Après une douzaine d’années d’exploitation, la mine d’or de Yatela s’apprête à fermer en raison essentiellement de contraintes techniques (dégradation de la stabilité des carrières) et de rentabilité économique (chute du prix au comptant de la matière depuis 2013). La décision de fermeture déjà actée par le conseil d’administration de la mine convoque une phase de suivi quinquennal. Une grande première.
En raison des enjeux socio-environnementaux du processus, le gouvernement a commandité un plan de fermeture et mis en place une commission nationale comportant la gestion des obligations légales au regard de la législation du droit du travail malien ainsi que l’accord négocié avec le syndicat des salariés en plus du financement de projets communautaires.
Ce lundi 1er février 2016 les ministres en charge des Mines et de l’Environnement sont venus constater certaines mesures prises à cet effet. Il s’agissait pour le Ministre Cheickna S. Diawara et son homologue Ousmane Koné de s’informer davantage sur la pertinence du processus, l’efficacité de la supervision et des compétences de la commission nationale qui en a la charge, le respect des engagements de la responsabilité sociale du consortium Anglogol Ashanti et IamGold, la protection des intérêts des populations, etc.
La commission interministérielle chargée de la fermeture comprenant plusieurs départements ministériels dont les Mines, l’Economie et les Finances, l’Environnement et l’Emploi ainsi que les services techniques régionaux et les collectivités a en outre opté pour la reconversion du personnel à travers des formations en entreprenariat et en agriculture, le financement de projets après approbation du conseil d’administration. Par ailleurs, il est prévu un transfert des infrastructures et une réhabilitation environnementale déjà amorcée avec le remblayage des carrières, le reboisement et la stabilisation des dépôts de stériles. Ces activités constituent pour les femmes et les jeunes des activités génératrices de revenus à travers le génie civil local, les plantations et les pépinières.
Au cours de la visite, les deux ministres ont, en compagnie des membres de la commission nationale, du président de la chambre des mines, des services techniques et des élus locaux et des représentants du personnel, constaté l’état des anciennes carrières, le processus de production suivant la méthode dite de lixiviation au cyanure isolé et la mise en œuvre du système de managment environnemental. Ainsi sur une des zones du permis concernant 450 ha près de 250 ont été réhabilités et des activités de décontamination, de déclassement et de démolition sont entreprises. La société s’est déjà investit dans la réhabilitation des logements des enseignants, l’hydraulique, la santé, l’électrification, etc.
Au cours des échanges avec les dirigeants de Yatela SA et les autres acteurs, plusieurs questions ont été abordés dont la gestion correcte des licenciements et les mesures d’accompagnement avec un coût total chiffré à 63 millions de dollars. Dans le cadre de l’accord négocié avec le personnel, la société a prévu le paiement de compensations, de prestations de transport, de redéploiement conditionnel, etc. Les autres revendications en suspens sont de nature sociale n’ayant pas de lien directe avec la législation et l’accord conclu avec les syndicats.
A la fin de la visite, les deux ministres ont exprimé une compréhension plus établie des enjeux du plan de fermeture qui doit concourir à atteindre des objectifs de revenus alternatifs pour les populations avec comme critères la soutenabilité et la durabilité. Entre l’Etat et Yatela SA, le dialogue sera poursuivi à travers le suivi régulier de l’ensemble des points.
Cellule communication
Ministère des Mines
1er février 2016