Le Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a présidé la semaine dernière à l’Hôtel Farouk les travaux de la session politique de la première Revue du Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD 2016-2018). C’était en présence de ses collègues ministres, des représentations de la Société Civile, du Secteur Privée, des Collectivités Territoriales et des Partenaires Techniques et Financiers. Avant de clôturer la session, le ministre Cissé a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre son combat pour l’amélioration de la qualité de la dépense publique et lutter fermement contre la corruption et les pratiques déviantes.
Adopté en Conseil des ministres, le 27 avril 2016, suite à un large processus de consultations ayant impliqué tous les acteurs au développement du Mali, le Cadre pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) est désormais la stratégie nationale de développement de référence au Mali.
Ainsi, lors de cette session politique, après les interventions de l’Ambassadeur de l’Union Européenne, Chef de File des Partenaires Techniques et Financiers, des Représentant du PNUD, des Organisations de la Société Civile et de celle du Secteur Privé, le Ministre de l’Economie et des Finances a rappelé les objectifs de cette première revue. Pour lui, cette première revue du CREDD est « l’occasion de faire un point d’étape sur la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) et de la Stratégie Commune d’Accompagnement Pays, la SCAP, signée en mai 2016, entre le Gouvernement du Mali et les Partenaires Techniques et Financiers».
Aussi, avant la présentation de la synthèse des résultats de la mise en œuvre du CREDD, des principales conclusions et recommandations issues de la session technique de la Revue, qui a eu lieu du 21 au 23 juin, le ministre de l’Economie et des Finances a évoqué, quelques éléments d’analyse et de réflexion sur le contexte général de mise en œuvre du cadre stratégique de développement. Il s’agit de la bonne capacité de résilience et des perspectives encourageantes affichées par l’économie malienne, avec un taux de croissance de 6% en 2015 et 5,8% en 2016. Il y a aussi des chiffres encourageants de la production agricole, notamment la production céréalière et cotonnière, l’amélioration du climat des affaires avec un progrès de deux rangs dans le classement « Doing Business », classant le Mali au premier rang en Afrique de l’Ouest.
A ce tableau, il faut ajouter l’impact négatif de la situation sécuritaire sur la trajectoire économique et le cadre budgétaire du Mali, malgré la dynamique réelle de pacification et d’entente nationale initiée conjointement par le Gouvernement et les parties signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. On note enfin la situation de pauvreté de près de la moitié de nos concitoyens, dont l’incidence est évaluée à 46,8% en 2016 contre 47,2% en 2015 selon les résultats provisoires de l’EMOP 2016.
Pour le ministre Cissé, ces points de réflexions et d’analyses rappellent l’importance des défis à relever pour espérer renverser la tendance en assurant plus d’inclusivité et de durabilité à notre modèle de croissance et de développement. Et cela afin de réduire les inégalités et d’opérer plus d’équité et de justice dans la redistribution des fruits de la croissance, à travers la mise en œuvre efficace des ODD.
Le Dr. Boubou Cissé a également rappelé l’engagement du Gouvernement à « tirer parti des effets de synergie et de rationalisation des ressources, permettant de conforter la coordination de l’action gouvernementale et d’assurer, avec plus d’efficacité et d’efficience, l’utilisation des ressources rares dans la mise en œuvre des interventions publiques ».
Il importe de souligner que cette revue du CREDD a permis aux ministres, aux représentants du Secteur Privé, de la Société Civile, des Partenaires techniques et Financiers de réagir aux les résultats de la mise en œuvre du CREDD, tout en évoquant leurs préoccupations et suggestions. Celles-ci ont notamment porté sur les problématiques de l’Education, la Santé, les Inégalités Sociales, la Formation Professionnelle, l’Emploi, les questions de genres et la mobilisation des ressources.
Face aux enjeux actuels de développement du Mali, Dr Boubou Cissé a annoncé les perspectives post–CREDD, en déclarant que sans plus tarder, qu’il souhaite qu’une concertation élargie soit lancée de manière proactive pour jeter les bases d’une réflexion collective sur la formulation de manière participative d’une future stratégie nationale de développement post-CREDD.
Avant de clôturer cette première revue du CREDD, le ministre de l’Economie et des Finances a rappelé l’engagement du gouvernement malien « à faire le maximum de ses efforts pour améliorer la qualité de la dépense publique et l’efficience de l’action publique. Le ministre Cissé a promis aussi de poursuivre «fermement la lutte contre la corruption et les pratiques déviantes» tout en comptant sur un partenariat solide avec l’ensemble des partenaires nationaux que sont le Secteur privé et la Société civile, mais aussi sur les partenaires au développement.
Dieudonné Tembely