Accra a abrité, le jeudi 22 février, la réunion de la Task Force présidentielle sur la création d’une monnaie commune dans les pays membres de l’Union économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Depuis 1980, l’idée de la création d’une monnaie unique effleure les esprits. Dès cette période à nos jours, les rencontres se sont multipliées. Cette cinquième réunion de la Task Force présidentielle se situe également dans ce cadre. Ils sont 15 pays a composé la zone CEDEAO : Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Togo, Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Gambie, Cabo Verde, Guinée, Libéria, Nigéria, Sierra Leone. Parmi ces pays, seuls les 8 premiers ont le franc CFA comme monnaie. Les autres possèdent chacun une monnaie différente.
En conséquence, n’ayant pas les mêmes monnaies, les échanges coutent cher entre ces pays appartenant pourtant à la même zone voire, deviennent difficiles si nous savons qu’il n’existe pas entre eux beaucoup de possibilités de conversion des devises. Alors la réalisation de ce projet facilitera la circulation et les échanges entre ces États.
Cette réunion qui a enregistré la présence de chefs d’État, de représentants de banques centrales, de ministres de Finance et de l’Économie, des experts,…a été l’occasion de prévoir moult d’activités à réaliser à l’horizon 2020. Pour cette réalisation, les participants à cette rencontre ont retenu dix programmes qui doivent être mis en place avant le lancement de l’union monétaire de la CEDEAO en 2020. Cependant, comme tout programme de ce genre, il faut le financement pour que le projet devienne une réalité. C’est dans cette mesure que les commissaires de la CEDEAO constatent « l’urgence de la création du fonds spécial pour le financement des activités de la feuille de route révisée, au regard des difficultés rencontrées dans la mobilisation des ressources pour l’exécution des activités », pouvons-nous lire dans le rapport des experts de ladite organisation. Si la demande s’élève à environ 5 milliards de FCFA, il faut comprendre qu’il y a un manque de 3 milliards qui doit être recherché. Il convient cependant de comprendre que ni le siège de la banque centrale de la CEDEAO ni le nom de la monnaie ne sont pas encore précisés.
Le problème de nos politiques, c’est de monter de grands projets pour les laisser ensuite mourir dans les tiroirs. Nous ne voyons pas dans la plupart des cas la réalisation de ce qu’il prévoit comme projet. Tant que l’Afrique ne bénéficiera pas de véritables dirigeants patriotes, le développement tant recherché restera un idéal et donc considéré comme une utopie. Cette monnaie unique, si elle arrivait à voir le jour, fera changer le visage des pays bénéficiaires. Par ailleurs, conscient de « l’énigme de la politique » ou de l’impossibilité de prévoir en politique, on ne peut qu’espérer sur cette réalisation.
Fousseni TOGOLA