Visite du ministre des mines, amadou cissé, dans la région de Sikasso : Kodiéran et Komana deux nouvelles mines d’or en puissance dans le sud du Mali

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Après la visite des mines de la région de Kayes, le ministre des Mines, un combattant endurci, a mis le cap sur la région de Sikasso pour visiter les mines d’or de Syama, de Morila et de Kalana ainsi que les sites de recherche d’or de Kodiéran et de Komana. Le site de Kodiéran appartient à un investisseur malien du Boubacar Aliou  Diallo. Amadou Cissé était accompagné, pour la circonstance,de son staff, des autorités locales et de la presse tout au long de son séjour dans la 3ème région. C’était du mercredi 8 au samedi 11 juin 2011.

Le ministre des Mines, Amadou Cissé, infatigable homme politique et homme de terrain ne ménage aucun effort  pour atteindre ses objectifs et prioritairement ceux fixés par le président de la République. En effet, le gouvernement, qui vient d’adopter une nouvelle politique minière, à savoir la diversification des ressources, ne peut se permettre de voir la production de l’or baisser pour quelque raison que ce soit. Surtout si l’on sait que les partenaires techniques et financiers comme la Banque mondiale, le Fonds mondial international ou l’Union européenne se basent sur ces ressources pour nous accorder des crédits. Pour ce faire, le département, appuyé par l’Etat, va tout mettre en œuvre pour que l’exploitation minière se diversifie et se pérennise à travers l’octroi de nouveaux permis d’exploration et d’exploitation, la révision des contrats des mines en fin de carrière et la facilité fiscale.

C’est pour atteindre ces objectifs que le ministre des Mines  vient de boucler une tournée de quatre jours dans la région de Sikasso. Au cours de ce périple, la délégation ministérielle a visité, tout d’abord, la Direction régionale de la géologie et des Mines de Sikasso (DRGM)  une visite guidée par  son directeur, Aguib Diaw, avant de prendre la route pour la mine de Syama. Sur place, les ministres et sa délégation ont pu prendre  la mesure des difficultés que vit cette mine, des difficultés auxquelles n’est pas étrangère un soupçon de négligence  de la part des dirigeants de la société, malgré les explications laborieuses de son directeur des opération, Richard Jordanson.

5 milliards pour renover l’usine de Syama

C’est en  1987 que BHP a acquis le gisement de Syama;  l’exploitation du minerai oxydé commencera en 1990. En 1992, la réserve de minerai sulfureux a été réévaluée et la décision de continuer l’exploitation est prise. En 1996, Randgold rachète les actifs de BHP mais n’a pas pris suffisamment de dispositions pour faire face à une exploitation coûteuse. A son tour, Randgold mettra la clé sous la porte en 2001. Et, finalement, c’est Resolute Mining qui  proposera une option d’achat en 2003  avant d’acquérir la mine en 2004. Passant de société en société et de modification en modification, l’usine de Syama, qui n’a jamais été renouvelée, ne cessera de présenter des problèmes techniques, remettant ainsi en cause la production prévue par an.

Chose inacceptable  pour le ministre Amadou Cissé qui voit, ici, une négligence de la part des dirigeants de Syama qu’il exhorte immédiatement à respecter les clauses du contrat en dépêchant les moyens qu’il faut pour atteindre le tonnage annuel convenu.. Acceptant son tort, Richard Jordanson,  dit avoir déjà injecté près de 5 milliards de FCFA dans l’achat des pièces, la réparation des machines et la formations des employés afin de réduire où même d’éradiquer les problèmes de l’usine. En somme, il a pris l’engagement devant le ministre des Mines de redoubler d’efforts pour honorer le contrat.

A en croire son Directeur, la  mine de Syama emploie 950 personnes dont 775 Maliens permanents. Elle a produit, de 2004 à nos jours, 2,4 de tonnes d’or et peut encore vivre 10 ans. La mine  qui est ravitaillée par des groupes d’une capacité de 23,7 MW veut se connecter sur le réseau électrique de la Côte d’Ivoire pour réduire ainsi les coûts en carburant. Syama n’oublie pas la population de la communauté d’accueil qu’elle aide via l’amélioration des infrastructures (CSCOM, écoles et routes)  un forum annuel et le financement des projets de développement durables pour un coût total de 300 millions de FCFA.

Le vendredi 10 juin 2011, c’est au tour de Morila, située à 175 km de Sikasso, d’accueillir la délégation ministérielle.  Créée en 2000, la mine d’or de Morila, qui a annoncé sa fermeture en 2013, est exploitée en partenariat avec l’Etat malien qui détient 20%  et  Randgold resources et AngloGold Ashanti disposant chacune de 40% du capital. La gérance de la mine est assurée par Randgold resources avec 346 employés et des cadres cent pour cent maliens. Selon le Directeur général, Adama Koné, qui a indiqué une production totale de 5.813.624 onces à un coût d’exploitation moyen de 228 dollars par once entre 2000-2013, la société emploie 826 personnes contre 383 sous-traitants.

Possible extension de la mine

de Morila

Il a souligné que la mine, pour mener à bien sa mission et atteindre ses objectifs, passe par plusieurs règles ou obligations. Il s’agit, d’abord, de la sécurité des travailleurs et de la population d’accueil. Ceci est possible grâce aux inspections mensuelles et aux audits internes et externes (INPS & SGS) etc. Il y a aussi  la l’information et la formation des employés en manipulation et stockage des produits chimiques, en conduite défensive des engins à quatre  roues et en lutte contre l’incendie dans l’usine et ailleurs. D’après lui, la santé au travail et au sein de la population occupe également une place non négligeable d’où  des programmes de lutte contre le paludisme et le VIH Sida.

Adama Koné a précisé que la société bénéficie d’un programme de gestion des questions environnementales telles que les eaux de surface et de la nappe phréatique, des effluents liquides et effluents solides, des émissions sonores et de particules, la collecte des données météorologiques sur le site et la réhabilitation de la  végétation. Et en matière de développement communautaire, Morila, en collaboration avec les ONGs comme l’USAID, intervient dans quatre domaines prioritaires : la santé, l’éducation, l’agriculture et l’élevage, l’environnement.

Cependant, le Directeur général demande la permission de prolonger la vie de la mine de cinq ans à travers l’exploitation du parc à boue qui, d’après des études menées par un expert américain, renferme un sous-sol capable de créer Morila 2. Pour finir, Adama a révélé que la société a distribué aux actionnaires environ 983 millions de dollars, soit 495 500 000 000 de FCFA.

Le ministre et son équipe avaient toutefois émis des réserves en ce qui concerne la fin de vie de la mine mais l’option d’exploitation du parc à boue et du minerai situé en dessus du parc à boue les laisse croire à une régénérescence de Morila au grand profit de l’Etat et de la population malienne.

Sans répit, la délégation s’est dirigée, cette fois-ci,  à la mine d’or de Kalana située à 280 km de Morila, une mine vieille mais qui referme d’énormes potentialités  aurifères à ciel ouvert comme souterraines. Après plusieurs siècles d’orpaillage et pas moins de quatre sociétés, la première mine du Mali tombe finalement dans les mains de Iamgold Avnel et une cogestion avec la Société d’exploration de Kalana Sarl (SEK). Le promoteur Howard Miller de la SEK et le chef de projet, Olivier d’Iamgold, ont réalisé une présentation approfondie de la mine. Pour eux, la situation géologique de Kalana est mal connue et complexe dans la mesure où les recherches révèlent une mauvaise répartition du minerai.

Pour Olivier, l’exploration et l’exploitation de Kalana ne se limitent qu’à la mine alors  que les environs représentent un véritable trésor. Il y a, entre autres, Kalako Ouest (21 km²),  Fougadian Sud (72.5 km²) qui sont en attente de l’arrêté et Fougadian Nord (75 km²) en attente du permis d’exploration. Tous ces sites peuvent faire l’objet d’une exploitation fructueuse et une possibilité d’extension d’une mine souterraine est prévue avec, cependant, l’éventualité de déplacer le village dans les années à venir..

En matière de développement communautaire, la Somika sa a réhabilité  récemment 70 km de pistes sans compter de nombreux autres soutiens aux structures étatiques et associatives de Kalana et Yanfolila.  Selon le promoteur, la Somika sa , qui emploie 409 personnes, a produit 1,486 tonnes d’or de 2004 à nos jours, a procuré 35 128 621 652 de FCFA à ses actionnaires.

Par ailleurs, le ministre s’est dit satisfait de la production d’or en avance sur les prévisions de l’année et appelle toujours les dirigeants de la société à prendre soin des machines vieillissantes. Le député de Yanfolila, Souleymane Sidibé, s’inquiète, quant à lui, du sort des villageois qui seront déplacés au profit de la mine souterraine. Il a saisi l’occasion pour rappeler aux dirigeants de la Somika sa que Kalana appartient, d’abord, à ses habitants et  qu’il  est, donc, indispensable d’entretenir des relations respectueuses avec eux.

Deux nouvelles mines en

gestation

De retour à Faboula où la délégation a été accueillie, comme il se doit, par le maire Drissa Sidibé, le chef de village, Madou Diallo, la population et surtout par un homme aussi ambitieux que patriote,  Aliou Boubacar Diallo,  investisseurs et homme d’affaires chevronné originaire de Sikasso qui a investi plus de 250 millions dans sa commune.

A travers une cérémonie de dons au villageois de Faboula, Aliou Boubacar Diallo a offert aux cinq meilleurs de chaque classe et aux maitres des vélos, des motos, des sacs de mil, de riz, de sucre, du lait et deux bœufs pour les deux premiers de chaque classe.

 Aliou  Boubacar Diallo est  l’actionnaire principal pour ne pas dire le promoteur de la mine d’or de Kodiéran gérée par la société Wasoul’or et localisée précisément dans les limites du village de Faboula, à  300 Km au sud de Bamako, à 5km au nord-ouest de Kalana. Son  permis d’exploitation couvre 100 Km² et le gisement ne représente environ que 2% de cette superficie. Et quant aux ressources géologiques, elles  sont estimées à 82 tonnes d’or et avec la mise en place de l’usine de 11 000  onces/jour, l’exploitation durera 8 années.

Après l’obtention du permis d’exploitation, d’importants travaux géotechniques et hydrogéologiques ont été effectués en vue de la mise en place des infrastructures (usine, cité minière, les bassins de captation et de  rejet, la déviation de la route Kalana-Yanfolila, la piste d’atterrissage), a indiqué, Aliou Boubacar Diallo. Ce dernier demande une assistance technique et financière de la part de l’Etat  à travers  des facilités fiscales, des exonérations et autres.

La dernière étape a été celle du site de recherche de Komana à 70 km de Kalana dont le directeur nous a fait un exposé bref de la situation globale. En effet, selon le directeur du projet du site de recherche, Neil Jones, Gold Fields opère simultanément dans le monde entier. Ainsi, une prévision de 5 millions d’onces par an, en développement ou en production, est prévue d’ici à 2015 réparties comme suite: 2 millions d’onces pour l’Afrique du Sud, un million pour l’Australie, un million pour l’Amérique du Sud et un million pour l’Afrique de l’Ouest dont 200 000 onces pour le Mali via le projet de Yanfolila pour une réserve de1,5 à 2 millions d’onces.

Il a ajouté que " Gold Fields a intensifié les travaux d’évaluation des ressources minérales des cibles de Komana Est et de Komana Ouest.  Des travaux d’évaluation sont en cours avec des sondages utilisant une maille serrée de 40 m par 40 m. En somme, le Scoping Study prendra fin au 3eme trimestre 2011 avec l’espoir de la mise en œuvre rapide de la future mine de Gold Fields dans la ceinture de Yanfolila".

Le ministre des Mines sort satisfait de cette tournée. Il n’a pas oublié,  à chaque étape, d’aller saluer les notables dans les communes et villages visités.

Moulaye HAIDARA

Envoyé spécial àSikasso

 

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