Orpaillage : L’Etat met plus de 20.000 jeunes au chômage

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Incroyable mais vrai ! Les populations de Kobada et Forogo  dans la zone aurifère de kangaba ne savent plus à quel saint se vouer. Pour cause, les chasseurs de prime du gouvernement Diango, en l’occurrence le ministre des mines, Amadou Baba Sy, vient de mettre les placers d’orpaillage de Kobadani à feux et à sang et jeté du coup des dizaines de milliers jeunes au chômage. Toute chose qui va créer une instabilité et un déséquilibre à Bamako en cette situation de guerre que le pays traverse.

 

orpaillageAu Mali l’Etat anthropophage fait parler de lui. Au lieu de cordonner les violons pour l’atteinte des missions qui lui sont confiées à savoir : la libération totale du pays et l’organisation des élections propres. L’Etat patauge; ni l’une ni l’autre n’a été réglée. Ce gouvernement corrompu de Diango dont la plupart des membres sont des rescapés du régime militaire sous le Général Moussa Traoré, à commencer par le PM Diango lui-même qui,  depuis  des mois, s’emmêlerait les pinceaux à travers des scandales financiers aussi énormes les uns que les autres; comme si une course à l’enrichissement massif et illicite avant la fin de la Transition avait été lancée depuis Koulouba. Les raccourcis trouvés par le ministre des Mines, Amadou Baba Sy, pour se faire des sous et financer la campagne de son mentor du CNID, sont simples. Chasser les orpailleurs nationaux et installer illégalement des industriels étrangers, en violation flagrante du code minier. Notamment l’ouverture du couloir  d’orpaillage pour les villageois et la collaboration avec ces derniers et les entreprises en question. De quoi s agit il : sous l’arrêté n°2012-2338/MCMI-SG du 9 aout 2012, les autorités de la Transition, sans enquête préalable sérieuse, donnent un permis de recherche d’or qui couvre une superficie de 215 kilomètres carrés, dont 5 villages (de Foroko, Faraba, Kobada, Samaya et Sanafra) à un individu dont la moralité serait douteuse selon nos informateurs. Il s’agit d’un nommé Sékou Konaté, connu dans les registres de la justice, qui a profité de l’amateurisme et de la boulimie de la Transition pour faire fleurir son business à travers l’extension de son permis de 20 km2 antérieurement à 215 km2. Ce permis est au nom de la société African Gold Group (AGG) dirigée par le nommé Sékou Konaté, celui-là même qui a introduit la fameuse compagnie « Sahara Mining » au Mali, une société indienne qui appauvri  l’Etat malien avec la complicité de plusieurs cadres des services des mines et des Finances,  selon nos informations. Sur une promesse de deux milliards par an au compte du trésor public,  Sahara mining n’a versé que 50 millions de F CFA en deux ans à l’Etat. Plus grave, cette société a non seulement exploité le sous-sol malien, mais n’a jamais rendu compte à qui que  ce soit. Aujourd’hui la bombe sociale qui guète le Mali tourne autour du permis de AGG. Pour honorer son engagement vis-à-vis d’une société moribonde qui n’aurait jamais dû disposer d’un permis si les autorités s’en étaient tenu à la continuité de l’Etat qui devrait procéder au recouvrement de ses créances dues par « Sahara mining », au titre de sa collaboration avec le même sieur Sékou Konaté. Mais aussi parce que AGG n’a apparemment  ni les moyens, ni l’expertise avérée pour faire la recherche du métal précieux, encore moins l’assise financière requise pour une exploitation éventuelle. Un tour à la base de vie de la société AGG à Foroko nous a permis d’en avoir le cœur net; rien qu’à en juger par la qualité  du personnel qui laisse à désirer. Bref, les agents de cette société passent leur temps à roder  autour des orpailleurs traditionnels qui maitrisent la zone et à prendre du thé. Partout où il y a  le métal jaune qui brille, AGG plante un piquet et intimide les villageois auxquels elle assure que la zone est sa propriété privée. Ainsi des milliers de personnes sont chassées du sîte. En plus des  conséquences désastreuses de la guerre au nord, s’y ajoute le chômage endémique des jeunes à Bamako et dans les zones rurales. Les sîtes d’orpaillage sont devenus de véritables amortisseurs de chocs sociaux en ce qu’ils récupèrent beaucoup d’anciens adeptes de la délinquance urbaine, les éloignent du centre-ville en leur offrant de petits revenus et un rêve de richesse. Les statistiques de la Police relativement à l’insécurité liée à la délinquance  à Bamako auraient fait ressortir une baisse drastique de ces pratiques délictueuses depuis un an. Cela parce que la plupart de ces jeunes sont dans les zones d’orpaillage. Ne pas intégrer cette sécuritaire et sociale de la part d’un Etat revêt un caractère d’incompétence manifeste et d’amateurisme caractérisé. En envoyant le 11 mai dernier les forces de l’ordre déguerpir les orpailleurs, mettre à feux et sang Kobadani et Foroko et saisir tous les biens  matériels et animaux des occupants, le ministre Sy a envoyés des milliers de jeunes aigris à Bamako et a détruit une centaine d’activités commerciales de toutes sortes qui avaient fini de s’installer dans la zone. Last but not least, suite à cette descente musclée des gendarmes et des gardes, la  population dont les chefs de villages et des femmes enceintes ont été soumis à des actes de torture violente, à des traitements inhumains, cruels, dégradants et humiliants. Les témoignages de certains résidents font même font de pertes en vies humaines que nous n’avons pas pu vérifier la matérialité, les corps ayant déjà été enterrés, selon Moussa Diakité. En fait état son témoignage devant la délégation officielle de la chambre des mines « Ma petite sœur Bintou Diakité était enceinte. Elle a été sévèrement tabassée le samedi 11 mai à Foroko ici par les gendarmes et les gardes et dépossédée de la somme de 1 350 000 F CFA. elle est décédée hier soir (la nuit du lundi au mardi 14 mai) à Sotabogou (une localité de Kita) suite à ses blessures ». D’autres Sans compter les accidents de voitures dans la débandade et les personnes portées disparues. Des  propos que le chef de mission, le colonel de la gendarmerie réfute malgré que des témoignages recoupés et concordants font état de la responsabilité de ses éléments qui se sont  rendus coupables de tels actes. Malgré la médiation du président de la Chambre des mines, en la personne de M. Abdoulaye Pona qui a effectué plusieurs missions sur la zone et plusieurs démarches auprès de sa hiérarchie, le bras de fer continue entre les déguerpis et l’AGG. Si rien n’est fait à temps, cette affaire risque de tourner au drame. Car les villageois qui ont été spoliés de leur biens ont juré d’aller jusqu’au bout au prix de leur vie. Cette affaire n’est pas à son premier épisode; en intervalle de deux ans, il y a eu deux expéditions punitives. Le premier en date du 11 juin 2012 et le permis AGG a été renouvelé le 22 juin de la même année; une proximité assez suspecte.

 

Par contre si la société Newgold travaille en bonne intelligence avec les populations de Banankoro, Danga, Tombola et Dioulafoundo, AGG (African Gold Group), elle, depuis quelques années s’est placée dans une logique de lutte acharnée contre les exploitants  artisanaux et de déguerpissement forcé des populations de leur terroir.  Ces opérations programmées périodiquement et financées par l’AGG contre les populations de Foroko, Faraba, Kobada, Samaya et Sanafra sont exécutées par les pouvoirs publics causant de graves dommages matériels et immatériels aux populations villageoises. Une chose est sûre, si les mines industrielles sont importantes dans l’économie nationale, l’orpaillage traditionnel est un  gage de stabilité et de sécurité dans nos communautés et génère des milliards de F CFA pour les familles pauvres. Grâce à cette activité, des milliers de jeunes ne partent plus à l’exode  parce qu’ils gagnent bien leur vie. Donc, le retour des populations sur les sites de Kobada et Foroko est plus qu’une urgence.

Aliou Badara Diarra

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1 commentaire

  1. Walahi , il y’a pas l’ombre d’un doute. Wait and see ! soon or later chacun va rendre compte et à l’heure du bilan qui ne tardera plus.
    Il faut le peuple reste vigilant et intègre , tout ça va prendre fin soit soit par interpéllation ou en décretant une révolution afin que la nation soit mise dans ses droits régaliens !

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