En 2021, les sociétés minières ont produit 63,7 tonnes d’or au Mali. L’or est essentiellement exporté dans quatre pays de continents différents. En dépit de cette manne que constitue l’or, le Mali est menacé de suspension de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, un organisme dont il est membre depuis 2006. La société civile est à pied d’œuvre pour empêcher une suspension.
Pendant trois jours du 19 au 21 septembre, le Collège de Société Civile membre du Comité de Pilotage ITIE-Mali avec l’appui technique et financier du Programme de Gouvernance du Secteur Minier (PGSM) Banque Mondiale, a réuni les organisations de la société civile pour « Échanger sur les conclusions de la validation du Mali à la Norme 2019, le Rapport Annuel d’Avancement (RAA 2021), le Plan de travail Annuel (PTA 2023) et sur les Rapports ITIE (2020 et 2021)».
Une rencontre décisive pour prouver le dynamisme du pays quant au respect de ses engagements dans le cadre de l’ITIE.
L’étude des documents à l’atelier révèle qu’en dépit des efforts entrepris par le Mali pour promouvoir la transparence dans son secteur minier, il reste encore du chemin à parcourir. Ainsi, du côté de l’Etat malien des préoccupations sont soulevées autour des contrats miniers, leurs conditions d’octroi et leurs publications. Quant aux sociétés minières, elles protègent leurs investissements, et surtout leurs actionnaires en ne fournissant pas tous les noms de personnes physiques.
Dans ce contexte, la société civile, membre ou non membre du Comité Pilotage ITIE tente de fédérer leurs efforts avec les autres parties prenantes pour empêcher une potentielle suspension du Mali de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives. Le processus de validation ciblé commencera le 1er octobre 2023.
Pour rappel, l’ITIE est un organisme créé en 2002, pour promouvoir les bonnes pratiques dans les industries extractives et compte 57 pays membres en 2023 et le Mali a adhéré en 2006. Au cours des activités à l’AGETIC, Tiémoko Souleymane Sangaré, membre du Collège n’a pas manqué de rappeler l’objectif général de l’atelier, à savoir : « assurer l’animation du collège de la société civile à travers le renforcement des compétences et des capacités de la société civile membre et non membre du Comité de Pilotage ITIE sur la mise en œuvre de l’ITIE au Mali ».
Selon M. Sangaré, le présent atelier qui devait se tenir en décembre 2022 s’est tenu in extremis avec dix mois de retard faute de moyens financiers. Pendant qu’au Burkina voisin, l’ITIE marche sur le budget d’Etat, au Mali l’initiative vivote. En réalité, explique-t-il, l’ITIE est un atout pour les Etats membres. A titre d’exemple, le Niger qui s’était retiré en 2017 a renégocié sa réintégration en 2020.
Selon Boureima Cissé, chargé de la collecte des données à ITIE-Mali, la production minérale au Mali reste dominée par l’or. Ainsi, en 2021, 63,7 tonnes ont été produites par les sociétés minières pour une valorisation de 2 314 milliards F CFA. La production d’or est concentrée dans les régions de Kayes et Sikasso. L’Afrique du Sud est le premier destinataire de l’or malien, soit 30,4 tonnes en 2021. Ce pays africain est suivi de la Suisse qui a exporté 23,4 tonnes d’or du Mali. Enfin, l’Australie et les Émirats Arabes Unis ont exporté 6,3 tonnes d’or du Mali.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net