Le Pdg de Randgold Resources Dr Mark Bristow se prononce à propos de leur différend avec le service des impôts : “Pour prouver notre bonne foi et compte tenu des difficultés financières du pays, nous avons accepté de payer 15 milliards FCFA”

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Après la rouverture de ces bureaux la semaine dernière, le PDG de Randgold Resources, entouré de son staff, était le mercredi dernier face à la presse. Objectif : expliquer les ambitions du groupe au Mali et surtout donner leur version des faits après la fermeture de leur représentation à Bamako pour incivisme fiscal portant sur plusieurs dizaines de milliards de nos francs.

C’est par la présentation de sa société que Dr Mark Bristow, le Pdg de Randgold, a introduit cette conférence de presse. Il était entouré pour la circonstance par ses plus proches collaborateurs. Selon Dr Bristow, Randgold opère au Mali depuis 1995 et s’est surtout renforcé en achetant en 1996 les actifs de Bhp. Depuis, a-t-il ajouté, la société exploite plusieurs mines : celles de Morila, Syama, le complexe, Loulo-Gounkoto qui est classée comme la 10ème mine en termes de production au plan mondial. Il s’est réjoui du fait que toutes  ces sociétés minières sont gérées par des Maliens.

S’agissant de leur apport à l’économie malienne, le conférencier d’expliquer qu’au cours des 20 dernières années qu’ils ont passées au Mali, ils ont investi 1 500 milliards et contribuer à 2 500 milliards de Fcfa dans l’économie malienne sous forme de taxes, redevances, salaires et paiements aux fournisseurs locaux et dans les initiatives communautaires. “La contribution de Randgold au Pib du Mali a été de 6 à 10% les 7 dernières années et plus de 5 000 personnes sont directement embauchées par les mines de Randgold” a soutenu le conférencier.

S’agissant du récent bras de fer avec l’administration fiscale qui a conduit à la fermeture de leurs bureaux de Bamako, le patron de Randgold a regretté le fait que la voie du dialogue n’ait pas été privilégiée. “Nous avons connu au cours des années passés certains conflits avec l’administration fiscale au Mali. Jusqu’à ce jour, nous avons toujours trouvé des solutions acceptables aux deux parties à travers des négociations constructives, quoique les dispositions de la convention  d’établissement dont nous bénéficions nous accordent le droit de recourir au Tribunal arbitral pour le règlement de tout litige qui pourrait naitre de l’application de ladite convention” a précisé Dr Bristow.

A cet effet, il a ajouté que sa société continue  de contester les vérifications de comptabilité au titre de des années 2011, 2012, 2013. “Et nous avons été déçus quand, au milieu de nos efforts pour résoudre amicalement ces problèmes, le gouvernement a fermé nos bureaux de Bamako et saisi nos comptes bancaires et a demandé un paiement additionnel comme condition pour la réouverture de nos bureaux” a déploré le conférencier, avant de préciser ne pas avoir de problèmes avec l’Etat malien, mais plutôt avec l’administration fiscale.

A l’en croire, pour témoigner de leur bonne foi et en tenant compte des difficultés financières du pays, Randgold a  accepté de payer à titre d’avance la somme de 15 milliard de Fcfa. Il a aussi révélé  que les deux parties devaient s’asseoir pour arriver à une solution globale et finale à tous les différends fiscaux des sociétés du groupe Randgold. “Tout paiement injustifié concernant les vérifications contestées nous sera remboursé à la fin du processus ” a précisé Dr Bristow. Il a surtout rassuré que Randgold, après  20 ans de présence au Mali,  ne peut pas se permettre de refuser de payer les impôts et  taxes car, ajoutera-t-il, ils ont de grandes perspectives  pour notre pays.

Dr Bristow  a soutenu que leur société demeure engagée pour une présence à long terme au Mali dans l’industrie minière, mais ne pourrait atteindre cet objectif qu’à travers un partenariat constructif et mutuellement avantageux  avec le gouvernement.

Par contre, il a ajouté qu’un audit indépendant a conclu que s’il s’avère que notre pays recèle d’importantes potentialités aurifères, il est en retard par rapport à ses compétiteurs africains quant à sa capacité d’attirer les investissements. Comme facteur de cette non-compétitivité, il a cité, entre autres, le code minier, la fiscalité, l’administration, le régime fiscal et les infrastructures.

Avant la fermeture de ces bureaux à Bamako, combien Randgold doit-il au Trésor public malien ? Après le payement des 15 milliards, combien reste-t-il à payer ? Quand les négociations avec le ministre des Finances vont commencer ? Sur quoi vont-elles porter ? Autant d’interrogations auxquelles le conférencier n’a pas pu donner des réponses claires lors de ce débat de plus de 2 heures d’horloge avec les journalistes.

              Kassoum THERA

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3 COMMENTAIRES

  1. Les sociétés multinationales, autant que les sociétés nationales d’ailleurs, doivent s’acquitter de leurs obligations, que ce soit sur le plan fiscal que de toutes autres manières. Mais nos gouvernants aussi doivent assumer leurs responsabilités et jouer leur rôle avec équité et dans le strict respect des lois du pays et des engagements pris avec les partenaires.

    • Commentaire, tu parles de de nos gouvernants politi-chiens, requins, crocodiles, coyotes, loups , vautours, rapaces, anacondas et vampires , les pire enemies du Maliba Lollll. Ok , je vois…..Lolololll.
      A suivre …

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