Les participants feront l’état des lieux de la recherche et de l’exploitation et se pencheront sur l’organisation du sous-secteur de l’exploitation minière artisanale, le développement communautaire, la gouvernance et le financement des activités
Le Palais de la culture Amadou Hampaté Ba était particulièrement sécurisé hier. Sous un temps moins ensoleillé, les véhicules et autres engins étaient minutieusement inspectés, dès les entrées principales de l’établissement. Aux portes du théâtre Bazoumana Sissoko, rempli à moitié, c’était les fouilles corporelles. A l’intérieur de cette salle mythique tonnaient à fond les voix des choristes et des solistes de l’Ensemble instrumental du Mali. Ce décor était le prélude à l’ouverture solennelle des « Etats généraux des secteurs minier et pétrolier du Mali ». Une cérémonie présidée par le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga.
Organisées par le ministère des Mines, ces assises se déroulent du 27 au 29 juin prochain. Ainsi, trois jours durant, les acteurs de ces secteurs, appuyés par des experts, passeront au peigne fin les problèmes auxquels sont confrontés les deux secteurs. Ces rencontres seront aussi l’occasion de réfléchir sur le changement d’approche en matière d’exploitation industrielle de l’or. En mettant un accent particulier sur la petite mine d’une part, et d’autre part, sur l’organisation et l’encadrement de l’orpaillage. Pour ce faire, les participants feront l’état des lieux de la recherche et de l’exploitation minière et pétrolière au Mali. Ils se pencheront aussi sur l’organisation du sous-secteur de l’exploitation minière artisanale, le développement communautaire, la gouvernance des secteurs minier et pétrolier. Y seront également débattus des thèmes comme le financement des activités de recherche et d’exploitation minières et pétrolières, la promotion et le financement de la petite mine, l’échange d’expériences entre les sociétés en matière de recherche et d’exploitation minière et pétrolière.
Pourquoi ces assises et le choix de ces thématiques, peut se demander le Malien lambda ? Ces travaux se tiennent dans un contexte moins flatteur pour notre pays, après plus de 30 ans d’exploitation industrielle de l’or. « Le secteur montre de plus en plus des signes d’essoufflement qui nous imposent des contraintes auxquelles il faut trouver des solutions durables », a justifié d’entrée de jeu le ministre des Mines, Pr. Tiémoko Sangaré. A titre d’illustration, il a expliqué que le Mali serait désormais 4è producteur d’or en Afrique derrière le Soudan du sud (3è). Ce jeune pays aurait produit près de 81 tonnes en 2016 dont plus de 80% sont tirés de l’orpaillage. Tous les pays de l’UEMOA s’inspiraient, il y a dix ans, de l’expérience malienne dans l’exploitation industrielle de l’or, a aussi dit le ministre. « Aujourd’hui, c’est nous qui allons apprendre chez les autres », a déploré M. Sangaré, ajoutant que les recherches géodésiques et d’inventaires miniers connaissent un ralentissement drastique. Du fait, selon lui, d’un énorme déficit de financement. Car, les PTF préfèrent orienter leurs financements vers d’autres secteurs.
3000 DRAGUES SANS AUTORISATIONS LéGALES – De même, le problème de la traçabilité des productions artisanales se pose avec acuité. « Personne ne sait aujourd’hui la quantité d’or produite sur les placers. Les statistiques officielles estiment la production artisanale à 4 tonnes par an. Or, de janvier à avril 2017, la douane a enregistré plus de 16 tonnes d’or exportées venant de cette activité artisanale », a révélé le patron du secteur minier national. A ce problème de dissimulation des richesses, s’ajoute la délivrance illégale de permis de dragage par des préfets, des maires, des chefs traditionnels… Ainsi, plus de 3000 dragues, sur une vingtaine autorisée, écument les cours d’eau. Alors que le ministère est seul habilité à les délivrer, a précisé M. Sangaré.
Face à ces fléaux et tares, il urge alors d’agir, pour qui connaît l’apport de l’or à notre économie, en recueillant les préoccupations et propositions de l’ensemble des acteurs. Le ministre des Mines, parlant de l’impact du métal jaune sur notre économie, a rappelé que la production annuelle d’or est passée de 500 kg (les débuts) à 50 tonnes/an en moyenne, depuis des années, avec un pic de 63 tonnes atteint en 2003. L’or représente près de 70% des recettes d’exportation, environ 25% des recettes budgétaires et 8% du Produit intérieur brut (PIB). « Les mines d’or en activité emploient, et de façon permanente, plus de 12 000 salariés et créent des dizaines de milliers d’emplois indirects », s’est réjoui Tiémoko Sangaré, tout en soulignant que le secteur artisanal, selon les dernières estimations, touche près de 2 millions de personnes.
C’est conscient de son rôle incontournable dans le développement socioéconomique de notre pays et constatant la faible exploitation minière, malgré les immenses potentiels, que le gouvernement entend s’orienter vers une optimisation conséquente des activités des secteurs minier et pétrolier. « La petite mine qui est à haute intensité de main d’œuvre, pourrait constituer une alternative à la fermeture programmée des certaines grandes mines en raison de l’épuisement de leur gisement », a supposé le ministre. Elles pourront aussi constituer, selon lui, un excellent moyen de lutte contre la pauvreté et d’ancrage du secteur minier dans l’économie locale et nationale.
PRES DE 4 MILLIARDS DE BARILS – Parlant du secteur pétrolier, le Pr. Sangaré a indiqué que des résultats concrets sont obtenus sur certains permis de recherche pétrolière, suite aux recherches effectuées. Interrogé sur ces résultats, à la fin de la cérémonie d’ouverture, le ministre des Mines a d’abord déploré le ralentissement des campagnes de forage. Avant de révéler que le bassin de Taoudeni regorgeait d’un potentiel de 3,7 milliards de baril de pétrole et de 3,5 milliards m3 de gaz. Par ailleurs, il a souligné que la poursuite des recherches et de l’exploration nécessite des financements importants. Des partenaires multilatéraux ont, selon lui, promis d’accompagner notre pays à cet effet. Intervenant à la suite du ministre, le chef du gouvernement a salué les efforts de ceux qui ont contribué à faire de ce secteur un levier de notre développement. « L’essor véritable du secteur minier résulte de la combinaison d’un engagement volontariste et d’une synergie remarquable entre tous les acteurs du secteur », a reconnu Abdoulaye Idrissa Maïga. Toutefois, la production minière reste centrée sur l’exploitation aurifère. Alors que des données, selon le Premier ministre, attestent de la diversité du potentiel malien en ressources minérales : le fer, le diamant, le manganèse, la phosphate…
L’or doit briller davantage pour les Maliens. « Il faut, pour cela, qu’une grande part des revenus tirés du secteur y soit réinvestie afin d’appuyer la recherche et l’exploration pour la découverte de nouveaux gisements et la diversification de la production minière », a estimé le ministre Sangaré.
Cheick M. TRAORE
Chaque fin de semaine, ces français fustigent les autres (pour eux ce qui concurrence le poulet n’est pas la volaille française dont pourtant Doux s’est fait coincer mais KFC) quand ils n’endorment pas leur entourage avec l’écologie…
Dans tout ça, la France se vautre sur les véstiges en oubliant que la France a volée, recelée à tout les pays qu’elle a colonisée, dominée, pillée
Comments are closed.