Monnaie et politique monétaire : Les éclaircissements de Dr Fousseynou Ouattara face aux étudiants

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La Cité universitaire de Kabala a abrité la seconde édition du Festival artistique culturel et sportif des campus du Mali du 25 au 26 mai 2024 par le Vercum. Plusieurs activités étaient inscrites au programme, notamment une conférence-débat animée par Dr Fousseynou Ouattara, vice-président de la commission défense nationale, nationale, sécurité et protection civile du CNT et président fondateur du Collectif pour la refondation du Mali (COREMA).

«La politique monétaire et le rôle de la banque centrale» était le thème de la conférence-débat animée le 25 mai dernier par Dr Fousseynou Ouattara à l’occasion de l’édition 2024 du Festival artistique culturel et sportif des campus du Mali organisée à Kabala par le Vercum du 25 au 26 mai 2024.  Titulaire d’un Ph.D en sciences économiques/Stratégie-management, Dr Ouattara est le vice-président de la Commission défense nationale, nationale, sécurité et protection civile du CNT et président fondateur du Collectif pour la refondation du Mali (COREMA). Il était le parrain de cette édition de ce festival.

Pour ce qui est de la conférence-débat, il est clair que le sujet est d’une brûlante actualité au moment où, avec la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), il est question de se soustraire de la Zone franc pour assumer notre souveraineté monétaire. L’expert a introduit sa communication par des définitions que les économistes donnent de la monnaie, de la politique monétaire et de la Banque centrale. Grosso modo, nous avons retenu que la monnaie est tangible et peut être tenue en main, dépensée ou échangée.
Selon le Philosophe Aristote (cité par le conférencier), «la monnaie est unité de compte, une réserve de valeurs (or, pierres précieuses) et un intermédiaire des échanges». Elle a ainsi la capacité d’éteindre les dettes et les obligations qui constituent son pouvoir libératoire…

«En raison de son importance, les Etats se sont assurés un maximum de pouvoirs monétaires en monopolisant l’émission des billets et des pièces, le contrôle sur la création monétaire des banques via la législation et la politique monétaire de la Banque centrale», a souligné Dr Ouattara. Il a rappelé que la politique monétaire est bâtie autour de quatre composantes que sont le taux, la dette, l’effet de richesses et le taux d’échanges…

La politique monétaire est une action publique menée par l’autorité monétaire. Elle a souvent vocation à assurer la stabilité des prix, le plein-emploi ou encore la stabilité du taux de change. En effet, les banques centrales se servent de la politique monétaire pour gérer les fluctuations économiques et stabiliser les prix, c’est-à-dire maintenir l’inflation à un niveau faible et stable. Ces Banques centrales comme la Bcéao (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest) de l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest africaine) sont chargées des opérations de politique monétaire, du ciblage du taux de change, de celui de la croissance des agrégats monétaires ainsi que de l’inflation, l’accroissement des devises…

La notion de devises, l’émission de la monnaie, comment les banques centrale peuvent-elles répondre aux crises financières, les effets potentiels des politiques monétaires sur les inégalités économiques, l’impact des taux d’intérêts sur les différents groupes sociaux économiques et l’accès aux crédits, comment la banque centrale utilise-t-elle le taux d’intérêt directeur pour contrôler l’inflation… Ce sont là autant de sujets sur lesquels ont porté les questions de l’assistance, en majorité des étudiants.

Même si, avec toute l’humilité qui le caractérise, le brillant conférencier indique avoir abordé la thématique de façon superficielle, l’assistance n’en a pas été moins édifiée et satisfaite. En effet, après son exposé, les étudiants étaient satisfaits parce qu’ils ont été édifiés par des réponses détaillées à leurs différentes questions. «Je remercie les étudiants pour l’attestation de reconnaissance qu’ils m’ont remise à la fin de la conférence», s’est réjoui le conférencier. En plus du Dr Ouattara, plusieurs personnalités ont reçu une attestation de reconnaissance de la part de la commission d’organisation.

Moussa Bolly

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Le Franc Cfa :

 Une parité imposée pour affaiblir les jeunes Etats indépendants

 Comme on pouvait s’y attendre l’émission d’une monnaie commune à l’Alliance des Etats du Sahel (AES), le franc CFA… ont été des préoccupations abordées de la conférence-débat animée le 25 mai 2024 par Dr Fousseynou Ouattara sur le thème : «La politique monétaire et le rôle de la banque centrale» ! Le vice-président de la Commission défense nationale, nationale, sécurité et protection civile du CNT et président fondateur du Collectif pour la refondation du Mali (COREMA) a fait des révélations sur le franc Cfa et son impact sur le développement des pays de la Zone.

«Le franc CFA a été créé en décembre 1945 par le gouvernement provisoire dirigé par le Général De Gaule», a rappelé Dr Fousseynou Ouattara. «Le CFA a donc été créé par un régime de transition, un gouvernement provisoire et non par un régime élu», a-t-il précisé. Autrement, les dirigeants actuels de l’AES sont compétents pour créer une nouvelle monnaie à l’échelle nationale ou commune à l’Alliance.  Le franc CFA est né le 26 décembre 1945, jour où la France a ratifié les accords de Bretton Woods et procédé à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI).

Et à sa création, a rappelé le titulaire d’un Ph.D en sciences économiques/Stratégie-management, le CFA était plus fort que le franc français (1 F CFA pour 1,5 FF puis 2 FF). «C’est à l’approche des indépendances que cette parité a brusquement changé par la dévaluation du CFA. Ainsi, 1 FF faisait 100 F CFA», a-t-il déploré. Cette dévaluation du CFA visait surtout à affaiblir d’office les jeunes Etats indépendants. Pour lui, quoi que l’on dise, le F CFA restera une monnaie coloniale.

Il a d’abord signifié «comptoirs français en Afrique», puis «franc des colonies françaises d’Afrique» avant de devenir «communauté financière en Afrique»… C’est en tout cas une «politique monétaire de tutelle» qui a créé le franc CFA en vertu de l’article 3 du décret N°45-0136 du 25 décembre 1945, instituant l’autorité monétaire française en Afrique. Le CFA a été créé et imprimé à Chamalières par la Banque centrale de France avec l’objectif de protéger les intérêts de la France.

Il faut rappeler que, créée 12 mai 1962, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a été implantée en France et avait comme gouverneur le Français Robert Julien de 1962-1974. C’est en 1978 qu’elle s’est implantée à Dakar (Sénégal) alors que feu Lamine Fadiga en était le gouverneur. Ainsi, ceux qui pensent que la Bcéao n’est qu’une filiale de la Banque de France n’ont pas totalement tort. Il est clair que «la France utilise une partie des capitaux africains pour financer sa balance de paiement». Au début, le dépôt en France des avoirs des États membres était déterminé à 65 % après 1973 pour passer à 50% en 2005.

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