Visite du site d’exploration de manganèse de Tassiga à Gao :Métal mass/Mali manganèse en attente du permis pour l’exploitation de 200 000 tonnes par an pendant 16 ans

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Du 6 au 7 mai, le ministre des Mines, Amadou Cissé, accompagné de ses assistants, des dirigeants de Métal Mass/Mali Manganèse et des autorités locales, s’est rendu sur le site d’exploration de Tassiga situé dans la commune rurale de Bourra dans le cercle d’Ansongo à Gao. Cette visite souhaitée par la société est basée sur la volonté d’exploiter le manganèse de Tassiga qui produira 200 000 tonnes par ans, pendant 16, ans pour le plus grand bénéfice de l’Etat et de la commune. Pour un investissement en cours de 37, 6 milliards de FCFA, la société est dans l’attente du permis depuis le mois de décembre 2010.

Métal Mass qui est présent au Burkina a postulé pour la mise en valeur du manganèse au Mali. Il s’en est suivi une convention d’établissement le 6 août 2008 pour la recherche et l’exploitation du manganèse et des substances minérales à Tassiga, dans le Cercle d’Ansongo à Gao. A ce jour, Métal Mass a obtenu, par l’arrêté n° 08-3720/MEME-SG du 31 décembre 2008, le permis de recherches tandis que celui de l’exploitation n’a pas encore été délivré par l’Etat.

Par ailleurs, les travaux réalisés ont conduit à la création, en juillet 2009, de la société Mali Manganèse sa. Cette dernière après la certification des ressources et réserves de manganèse de la zone, a réalisé une étude d’impact environnemental et social du projet en fin 2009. Depuis décembre 2010, l’étude de faisabilité de Mali Manganèse a conclu que les travaux de développement de la mine de la colline D de Taganasitine renferme une réserve en manganèse estimée à 3 millions 295 milles tonnes pour une production annuelle de 200 000 tonnes par an pendant 16 ans.

Ayant pris la parole le premier, le maire Bourra a déclaré que sa commune est composée de 8 villages et de 6 fractions pour 19 992 habitants, répartis sur une superficie de 3000 Km2. A en croire Mahamane Salia Maïga, la commune regorge d’atouts parmi lesquels le fleuve Niger, les terres cultivables, le cheptel en croissance et la richesse du sous-sol en minerais comme le manganèse. Il a précisé que les travaux de construction et d’extraction de la mine permettront de créer des centaines d’emplois, mais aussi l’amélioration des infrastructures sociales de base modernes.

Par ailleurs, il a affirmé que la construction de la cité minière, l’ouverture des carrières, la circulation des engins et l’affluence des personnes, auront une incidence négative sur la population. " C’est pourquoi j’invite la Société d’Exploitation et les différents services techniques à une grande vigilance et surveillance de ces facteurs afin de les prévenir ou d’atténuer leurs impacts par l’application des mesures idoines " a-t-il mentionné.

Mahamane Salia Maïga, n’a pas manqué de souligner le cas des jeunes recrutés pour travailler, mais qui n’ont pas signé de contrats et ne jouissent donc d’aucun traitement social, sans oublier le non respect de l’environnement, préalablement cité par les textes en vigueur.

C’est pour cela que le président de Métal Mass/Mali Manganèse, Louis Slaughter, a rappelé que le manganèse est le 4ème métal utilisé dans le monde en terme de tonnage, classé derrière le fer, l’aluminium et le cuivre, avec une production annuelle d’environ 46 millions de tonnes. Les grands producteurs sont la Chine, l’Australie, le Brésil et l’Afrique du Sud. Près de 99% de la production de manganèse est utilisée comme élément d’alliage, le second marché en forme de dioxyde est celui des cellules sèches des batteries des portables.

D’après lui, suite à la compilation des travaux de levée géologique et minière effectués de 1952 à 2006 par la Direction Fédérale des mines et de la géologie, la Société minière du Niger, le BRGM, la SONAREM avec l’assistance de l’URSS, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines et le projet SYSMIN, Métal Mass Mali/Manganèse a procédé à une vérification desdits travaux et à la poursuite de l’évaluation des gisements de manganèse de la zone allouée conformément au permis de recherche. Avant d’ajouter que les gondites manganésifères sont connues dans la série de collines d’Ansongo dans le secteur de Taganasitine s’incurvant vers l’ouest à la hauteur des secteurs de Tondibi et d’Agaula.

De ce fait, en plus de la réserve de Tassiga avec 3 295 000 tonnes pour une teneur de 40/50 Mn, Louis Slaughter a révélé que des études ont été faites sur d’autres collines de Tassiga avec une estimation de 4 670 000 tonnes, à Agaula et de Tondibi 690 000 tonnes. Soit un total de 8 550 000 tonnes de manganèse pour 40% Mn de teneur. Ces mêmes études ont révélé que le manganèse d’Ansongo ne convient pas à l’industrie chimique, mais est favorable à celle de la métallurgie, a-t-il poursuivi.

En contre partie, le président de la société a rassuré l’Etat et la population, que dans le cadre d’un développement durable, il soutiendra l’économie et d’autres sous secteurs de croissance, la création d’emploi, la diversification de la production minière, le renforcement du Mali sur l’échiquier sous régional, l’appui aux collectivités et au développement communautaire (écoles, centres de santé, routes, forages, reboisement, etc.), l’aménagement de la piste d’atterrissage d’Ansongo et l’appui à l’organisation du Festival d’Ansongo sur le Niger. En amont, Louis Slaughter, président de Métal Mass/Mali Manganèse, souhaite l’approbation du Gouvernement du Mali de la présente étude de faisabilité du projet de manganèse d’Ansongo pour entrer dans la phase d’exploitation.

Pour sa part, le ministre des Mines, Amadou Cissé, a pris bonne note des différentes revendications et doléances de la société d’une part et de des autorités locales de l’autre, tout en assignant à chacun de ses assistants la tâche qui lui revenait. C’est dans ce sens qu’il a promis à Métal Mass/Mali Manganèse que le processus de délivrance du permis d’exploitation sera relancé dans les plus brefs délais. Mais il en appelle aux responsables de la société pour respecter leur engagement vis-à-vis de l’Etat, de la Commune et de l’environnement.

Pour lui et ses compagnons, c’est un atout pour le Cercle d’Ansongo de posséder une telle richesse qui est sans doute un vecteur de développement durable si toutes les conditions étaient réunies. Il a ajouté que le gouvernement et son établissement travailleront avec la société et les autorités locales afin de dégager les perspectives de développement socioéconomique et ainsi réduire significativement la pauvreté dans la commune.

Après avoir visité le site de Tassiga à la colline D et recueilli toutes les informations y afférentes, Amadou Cissé a mis le cap vers l’emplacement de la future fabrique de sacs à Ansongo. Plus tard dans la journée, la délégation bamakoise s’est rendue chez les différents notables de la ville avant de prendre part au dîner offert par le gouverneur au pied-à-terre. Le lendemain, c’est à la Direction régionale de la géologie et des mines que le ministre et ses compagnons se sont rendus avant de regagner Bamako.

Moulaye HAIDARA

Envoyé Spécial à Gao

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