Hantés par une situation intenable due à la hausse de la farine de blé, les boulangers et pâtissiers sont allés en grève lundi et mardi afin de contraindre l’Etat à prendre des mesures idoines pour sauver le secteur.
Les boulangers et pâtissiers ont observé une grève de deux jours bouclée mardi pour obtenir la restauration du prix consensuel national de la baguette de pain de 300 grammes fixée à 300 francs contre 250 francs actuellement et celle de 150 grammes à 150 francs, qui à leur niveau actuel ne leur permettent pas de gagner décemment leur vie, selon leur organisation professionnelle. La Fédération syndicale des boulangers et pâtissiers du Mali (FSBPM) est hantée par une situation intenable due à la hausse du sac de la farine blé de qui a oscillé entre 19. 000 et 20. 000 francs, selon nos sources. Boulangers et pâtissiers veulent ainsi contraindre le gouvernent à prendre les mesures idoines pour sauver le secteur.
La corporation a lancé un véritable cri d’alarme dans une correspondance adressée au ministre du Commerce et de la concurrence en exigeant une baisse du prix du sac de la farine ou le maintien du prix initial au risque de priver les populations de pain dans les prochains jours. « Nous perdons de l’argent. Beaucoup de boulangers ont fermé ». Il semblerait que le gouvernement n’a pu répondre à leur attente.
La grève a eu un impact négatif sur le secteur de la restauration et les ménages. Les gargotes ont subi de grosses pertes avec cette « grève du pain», mais les promoteurs sont farouchement opposés à toute augmentation du prix de la baguette du pain, au moment où le pays est confronté à des crises à étages. « Les boulangers peuvent continuer leur action avec une ténacité accrue pour revaloriser leur profession, en réglant autrement leur problème social » a fait remarquer Maïmouna, une promotrice de restaurant menant frontalement diverses activités notamment de teinture, de fabrication de savon artisanal.
Les populations de la capitale et de la banlieue, qui pouvaient peut-être supporter une pénurie passagère, se résignerait difficilement à souffrir d’une « grève de pain »persistante. En d’autres termes, les deux parties – gouvernement et corporation des boulangers et pâtissiers– doivent renouer le fil du dialogue afin d’épargner aux populations une nouvelle rupture de la fabrication du pain indispensable à leur alimentation quotidienne.
Georges François Traoré