Le rapport d’enquête de la FIDH est, pour le moins, formel : les droits des travailleurs, sont violés. Parfois, gravement. Et cela, dans toutes les mines d’or, confiées aux compagnies étrangères.
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Les revendications syndicales à Morila, assure le rapport de la FIDH, montrent à quel point les droits des travailleurs continuent de souffrir de violations, dont certaines sont assez graves.
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L’une des revendications de l’ancien comité syndical de la SOMADEX, le sous–traitant chargé d’extraire l’or de la compagnie Morila SA, portait sur les installations sanitaires, sur le site de l’entreprise. Alors que l’extraction de l’or est une activité susceptible de générer des accidents du travail, la SOMADEX ne dispose, selon la FIDH, que d’une infirmerie.
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Plus grave, celle -ci n’est visitée qu’à temps partiel par un médecin. A Morila et à Sadiola, les enquêteurs de la FIDH ont constaté que l’égalité des chances de la main d’œuvre locale, face à l’emploi, pose problème.
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S’y ajoutent la modification des contrats de travail par les compagnies minières. Sans consulter les employés. C’est le cas, notamment, des ex –grévistes de la SOMADEX, qui accusent leur chef du personnel d’avoir, unilatéralement, modifié leurs contrats de travail. A en croire plusieurs témoins, il aurait changé la « durée indéterminée » de leur contrat en « durée déterminée ». Mais aussi, réduit leur ancienneté au sein de l’entreprise. Ce qui a donné lieu à ce qu’on appelé « l’affaire des faux contrats ». Or, selon l’article 58 du code du travail, la modification du contrat de travail peut être proposée à tout moment par l’une des parties. Au cas où la modification serait refusée par l’autre partie, celle qui l’a proposée peut toujours rompre le contrat. Mais dans le respect des règles en vigueur.
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Aussi, la prime sur le rendement, prévue par les articles 63 et 65 de la convention collective, signée entre les sociétés Anglogold, Rangold, SOMADEX et l’Etat malien a été la principale revendication des grévistes, envoyés au gnouf. Afin de noyer le poison dans l’eau.
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Selon cette convention, cette prime est due, dès que la production dépasse les prévisions.
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La réserve d’or de Morila SA étant fixée à 120 tonnes pour une mine, dont la durée de vie prévue est de 11 ans. Les prévisions sont estimées à 11 tonnes par an. Mais, elles ont vite doublé, voire triplé.
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En 2001, la production a atteint 23 tonnes ; en 2002, 38 tonnes. Et, en 2003, 16 tonnes ont été produites. Au regard de ces productions –record, les travailleurs ont droit à la prime de rendement. Ce que Morila SA a refusé de payer aux travailleurs.
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Il a fallu que ces derniers portent l’affaire en justice pour que Morila SA soit condamnée. Mais au lieu de payer aux travailleurs leurs dûs, elle a exigé de nouvelles négociations, pour fixer le montant des primes.
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Pendant ce temps, où était l’Etat malien ? Pauvres de nous !
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