Le protocole d’accord traite en grande partie de l’orpaillage mécanisé. Si l’orpaillage occupe une place importante dans l’économie nationale, il représente aussi une grave menace pour l’environnement. Il n’est cependant pas question de déclarer la guerre à l’orpaillage même s’il s’agit d’un brasier sous les pieds des autorités. Car l’activité est aussi vieille que le Mali, a indiqué Djibouroula Togola. « Les risques de dégâts sur l’environnement, notamment l’usage incontrôlé de produits chimiques (mercure et cyanure) sont réels. Or, il faut penser aux générations futures. C’est pourquoi la signature de cette convention arrive au bon moment », a jugé Togola, avant d’inviter les deux parties à respecter les engagements pris dans la convention.
Le président de la CMM, Abdoulaye Pona, a expliqué que la signature de cette convention consacrait l’aboutissement d’un long processus de discussions et d’échanges très fructueux sur l’épineuse et problématique question des rapports qui devraient exister entre l’activité de l’orpaillage dans notre pays et le respect absolu de l’environnement. La démarche consiste à conserver, protéger et promouvoir les ressources de la surface avec celles du sous-sol. Un exercice de conciliation permettant d’améliorer les revenus des orpailleurs en préservant dame terre d’une dégradation très avancée.
Le patron de la CMM assure que c’est son bureau qui a entrepris des démarches auprès de la direction nationale des Eaux et Forêts en vue de disséminer les meilleures pratiques environnementales dans l’activité de l’orpaillage au Mali.
Le directeur national des Eaux et Forêts a, pour sa part, signalé que la plupart des sites miniers sont installés dans des forêts classées et sur des aires protégées Leur exploitation cause des dégâts incommensurables sur les ressources forestières, fauniques et l’environnement. « Le partenariat qui vient d’être scellé entre la direction des Eaux et Forêts et la Chambre des mines du Mali permettra de mener l’exploitation minière dans le respect strict de l’environnement », a-t-il souhaité. Selon lui, il intervient à un moment où l’exploitation minière artisanale entame une nouvelle phase de sa croissance. De plus en plus le secteur se mécanise. Cette évolution pose le jalon d’une meilleure organisation de la filière.
Au-delà des questions strictement environnementales, le protocole d’accord prend en charge les désidératas des problèmes sociaux inhérents à la vie sur les sites miniers, en particulier la prostitution, la criminalité, le vol et la consommation de drogues, a expliqué Alassane Boncana Maïga, observant qu’une chose est de signer un accord et qu’une autre est de le respecter. Il a donc demandé aux orpailleurs de le respecter en se conformant à la réglementation.
A.O. DIALLO