Selon le ministre Boubou Cissé des Mines, le but de la signature de cette convention est d’avoir des informations utiles par rapport aux nouvelles orientations des autorités. D’où la signature de contrats pour l’étude diagnostique des contrats miniers entre le gouvernement malien, le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) et le Cabinet d’avocats Eversheds. Ce contrat vaut 130, 5 millions de Fcfa.
Dans son discours, le ministre des Mines a fait savoir que ce contrat vise à optimiser les revenus tirés de l’exploitation minière au Mali, au bénéfice de toutes les parties prenantes (Etat, investisseurs et communautés). Il ajoute que le Mali, au cours des deux dernières décennies, grâce aux ressources de son sous-sol et à une politique de développement minier volontariste, s’est hissé au 3è rang de producteur africain, avec une production d’or de plus de cinquante tonnes par an, derrière l’Afrique du Sud et le Ghana. Cette forte progression intervient suite aux efforts d’investissements réalisés par l’Etat, les partenaires techniques et financiers et les sociétés minières.
Selon le ministre, neuf mines d’or industrielles sont en cours d’exploitation ; trois autres sont en phase d’ouverture et plus d’une vingtaine d’indices d’or sont en cours de développement. Le ministre des Mines, Boubou Cissé, a indiqué que malgré cette augmentation significative du nombre de mines d’or en production et leur contribution substantielle à l’économie nationale, les populations perçoivent peu l’impact économique de l’exploitation minière et l’administration minière ne dispose d’aucune compétence pour le suivi et l’évaluation de manière indépendante des activités des sociétés d’exploitation minière.
Et le ministre d’ajouter que ce problème a conduit les députés, lors d’une interpellation à l’Assemblée nationale, à recommander la réalisation d’un audit technique et environnemental des activités d’exploitation minière. Pour répondre à cette question, dira-t-il, les autorités maliennes, conscientes de l’importance de l’apport de la production minière dans l’économie nationale, ont sollicité et obtenu de la Banque mondiale, le financement de l’étude diagnostique des contrats miniers.
Ainsi, elle vise l’optimisation des revenus tirés de l’exploitation minière au Mali, au bénéfice de toutes les parties prenantes (Etat-investisseurs-communautés). Le diagnostic portera sur l’ensemble des neuf sociétés en cours d’exploitation, mais aussi sur le dispositif d’encadrement du secteur. À en croire le ministre Cissé, le diagnostic permettra d’avoir des informations utiles relatives aux nouvelles orientations que les autorités voudront donner au secteur pour mettre en place un mécanisme propre de suivi et de contrôle des différentes activités des sociétés minières. Il a, en outre, affirmé qu’il mettra en place un mécanisme pour la réhabilitation de l’environnement et le développement communautaire afin d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les retombées des activités minières.
Quant à la porte-parole du BRGM et du Cabinet Eversheds, Mme Thiaba Camara Sy, elle a exprimé sa satisfaction après la signature de ce contrat de diagnostic sur les revenus tirés des activités minières qui, selon elle, montre la maturité du Mali dans la transparence minière. Elle a rassuré les autorités maliennes de la disposition de sa structure à travailler pour apporter son expérience internationale afin de permettre une meilleure distribution de la rente minière. Leur travail sur le terrain, ajoute-t-elle, consistera à aller à la rencontre des 9 sociétés minières. C’est à la suite de ce diagnostic que des recommandations, des propositions et des conseils seront faits. Mais, tout le travail ne pourra pas se faire en seul coup, parce que ça demande beaucoup d’échanges et de travaux dans les sociétés concernées.
À retenir que cette convention de diagnostic, qui concerne toutes les sociétés d’exploitation minière, s’étendra sur une période de 6 mois pour un coût total de 130,5 millions de Fcfa. Les 6 mois seront la première phase, mais il y aura d’autres phases complémentaires afin de bien peaufiner le travail de diagnostic.
Kassim TRAORE