La rude cohabitation entre détenteurs des titres miniers et orpailleurs a amené le ministre des Mines, Dr. Boubou Cissé, à rompre le silence. C’était mercredi dernier au cours d’une conférence de presse.
Quelques jours après les incidents survenus à Kobada, le ministre des Mines, Dr. Boubou Cissé, a rencontré la presse pour partager sa vision du secteur des mines mais aussi des questions liées à la pratique de l’orpaillage.
“Notre souhait est que la contribution de l’or à l’économie nationale profite aux communautés. Que ça soit une croissance durable et un développement socio-économique”, a lancé le chef du département des Mines. Et de déclarer que le rôle de l’Etat doit être affirmé dans le secteur.
Mais les sujets qui ont fait débat, ont été la pratique de l’orpaillage et surtout les derniers incidents survenus à Kobada dans le cercle de Kangaba qui coupe le sommeil aux autorités. “C’est au cours d’une mission de surveillance pour l’applicabilité de l’arrêté interministériel qui interdit la pratique de l’orpaillage en période hivernale qu’une équipe de patrouille de la gendarmerie a surpris des orpailleurs clandestins, opérant en violation dudit arrêté à Kobada, arrondissement de Kangaba que le jeudi 3 juillet 2014 aux environs de 8 h, les gendarmes en poste sur le site ont été pris à partie par des individus mal intentionnés qui ont tiré sur eux avec des fusils de chasse, faisant un mort et huit blessés”, a expliqué le ministre.
Il a ajouté que les gendarmes ont invité les orpailleurs à quitter les lieux mais ils se sont rebellés contre les agents de la force publique qui, selon lui, au regard du nombre très élevé des frondeurs (un millier) ont utilisé des grenades lacrymogènes pour se désengager et rejoindre leur base.
Le ministre soulignera que “sitôt, une foule de manifestants hostiles et armés s’est attaquée au détachement composé de 37 gendarmes. Ils ont tiré au fusil de chasse, blessant 9 gendarmes dont un succombera lors de son évacuation sur le Centre de santé de Sélingué”.
Le chef du département des Mines a fait part d’un bilan matériel très lourd se traduisant par le saccage et la destruction des installations de l’unité pilote, bureaux et le stock de combustible de la société d’exploration d’Africain Gold Group (AGG) qu’ils ont entièrement incendiée.
La loi et son application ?
A en croire le ministre Cissé, juridiquement, l’exploitation artisanale des substances minérales est régie par les dispositions de la loi n°2012/015 du 27 février 2012 portant code minier en République du Mali.
Ce qui veut dire qu’aux termes de cette loi, l’orpaillage est exercé par les détenteurs d’une autorisation d’exploitation artisanale délivrée par les autorités des collectivités territoriales suivant l’avis technique de l’administration chargée des mines. Mais là où le bât blesse et que Boubou Cissé ne pouvait s’empêcher de faire remarquer, c’est que “souvent l’avis technique de mon département n’est pas demandé par les collectivités territoriales”.
La lenteur dans le règlement des conflits entre détenteurs de titres miniers et orpailleurs trouvent son explication dans les prérogatives de chaque structure étatique. En clair, les propos du ministre des Mines laissent entrevoir une sorte de conflit de compétence. Pour trouver une solution définitive à la problématique, un forum national est prévu dans les mois à venir. En attendant la sensibilisation des acteurs de l’orpaillage continue.
Alpha M. Cissé
Constat d'échec et d'impuissance ! Alors DEMISSIONNE au lieu de râler et de t'apitoyer !
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