Dix ans après le début de l’exploitation aurifère, conclue le rapport d’enquête de
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« Je ne veux pas faire de politique politicienne et me glorifier de résultats, alors que je sais que je ne contrôle pas tout », confiait, il y a peu, Ahmed Diane Séméga, ex –Ministre des mines, aux enquêteurs de
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Entre 1997 et 2005 –c”est-à-dire en huit ans d’exploitation de nos mines d’or -, le Trésor public a perçu 64 milliards CFA. Selon l’estimation de la commission des mines de l’Assemblée Nationale, cette somme représente moins de 10 % des bénéfices, que l’Etat malien tire de ses mines. Pendant ce temps, poursuit le rapport d’enquête de
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Ou les obliger à respecter les droits de la main d’œuvre locale. Ou encore, la protection de l’environnement. Un exemple : l’un des trois appareils d’analyse du taux de cyanure se trouve au Mali. Les deux autres sont au Ghana et en Afrique du sud. Une technologie qui coûte 30 millions CFA pièce, aux mains des scientifiques du laboratoire d’analyse privé de Morila SA. Mais ces derniers communiquent les résultats des analyses aux fonctionnaires maliens. Sans que ces derniers aient la possibilité de les vérifier. Mais, poursuit le rapport, le manque de moyens n’explique pas le silence des autorités maliennes, face à la destruction de l’environnement. Mais aussi, face au génocide de populations entières de singes et d’oiseaux rares. Surtout, à la mine d’or de Syama.
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« Bon nombre de documents prouvent que les sociétés minières et les régulateurs maliens sont au courant de la plupart des problèmes, en matière d’environnement depuis 10 ans. Mais que les insuffisances relevées sont demeurées inchangées », témoigne l’Association américaine OXFAM.
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Autre exemple de l’incurie de l’Etat malien : une fois cédé à la société suisse, Hargor Heureus SA, l’or malien disparaît des radars publics.
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Pire, ajoute le rapport de
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L’Etat malien, réduit en paria par les compagnies minières.
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Ainsi, l’Etat malien est totalement exclu du processus d’extraction de son or. Mais aussi, du contrôle des ressources financières, qui en sont issues.
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Motif : aucune des pistes, tracées en 2002, pour sauvegarder les intérêts de l’Etat, n’a abouti : ni les contrôles techniques, ni les contrôles économiques et financiers. Encore moins, le contrôle du circuit de commercialisation. Et ce, en dépit des conseils de deux cabinets internationaux : M –Consulting et DSM consulting.
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Elaborés pour, dit –on, attirer les investisseurs étrangers, le code minier de 1991 – d’ailleurs jamais appliqué –et le prochain en cours d’élaboration instaurent des rapports de force déséquilibrés entre l’Etat et les compagnies minières privées. Les cadeaux fiscaux ont appauvri l’Etat, en le privant de précieuses recettes, qu’il ne pourra jamais récupérer. Mieux, l’espérance de vie des mines d’or excède, rarement, quinze ans. Or, les compagnies minières sont, en vertu du code minier, exemptes de taxes et d’impôts, durant les cinq premières années de leurs activités. Cinq premières années, au cours desquelles, les sociétés minières optimisent leurs profits.
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Conséquence : l’Etat malien devient un paria économique, exclu qu’il est, de l’exploitation et de la gestion de son métal jaune.
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Autre échec de la politique minière au Mali : le refus de nos autorités de diversifier l’exploitation d’autres ressources minières, au profit de l’or.
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Le sous-sol malien, révèle le rapport, renfermerait du diamant, du fer, de la bauxite, du manganèse, de l’uranium, du phosphate, du calcaire, du zinc, du marbre etc… Mais ces trésors restent inexplorés et inexploités, au profit de l’or, détourné au nez et à la barbe de l’Etat malien, par les compagnies minières.
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Les vrais proprios de l’or malien
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Ils sont au nombre de trois : Anglogold Ashanti, Rangold Resources et, enfin, Iamgold. Cotées en bourse, ces compagnies minières privées se tapent des milliards de dollars avec notre or.
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Pendant ce temps, l’Etat malien, lui, reste condamné à téter les mamelles des ONG. Ou celles des Intitutions de Bretton –Wood pour pouvoir payer ses fonctionnaires. Mais qui sont ces compagnies minières, qui s’approprient notre or, au nez et à la barbe de l’Etat malien ?
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Anglogold Ashanti, le bailleur –pilleur
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Née en avril 2004 de la fusion du sud –africain Anglogold limited et du Ghanéen Ashanti Goldfiels, pour une transaction de 1,4 milliard de dollars, elle figure en tête des producteurs mondiaux d’or, avec 24 mines sur les quatre continents.
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Cotée en bourse à Londres, New -York, Paris, Bruxelles, Johannesbourg, Accra, cette compagnie minière est détenue à 43 % par des investisseurs américains, 23 % par des sud –africains, 20 % par des Britanniques, 9 % par d’autres européens et 0,4 % par d’autres africains. A côté des actionnaires dominants, comme Anglo American ou Bank of New –York, figure un autre actionnaire, inattendu : le gouvernement du Ghana, qui détient 3,4 % de son capital.
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Anglogold Ashanti a extrait, en 2005, 6,2 millions d’onces d’or, soit 6 % de mieux en un an. Elle a gagné, la même année 469 millions de dollars. L’Afrique du Sud est prépondérante dans son portefeuille d’activité ; elle y emploie 42.000 salariés et y a investi 347 millions de dollars.
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Au Ghana, en Guinée, en Namibie, au Mali et en Tanzanie, les salariés d’Anglogold sont au nombre de 16.200. Au Mali, Anglogold Ashanti a produit
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Le Mali est dans le peleton de queue des investissements du géant sud –africain avec 8 millions de dollars dépensés, contre 22 millions en Guinée, 89 millions en Tanzanie et 100 millions au Ghana. Au Mali, Anglogold Ashanti n’emploie que 1 300 personnes : 580 à Sadiola, 210 à Yatela et 478 à Morila.
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Randgold Resources, le siphoneur de métal jaune
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C’est une entreprise enregistrée sur l’île de jersey, un paradis fiscal au large des côtes anglaises.
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Cotée, depuis 2002, sur le Nasdaq, sa capitalisation est d’un milliard de dollars. Elle est devenue rentable, trois ans seulement après sa création.
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On compte deux types d’actionnaires en son sein. Ceux qui contrôlent les 8/10 de son capital : institutionnel avec BNY Limited (78 % et public Via les ADR et les petits investisseurs américains avec 25 %).
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Présente au Sénégal, en Côte –d’ivoire, en Tanzanie, au Burkina Faso et au Ghana, Rangold Resources pourrait être qualifiée de « junior adulte ».
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Au Mali, c’est elle qui a découvert la mine d’or de Morila. Fin 2005, l’ouverture de la mine de Loulo, dont Randgold est le seul actionnaire privé, (80% aux côtés de l’Etat malien) permet à cette société de maximiser ses profits sur le dos de l’Etat malien. « Nous faisons des profits dès le premier mois » se félicite, son directeur général, Marc Bristow. A Loulo, Randgold Resources emploie environ, 500 personnes.
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En 2005, elle a engrengé des profits estimés à 41 millions de dollars, contre 19 millions de dollars, un an plus tôt.
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Et combien le Mali, lui, a gagné dans tout ça ? Des misères et du cyanure, serait –ont tenté de répondre.
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Iamgold, le « ça profite »
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C’est la seule entreprise canadienne de ce trio infernal. Elle exploite cinq mines en Afrique, dont deux au Mali, une au Botswana, deux au Ghana. Elle effectue, actuellement, des prospections en Argentine, au Brésil et en Tanzanie.
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Basée à Toronto et Cotée à la bourse de New- York et à
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