Près d’une centaine d’industriels d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ont déjà signé la pétition contre les Accords de Partenariat Economique (APE) lancée par l’Association industrielle Africaine (AIA).
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« Nous sommes surpris d’avoir recueilli aussi rapidement autant de signatures d’industriels africains d’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Ceci montre bien l’énorme inquiétude des acteurs locaux face à la perspective d’un libre échange entre l’Europe et nos régions. Ce sentiment est partagé par d’autres organisations d’industriels africains sur d’autres parties du continent et ne doit plus être ignoré par les négociateurs » déclare Pierre magne, le Président de l’AIA.
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Les signataires rejettent les APE tels que proposés par l’Union Européenne (UE), notamment le principe d’une ouverture réciproque des marchés entre l’UE et les différentes régions africaines. Pour eux, la conclusion des APE prévue fin 2007, dans les termes envisagés, aurait pour conséquence la disparition des industries africaines. Ces industries sont souvent naissantes et fragiles, mais elles sont aussi un facteur essentiel de création de richesses et d’emplois sur le continent.
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Les industriels africains exigent que les négociations globales et les approches sectorielles tiennent compte du déséquilibre entre l’UE et l’Afrique. Ils demandent le maintien de l’asymétrie des relations commerciales, une aide pour la mise à niveau des économies africaines et un appui pour favoriser le fonctionnement effectif de l’intégration régionale et l’investissement, notamment privé. Ils souhaitent que les négociations débouchent sur un partenariat entre l’Afrique et l’UE qui contribue au développement du fort potentiel de l’industrie africaine en gestation, à travers la mise en œuvre d’un « traitement spécial et différencié ».
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« Les termes actuels de ces accords ne laissent présager rien de positif pour le développement des industries africaines et la création de l’emploi dans nos pays. S’ils ne sont pas profondément modifiés, nous allons voir disparaître les secteurs industriels en Afrique les uns après les autres. Les décideurs politiques africains et européens savent que nous ne pouvons pas réellement faire face à la concurrence et à la puissance des industriels européens. Nous les supplions de négocier un accord crédible basé sur une stratégie « gagnant/gagnant » qui offre de véritables perspectives à l’Afrique », conclut Pierre Magne.
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