En conseil des ministres ce mercredi 5 mars, des mesures fortes et inédites ont été prises contre l’orpaillage artisanal. Avec une centaine de femmes ensevelies, en un mois, sur les sites d’orpaillage, le président de la transition a sorti l’artillerie lourde contre le fléau qui se répand de jour en jour.
Site d’orpaillage de Kokoyo le 29 janvier ; site de Bilalikoto, le 15 février. Sur les deux sites, des dizaines de personnes, majoritairement des femmes, dont certaines avec enfant dans le dos, ont été ensevelies vivantes. Le premier site toujours en activité appartient à Bagama Mining, une société étrangère. Le second, en abandon, était aussi exploité par des non nationaux.
Au Mali, les femmes, exclues de propriété foncière par le droit coutumier, gagnent leur vie en cherchant l’or dans les résidus de terre rejetées par les mines semi-industrielles. Dans ces sites sans norme, le drame est vite arrivé.
En conseil des ministres, le président Assimi Goïta a instruit au gouvernement de renforcer les mesures pour éviter les drames humains et environnementaux dans notre pays. Ainsi, quatre mesures ont été annoncées, dont le lancement de la procédure de dissolution du Conseil communal de Dabia, où a lieu le dernier drame avec au moins 48 morts.
D’abord, plusieurs « directement impliqués dans la survenance desdits incidents » ont été limogées. Il s’agit de Préfet, Sous-préfets, responsables des Forces de Sécurité (Police, Gendarmerie, Garde), des services locaux des Eaux et Forêts, services d’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances, services subrégionaux de la Géologie et des Mines.
Le conseil des ministres a aussi ordonné la relecture de certains textes juridiques. Le gouvernement veut ainsi « mettre fin à la transaction dans le domaine environnemental, faciliter la récupération des équipements impliqués dans l’orpaillage, et leur affectation au patrimoine de l’Etat ».
Enfin, le conseil des ministres a annoncé la suspension des permis d’exploitation des mines artisanales octroyées à des personnes de nationalité étrangère. Au Mali, des Chinois pour la plupart, mais aussi des Sud-africains ou encore des Ghanéens sont les principaux détenteurs de ce type de permis minier.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net