Actuellement, au Mali, l’exploration de l’uranium par une société étrangère est officielle. Cependant, le niveau de connaissance et d’information sur les conséquences d’une possible exploitation est très limité. C’est pourquoi Médecins pour une Responsabilité Sociale / pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (IPPNW), sollicité par l’Initiative citoyenne malienne de Faléa ARACF (Association des ressortissants et amis de la Commune de Falea, Mali) organise, en collaboration avec le Uranium Network.org, l’African Uranium Alliance, le Forum Civique Européen et d’autres ONGs, une conférence qui débute ce matin, 15 mars, au CICB.
Les objectifs de la conférence sont la mise à disposition au Mali d’informations fondamentales concernant l’uranium, la radioactivité, l’exploitation minière et sa chaine de transformation, d’un point de vue médical et au regard des populations concernées. Au Mali, il y a actuellement, en effet, au moins une société qui explore l’uranium en vue d’une future exploitation industrielle et commerciale.
L’actuel niveau de connaissance et d’information sur les conséquences est à considérer comme nul ou très limité. La conférence s’adresse donc à divers groupes de personnes-cibles pour augmenter leurs savoirs en la matière.
Les contacts qui s’établiront entre les autorités du Mali et les ONGs, et les autorités et les ONGs d’autres régions et continents, permettront de poursuivre un échange des savoirs en perspective. Le réseau existant autour de l’initiative citoyenne ARACF est déjà aujourd’hui l’amorce d’une base importante pour cet échange.
La conférence s’adressera aux médecins et aux acteurs exerçant dans les professions de la santé, scientifiques, décideurs politiques, autorités, société civile et aux médias. Des exposés de médecins et de scientifiques reconnus sur les dangers émanant du minerai d’uranium et de ses produits de désintégration, ainsi que sur les conséquences potentielles d’une exploitation de ce minerai, poseront les fondements d’un savoir indispensable.
Selon les organisateurs, ces exposés sont scientifiquement pertinents et généralement compréhensibles. Les effets directs sur la santé seront analysés, aussi bien que les conséquences indirectes, à travers les impacts sur la nappe phréatique, les pâturages, les espaces ruraux et les structures sociales, qui, à leur tour, provoquent des maladies.
Les participants écouteront aussi des témoignages des personnes qui habitent dans des régions d’exploitation de l’uranium, pour avoir une idée des conséquences dans ces lieux. A ce sujet, il y aura des intervenants venant de pays africains aussi bien que d’autres régions du monde, par exemple Etats Unis, Allemagne, France, etc…
Au sein des groupes de travail, ces informations seront soumises à approfondissement pour y apporter pour plus de précisions. Ces groupes de travail offriront ainsi un espace pour des discussions et des échanges supplémentaires. Ils sauront s’adapter aux différents niveaux de connaissances et de savoirs chez les participants. Ils faciliteront un transfert concis d’informations.
Les organiseurs espèrent que les contacts qui s’établiront entre les autorités du Mali et les ONGs, les autorités et les ONGs d’autres régions et continents permettront de poursuivre l’échange des savoirs. La conférence prendra fin ce dimanche 18 mars.
Paul Mben