Ministère de l’Economie et des Finances : Boubou Cissé trace ses lignes rouges

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Le ministre des mines, Boubou Cissé

Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, était l’invité de l’émission «Action gouvernementale» sur l’ORTM, le dimanche 17 juillet 2016. Il a abordé tous les sujets sensibles avec les journalistes de l’ORTM. Au cours de son intervention, il a été clair, car, pour lui, un ministre de l’Economie, c’est avant tout le résultat qui compte.

Au gouvernement, les ministres sont là pour mettre en œuvre le programme de société du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, sur la base duquel les Maliens ont porté confiance en lui en 2013. Lui et son Premier ministre donnent des instructions que les ministres traduisent en réalité sur le terrain. Le programme présidentiel est axé autour de 6 points prioritaires, parmi lesquels, on peut citer la sécurité et l’amélioration des conditions de vie des Maliens.

Boubou Cissé a fait savoir qu’il y a des limites à ne pas franchir, pour asseoir une bonne gestion des ressources de l’Etat. «Aucun partenaire ne peut dicter sa loi au Mali dans la gestion des finances», a-t-il dit, avant  d’aborder le nouveau décaissement d’un montant de près de 14 milliards de nos francs, comme deuxième tranche de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour le Mali, approuvé par le Conseil d’administration le 18 décembre 2013 ; le budget 2016 ; les relations entre le Mali et les institutions de Breton Woods ; les exonérations ; la dette extérieure ; les perspectives…

Selon lui, les difficultés intervenues en 2014 n’ont pas été en défaveur de notre pays, car, actuellement, les relations sont au beau fixe et le FMI apprécie beaucoup le cadre macro-économique du pays. En témoignent les propos tenus par le Directeur général adjoint de l’institution et non moins président par intérim du Conseil d’administration, Min Zhu : «Les autorités maliennes continuent de faire des progrès dans la mise en œuvre de leur programme économique».

Parlant de la dette extérieure du Mali, le ministre Cissé dira qu’à regarder de près, elle peut donner des frayeurs, mais c’est une dette fiable pour le Mali. Au sujet de la non-délivrance des exonérations aux commerçants cette année, le ministre répond : «Le marché était correctement approvisionné cette année pendant le mois de Ramadan. Donc, il n’y avait pas de nécessité pour donner des exonérations aux commerçants. L’année dernière, pour les exonérations, le gouvernement a renoncé à plus de 405 milliards de Fcfa, soit 35% des recettes fiscales qui pouvaient être injectés dans d’autres domaines. La croissance est robuste et l’inflation reste faible, même si les conditions en matière de sécurité continuent de poser des difficultés».

En effet, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé, le 8 juin dernier, un décaissement de 26,9 millions de dollars pour le Mali, soit environ 13,4 milliards de Fcfa, portant ainsi le total des décaissements au titre de l’accord à 41 millions de DTS (environ 58,1 millions de dollars). Cela, pour manifester la confiance renouvelée à notre pays. Le Conseil d’administration, à la demande des autorités, a prorogé d’un an la FEC au 17 décembre 2017. Le FMI a aussi approuvé une augmentation des ressources disponibles au titre de l’accord de 60 millions de DTS, portant le montant total dans le cadre de l’accord à 98 millions de DTS (environ US 138,8 millions de dollars). Cela a été suivi de l’approbation par les administrateurs du FMI d’une demande de modification des critères de performance pour juin 2016, relatifs aux recettes fiscales brutes et au financement du gouvernement par les banques et les marchés financiers.

À travers ces résultats, le FMI accorde un satisfecit à la gestion du Dr. Boubou Cissé. Lesquels résultats ont beaucoup plaidé pour sa reconduction à la tête du département de l’Economie et des Finances. «Comme toujours, le Mali a été un bon élève du FMI», a déclaré le ministre Cissé. Ce décaissement, a-t-il indiqué, aidera à financer certaines activités fixées dans le budget, en attendant aussi les appuis budgétaires. Car, il permettra d’appuyer les progrès déjà réalisés par le Mali et la maîtrise des dépenses publiques.

À propos de la gestion des fonds, le ministre de l’Economie et des Finances dira : «Aucun partenaire ne peut dicter sa loi dans la gestion des finances au Mali. C’est bien le programme économique et financier 2012-2017 élaboré par les cadres du département qui sera exécuté».

Répondant à la question concernant l’adhésion et la sortie d’un pays au FMI, Dr. Cissé dira qu’elles sont libres. Cependant, a-t-il ajouté, le FMI est un catalyseur de mobilisation de fonds pour avoir des marchés sur le plan international.

Au cours des débats, le ministre s’est prononcé sur les subventions accordées à l’Energie du Mali, à la CMDT… «Aujourd’hui, le chef de l’Etat, IBK, a donné des instructions pour une croissance à deux chiffres. Mais, quand il arrivait au pouvoir en 2013, la croissance était presque négative», a indiqué le ministre. Et cette année, le budget de 2016, qui s’élève à 1.802 milliards de nos francs, ne permet pas de réaliser tous les projets prévus. Cependant, l’espoir est permis avec quelques activités citées par le Dr. Cissé. Ce qui permettra d’ailleurs à l’Energie du Mali de vendre l’électricité aux Maliens à bas prix. Chaque jour, le président IBK ne cesse de le répéter : «Il faut tout faire pour combler les attentes des Maliens».

Concernant le réaménagement intervenu au sein de l’équipe gouvernementale, dans laquelle équipe il a été reconduit, le ministre de l’Economie et des Finances a été on ne peut plus clair : «C’est la confiance renouvelée aux anciens pour leurs performances et la compétence pour les nouveaux».

Karamoko SYLLA

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