsables fondent de gros espoirs sur le projet de Talari dans la région de Kayes. L’entreprise est gérée par une équipe d’une vingtaine de personnes. « Ne vous fiez pas à l’apparence. L’équipe est limitée au strict minimum. Nous sommes une très grande société présente au Maroc, en Mauritanie, au Burkina Faso, en Sierra Leone, en Zambie, au Mozambique, en Guinée et très prochainement à Madagascar. Nous sommes également présents en Amérique et en Asie », explique Madhu Sudan Sarda, un comptable Senior de chez Earthstone à Mumbai, ajoutant que le projet Mali figure parmi les priorités de la société. Le chef du projet de Earthstone au Mali, S. K. Naïk, salue la politique de promotion initiée par les autorités maliennes.
Les actions récentes en faveur de la diversification des ressources minières du pays et le processus de relecture du Code minier (non encore entré en vigueur) ont convaincu les investisseurs indiens de se lancer dans ce projet, indique-t-il en se félicitant des concessions faites par le gouvernement malien pour soutenir le projet de Talari dont la mise en œuvre permettra la création de 3 à 4000 emplois. Earthstone envisage d’aller plus loin si notre pays maintient cette dynamique de promotion du sous-sol, assure Yacouba Diaouné, directeur de Earthstone à Bamako. Celui-ci promet que les investissements de la société s’accroitront si le gouvernement lui accorde plus de permis dans des conditions optimales. Yacouba Diaouné se félicite de l’arrivée de Earthstone dans notre pays. L’entreprise contribue également au développement local par la construction d’écoles, de dispensaires, de réseaux d’adduction d’eau, etc. le projet servira de véritable outil d’intégration sous régionale par la construction prochaine d’une ligne de chemin de fer reliant Kayes à Nouakchott en Mauritanie où Earthstone est détentrice de 55 permis miniers.
Envoyé spécial
L. DIARRA