Selon le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali, Moussa Alassane Diallo, “en 2017, la communauté bancaire et financière du Mali contribuera à la promotion d’un système financier dynamique et performant au service du développement et de la croissance économique du Mali “.
La journée des banques et établissements financiers est désormais inscrite dans l’agenda de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (Apbef-Mali). Aux dires de son président, Moussa Alassane Diallo, non moins Président-directeur général de la Bnda, l’Apbef-Mali est devenue aujourd’hui une référence en la matière, puisque toutes les associations professionnelles des banques et établissements financiers de l’Uemoa ont désormais cette activité dans leur agenda annuel. Si la Côte d’Ivoire en est à sa 4ème édition, il faut reconnaitre que le Sénégal a organisé cette année sa 2ème édition de la journée des banques et établissements financiers. L’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali vient d’organiser avec succès la 7ème édition de cette manifestation annuelle de la communauté bancaire. Comme lors des précédentes éditions, cette activité s’est étalée sur deux jours (du 12 au 13 mai) au Palais des Sports à l’ACI 2000. La cérémonie d’ouverture a été rehaussée par la présence de plusieurs personnalités dont trois membres du gouvernement, parmi lesquels le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, en présence des directeurs généraux des banques et établissements financiers.
Le président de l’Apbef, Moussa Alassane Diallo, était très heureux de souhaiter la bienvenue à tout ce beau monde. “Nous sommes aujourd’hui très honorés de votre présence à l’ouverture de cette cérémonie. Il y a 7 ans que nous avons lancé cette activité. Monsieur le ministre de l’Economie et des Finances, je profite de cette occasion pour vous remercier personnellement pour avoir accepté de présider cette cérémonie. Je rappelle que vous avez aussi accepté de passer 48 heures avec nous en mars dernier à Ségou, à l’occasion de la rencontre Presse-Banques. Votre engagement et votre appui à l’ensemble de nos activités nous honore et nous réconforte et nous met dans l’esprit de constituer une équipe pour faire face aux grands défis qui se posent à l’économie de notre pays” dira-t-il. Avant de préciser que l’objet de la journée des banques et établissements financiers est d’assurer la promotion et la vulgarisation des produits et services bancaires, mais aussi, mettre en place un système d’information, de sensibilisation et surtout d’éducation financière des populations. Sans oublier la bancarisation de l’économie et la promotion des moyens de paiement (scripturaux, électroniques, monétiques) et la réalisation d’un objectif d’inclusion financière.
“Cette journée s’inscrit désormais dans un agenda sécurisé qui permet à la fois aux banques d’être en contact avec les populations. La banque n’est plus un cercle fermé. Nous sommes très ouverts au monde, à nos populations et à notre clientèle” a déclaré Moussa Alassane Diallo.
Cette année, le financement bancaire des entreprises au Mali était au centre des préoccupations lors des conférences- débats. “Le choix de ce thème se justifie aujourd’hui par les difficultés d’accès des PME et PMI aux crédits. En choisissant ce thème, l’enjeu majeur c’est le financement des entreprises, si on sait que dans notre pays 80% des entreprises sont des petites et moyennes entreprises. Et l’écrasante majorité de ces entreprises sont dans le secteur informel. Comment assurer le financement de ces entreprises ? C’est la problématique posée aujourd’hui aux banques maliennes. De la réponse à cette question va dépendre le financement de l’économie, mais aussi une économie durable et soutenue” dira le Président de l’APBEF-Mali.
Et Moussa Alassane Diallo de poursuivre en ces termes : “On se rend compte que les instruments financiers dont disposent les banques ne sont pas adaptés aux financements des PME et PMI parce qu’elles ne tiennent pas de comptabilité. Alors que faire ? Est-ce que c’est aux PME et PMI de s’adapter aux banques ou aux banques de s’adapter à ces entreprises ? Cette question est désormais tranchée. C’est aux banques de s’adapter aux PME et PMI. Nous avons estimé que les banques elles-mêmes doivent changer de logiciel, de façon à mettre en place d’autres instruments, autrement dit des éléments physiques pour une meilleure connaissance du client”.
En tout cas, Moussa Alassane Diallo estime que : “Assurer le financement des PME et PMI, ce n’est pas une urgence pour le système bancaire, mais une exigence. Et cette exigence, les banques ont le devoir et l’obligation de relever ces défis”.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, était très heureux de s’adresser au monde de la profession bancaire. Après avoir remercié le Président de l’Apbef, Moussa Alassane Diallo pour l’avoir invité au lancement de cette journée, Dr Boubou Cissé s’est réjoui de la tenue de cette rencontre entre banquiers.
Le taux de croissance passe de 5,3% en 2016 à 5,8% en 2017
L’occasion était bonne pour le ministre de l’Economie et des Finances d’annoncer la bonne nouvelle. “Cette journée coïncide avec la fin de la mission du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre du programme économique et financier. Les conclusions de cette mission sont très positives pour le Mali. En Afrique subsaharienne, les deux tiers des pays de notre sous-région ont un taux de croissance inférieur à 1,5%. Le taux de croissance au Mali, en 2016, était à 5,3%. Les conclusions de la mission du FMI l’ont porté à 5,8%. C’est pour vous dire que des efforts considérables ont été faits pour assurer une certaine stabilité macro-économique, un taux de croissance soutenu. C’est en finançant les activités, les infrastructures que nous arrivons à porter cette croissance. J’invite les banques et établissements financiers à redoubler d’efforts pour que notre économie puisse continuer à accroitre. Cela ne va pas se faire sans financement. Une fois que nous arrivons à régler cette question macro-économique, il faut maintenant la question micro-économique. Et cette question, c’est le financement des activités, des PME et PMI. Seules vous, les banques, pouvez nous aider à réaliser cela” a-t-il déclaré.
Après les deux interventions, place à la coupure du ruban symbolique du Salon des banques par le ministre de l’Economie et des Finances accompagné par ses homologues de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé, Konimba Sidibé et Tiènan Coulibaly de la Défense et des Anciens Combattants. Avant de terminer la cérémonie officielle d’ouverture par la visite guidée des différents stands des banques.
A.B. HAÏDARA
Le directeur général de la banque Atlantique-Mali, Dotian Bamba à propos du financement bancaire des entreprises par les banques :
“Les crédits octroyés aux entreprises maliennes sont passés de 1 175 milliards Fcfa en 2012 à
2 205 milliards Fcfa en fin 2016″
Deux thèmes ont été débattus lors de cette 7ème édition de la Journée des banques et établissements financiers. Il s’agit de la gouvernance de la monétique régionale : les relations interbancaires et GIM-Uemoa présenté par le directeur général de GIM-Uemoa, Blaise Ahouantchédé, et le financement bancaire des entreprises au Mali : défis et opportunités. Ce deuxième thème a été présenté par le directeur Général de la Banque Atlantique Mali, Dotian Bamba. Son exposé était axé sur le rôle joué par les banques dans le développement économique, la participation aux emprunts obligatoires émis par l’Etat, ainsi que le financement des infrastructures économiques…Il a profité aussi pour faire l’état des lieux en matière de financement des entreprises par les banques au Mali, les défis liés au financement des entreprises, les dispositions prises pour juguler la croissance des impayés ainsi que les opportunités à saisir. Selon le conférencier, le commerce demeure le secteur le plus financé par les banques, suivi de l’industrie manufacturière au détriment du secteur agricole.
“Les crédits octroyés aux entreprises maliennes sont passés de 1 175 milliards Fcfa en 2012 à 2 205 milliards Fcfa en fin 2016, soit une hausse de 22% en quatre ans, contre une progression annuelle moyenne du PIB estimée autour de 5,5%. On note une prédominance des crédits à court terme qui représentent près de 60% de l’ensemble des crédits accordés, suivie du crédit à moyen terme” a-t-il précisé. Selon lui, “les crédits à court terme concernent le financement du cycle d’exploitation. Il s’agit notamment des crédits de trésorerie en faveur de la clientèle opérant dans le secteur du commerce, des hydrocarbures, de l’industrie manufacturière, des transports, du secteur de la télécommunication et de l’immobilier. Les crédits à moyen terme concernent les crédits d’investissement mis en place en faveur des clients évoluant dans les secteurs de l’agro-industrie, des bâtiments et travaux publics et de l’industrie des boissons“. A.B. HAÏDARA