La pratique de l’orpaillage au Mali est une activité que l’Etat n’arrive toujours pas à encadrer. Certains sites d’orpaillages sont installés sur les permis des sociétés minières. Actuellement, avec la démocratisation des outils et des produits utilisés dans les mines, la pratique de l’orpaillage s’est modernisée. Certains sites d’orpaillage sont devenus des sites semi-industriels du fait qu’ils font recours à des produits utilisés par les grandes sociétés minières. En plus, il est difficile de quantifier la production exacte de ce secteur très mal organisé et de connaitre son rendement à l’économie nationale.
L’orpaillage qui est une activité séculaire au Mali s’est aujourd’hui modernisé. Les pratiques actuelles sur ces sites ont dénudées l’orpaillage de son sens séculaire au Mali. Aujourd’hui ce sont des machines ultrasophistiquées, des produits chimiques en quantité, tel que le cyanure, le mercure, des explosifs extrêmement dangereux qui sont utilisés sur ces lieux au vu de nos autorités. L’utilisation de ces moyens qui n’ont rien avoir avec l’orpaillage traditionnel est nocive pour l’homme et pour l’environnement.
En plus, la plupart de ces mines semi-industriels occupent illégalement les permis des sociétés minières, sans pour autant que l’Etat ne pipe mot. Par exemple, rien que dans la localité de Kéniéba, beaucoup de sites d’orpaillages sont érigés sur des permis des sociétés minières et cela fait des années qu’ils sont en exploitation. Il ne sera pas surprenant de voir ces mêmes personnes se déplacer sur les sites de la nouvelle mine de Fékola puisqu’il s’agit de la même localité. Ces occupations anarchiques rendent difficiles les activités de recherche ou d’exploration de ces sociétés. Pire, ces orpailleurs ne sont pas que des Maliens, il y’a ceux aussi qui viennent d’autres pays de la sous-région.
Les grandes sociétés minières disent ne pas être contre l’orpaillage du fait qu’elle est une activité économique qui, si elle bien encadrée, pourrait servir de sources de revenus pour les différentes communautés. Mais, malheureusement, l’Etat malien a de la peine à encadrer ce secteur informel qui génère peut-être des milliards par an.
L’Etat malien n’arrive toujours pas à trouver une solution à cette activité informelle qui pénalise l’exploitation minière au Mali. Pire, il n’est pas non plus en mesure de dire ce que cette activité, qui est un manque criard à gagner pour l’économie nationale, apporte comme contribution au PIB. Jusque là, la production d’or de ce secteur fait toujours objet d’estimation et on ne serait en mesure de dire exactement combien de tonnes d’or est produit par l’orpaillage. Selon des estimations, leur production oscille entre 10 et 36 tonnes alors qu’à ce jour plus d’un millions d’orpailleurs sont repartis sur 350 sites d’orpaillages au Mali, notamment sur les terres fermes, les cours d’eau. Les autorités doivent urgemment trouver une solution à cette situation qui prend, de plus en plus, de l’ampleur.
Ousmane Baba Dramé