La semaine dernière, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) a publié sa mission internationale d’enquête sur l’exploitation minière et les droits humains au Mali. Dans ce rapport, la FIDH a mis en relief les conditions misérables et précaires dans lesquelles les employés des mines d’or du Mali travaillent nuit et jour. Quant à l’Etat malien, il ne profite pas et ne peut imposer sa loi face aux compagnies minières opérant dans notre pays.
Selon la FIDH, neuf ans, entre 1997, date de l’ouverture de Sadiola, et 2005, quand la commission de l’énergie, des industries et des mines de l’Assemblée nationale malienne rend son rapport, les quatre mines d’or industrielles du pays ont injecté dans l’économie malienne 690,72 milliards de francs CFA, soit 76,75 milliards en moyenne par an. De ce gâteau, l’Etat touche via le Trésor public 49,4% (341,7 milliards). Puis viennent les fournisseurs (294,4 milliards de francs CFA, 42,6%), rémunérés pour fournir de l’électricité, le matériel de bureau, le carburant et les lubrifiants… Aux salariés, 45,3 milliards de francs CFA ont été versées pendant ces neuf ans, soit 6,5% de la rente minière. Enfin, premiers concernés, derniers servis, les communautés locales n’ont bénéficié que de 9,2 milliards de francs CFA, soit 1,3%. Sans surprise, Sadiola est par ancienneté la première contributrice à la rente aurifère malienne (330.3 milliards de francs CFA soit 47,7%). Mais elle est talonnée par Morila ouverte trois ans plus tard et qui déjà a injecté dans l’économie malienne 276,3 milliards de francs CFA, soit 40% du total.
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Enfin Yatela (67 milliards générés depuis 2000, soit 10% et Kalana, qui a rapporté après un an d’exploitation 3,74 milliards (0,5%) complètent les ressources minières; 690,72 milliards de francs CFA, c’est 30% de la valeur des exportations maliennes d’or entre 1997 et 2005, c’est aussi l’équivalent des dépenses du gouvernement malien dans la santé et l’éducation pour deux ans. Et c’est la valeur de l’or de la seule mine de Sadiola commercialisé entre 1997 et 2002 (614,8 milliards de francs CFA).
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Les données publiées par les compagnies minières diffèrent largement des chiffres officiels. Ainsi, Richard Lesueur le directeur de Morila S.A, divise les estimations de la commission des mines par deux. Brièvement, la contribution de Morila à l’économie malienne entre 2001 et 2006 est de 138,95 milliards de franc FCFA au total dont 100,0 en pourcentage.
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Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions !
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Adama DIARRA
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