Il n’a fallu que quelques jours pour le nouveau ministre du Commerce, des Mines et de l’Industrie, Ahmadou Touré, pour marquer son territoire et rassurer les opérateurs miniers. Lors d’une rencontre tenue vendredi dernier dans la salle de conférence du département, pour faire le point de l’activité minière en cette période trouble que traverse le pays, le ministre a renforcé la dynamique de partenariat entre l’Etat et les différentes sociétés minières dont il a salué la contribution ultra-importante à l’économie nationale avec plus de 70 % des exportations tandis que le Trésor public reçoit des mines plus de 200 milliards de F CFA de contribution annuelle. Bien des opérateurs miniers se sont dits optimistes au sortir de la rencontre.
Les mines sont, à l’exception de quelques unes, éloignées des zones du territoire affecté par les conflits armés mais le climat général préoccupant peut influer négativement sur le secteur. L’activité minière est, en effet, dominée par les capitaux étrangers et emploie nombre d’expatriés. Depuis l’éclatement de la crise, ceux-ci s’en vont.
La fuite de cette expertise freine les recherches et empêche la poursuite des activités minières, notamment les forages, indispensables à la découverte de gisements, a expliqué Ibrahim Kantao, administrateur à la Société des mines d’or de Kalana (Somika). Le cas de la Somika est beaucoup moins grave que la situation vécue par la société Mali-Manganèse basée à Ansongo.
Selon son directeur général, Abdou Diarra, le site de l’entreprise est devenu le QG des mouvements rebelles. “Nous avons perdu toutes nos installations. Nos activités sont à l’arrêt depuis fort longtemps. L’on ne peut plus parler de recherche puisqu’il n’y a plus d’investissements. L’Etat n’existe plus dans ses zones. Notre survie dépend de la restauration de l’autorité de l’Etat dans cette zone”, a souligné Abdou Diarra.
Le ministre a réitéré la détermination et l’engagement du gouvernement à recouvrer l’intégrité du territoire. Il a promis à ses interlocuteurs de s’employer à préserver un secteur qui constitue l’un des piliers de l’économie nationale. Ahmadou Touré a demandé aux opérateurs de poursuivre leurs investissements, de promouvoir davantage le sous-sol malien.
“Le discours d’aujourd’hui est un discours d’apaisement. Soyez à l’aise dans le travail que vous faites. Continuez à promouvoir nos richesses. Persuadez les investisseurs de venir dans notre pays. Le gouvernement travaille à retrouver la stabilité dont jouissait le Mali”, a-t-il promis.
Le ministre Touré a préconisé la promotion des compétences nationales pour éviter la fuite d’expertise qui affecte considérablement le secteur aujourd’hui. Un discours largement partagé par les opérateurs miniers qui ne cachent plus leur soulagement après les échanges avec leur ministre.
Ben DAO