Le Collectif pour les préparatifs des élections de la Chambre des mines demande au nouveau ministre des Mines, Tiémoko Sangaré, de mettre en place un Collège transitoire dans la mesure où le mandat de l’actuel président Abdoulaye Pona a pris fin depuis le 24 février. Il a été ensuite prorogé de six mois.
Rien ne va plus au niveau de la Chambre des Mines. Le bureau dirigé par Abdoulaye Pona est désormais dans le collimateur d’un Collectif qui regroupe tous les secteurs des mines. Il s’agit du secteur recherche et exploitation (les grandes sociétés minières), du secteur sous-traitance, du secteur des matériaux de construction, ainsi que du secteur artisanat minier et comptoir d’achat (orpailleurs). Ce qui représente au moins 98% du secteur, selon le Collectif dirigé par Sékou Konaté et qui existe depuis quelques mois pour se faire entendre concernant l’élection du nouveau bureau de la Chambre des Mines.
“Vous savez, il y a trop de problèmes au niveau de la Chambre des mines dirigée par Abdoulaye Pona. Ce bureau n’a jamais présenté un bilan au Ministère de tutelle. Nous voulons que les choses changent maintenant. C’est pourquoi, nous nous sommes regroupés en collectif pour mener notre combat dans les règles de l’art et en toute la transparence. Je pense que nous sommes sur une bonne lancée” nous a précisé Sékou Konaté, dans un entretien à bâtons rompus. Avant de déclarer que l’un des éléments clés pour une élection transparente et apaisée au niveau de la Chambre des Mines, c’est bien la liste électorale qui découle du registre. “Vous savez, personne ne sait aujourd’hui où se trouve ce registre. C’est une affaire entre responsables de la Chambre des mines. Il n’y aucune transparence dans cette gestion” a-t-il déclaré. “Notre objectif maintenant, c’est de mettre en place un Collège transitoire comme nous avons vu dans certains cas. Pour ce faire, le ministre des Mines, Tiémoko Sangaré, doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour résoudre cette affaire de la Chambre”.
Dans une correspondance en date du 6 juin dernier, le Collectif avait attiré l’attention de l’ex-ministre des Mines, Cheickna Seydi Ahamadi Diawara, sur cette affaire : “En application des dispositions du Décret 112/P-RM du 2 mars 2016 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Chambre des Mines, notamment en son article 2, la qualité de membres est subordonnée à l’inscription au registre de la Chambre des mines qui se trouve elle-même subordonnée au paiement des frais d’enregistrement dont les montants sont fixés par arrêté du ministre chargé des Mines. Aux termes de l’article 6 du même texte, il en est de même pour être électeur étant précisé à l’article 5 du Décret que ce dernier doit s’acquitter d’une cotisation dont le montant a été déterminé de façon discrétionnaire par le bureau de la Chambre”.
Et il poursuit : “Les investigations que nous avons menées à ce jour ne nous ont pas donné d’une part, des informations précises pour les inscriptions sur ledit registre et d’autre part, la fiabilité de cet élément essentiel du processus demeure pour nous une source de préoccupation dans la mesure où sa sincérité a été récemment mise en cause lors du dernier contrôle de l’institution par l’inspection des finances. Au regard de ce qui précède et qui nous parait une cause suffisance de méfiance à l’égard du registre existant, il nous parait opportun, Monsieur le Ministre, que le département s’assure du libre accès audit registre pour l’inscription des ressortissants de la Chambre qui le désirent. Ce libre accès dans la transparence, pourrait être assuré par la mise en place d’une Commission composée de représentants de la Direction des finances et du matériel du Département, de la DNGM et de la Chambre des mines. A défaut, les listes électorales pourraient être non assujetties au registre de la Chambre des mines et ce, pour assurer la crédibilité des élections à venir”.
Elu le 24 février 2011, le mandat du président Abdoulaye Pona est terminé depuis février dernier. Mais, sur arrêté du ministre des Mines, il a été prorogé de six mois. C’est en principe vendredi dernier que le Collectif devait se réunir pour échanger sur le dossier.
Dans l’intérêt du secteur que Pona semble dire défendre, il aurait dû s’investir pour que des élections crédibles soient organisées dans les délais au lieu de chercher à faire annuler des textes qui sont issus des discussions auxquelles ont pris part la grande majorité des acteurs du secteur. En effet, les anciens textes n’ont pas permis de mettre en place une chambre représentative du secteur, et c’est ce qui a rendu nécessaire leur relecture de façon consensuelle.
Il est important de préciser que le Collectif représente la presque totalité du secteur, contrairement aux allégations de Pona. “Nous demeurons convaincus que Pona comprendra la voix de la sagesse en s’inscrivant dans la logique de mise en place d’une Chambre qui puisse être une véritable force de propositions, pour le plus grand bénéfice du secteur en particulier et du pays tout entier. Il urge de mettre en place le Collège transitoire avec pour mission essentielle de préparer dans la plus grande transparence les élections” a-t-il conclu. A.B.HAÏDARA.