Le rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) sur « l’exploitation minière et les droits de l’Homme », publié mercredi, révèle que notre or est le moins cher d’Afrique et le plus compétitif. Il est tout de même sans impact sur les travailleurs et les communautés.
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La FIDH et l’AMDH, qui ont travaillé conjointement à l’élaboration de ce rapport, démontrent que l’exploitation aurifère au Mali est tout bénéfice pour les compagnies minières. Celles-ci ne connaissent pas la cherté de l’électricité parce qu’elles disposent de leurs centrales électriques. Elles ne souffrent pas non plus de l’enclavement du pays grâce à leurs moyens autonomes de transport aérien.
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Les mines maliennes demeurent les plus compétitives du continent parce qu’elles sont exploitées à ciel ouvert et les salaires, comparativement à d’autres pays, sont les plus bas. Le rapport, se référant aux comptes mondiaux d’Anglogold Ashanti, propriétaire de Sadiola et Morila, indique que les « cash cost » de l’or malien (coûts de production) s’élevaient en 2005 à 220 $ l’once (500 F CFA), soit 110 000 F CFA. Ce coût est de 80 $ de moins qu’en Tanzanie ou en Guinée, 100 $ de moins qu’en Namibie et 110 $ de moins qu’au Ghana.
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La production d’une once d’or coûte 315 $ (500 F CFA), soit 157 500 F CFA. Les salaires représentent dans ce pays, la moitié des coûts de production. Au Mali, les coûts sont les plus bas d’Afrique. Morila s’adjuge la place de mine la plus compétitive du pays. L’once extraite en 2005 dans cette mine coûtait 194 $. Elle était de 275 $ en 2006, soit 44 % de hausse.
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Aucun moyen de contrôle
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La hausse du cours de l’or et les faibles coûts de production font que les compagnies étrangères ont de très grandes marges sur l’or malien. La situation est favorable avec la flambée du prix de l’once sur les marchés mondiaux qui a augmenté progressivement à 108 $ l’once en 2003, 230 $ l’once en 2004 et 245 $ en 2005.
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Le Mali, aux dires des rédacteurs du rapport, n’a aucun moyen de contrôler son or du fait du diktat du FMI et de la Banque mondiale et d’une administration corrompue et complaisante. Notre pays se contente de sa place d’actionnaire minoritaire et ne bénéficie à ce titre que de 20 % de son or.
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Les travailleurs ne sont pas bien rémunérés. Ils sont à la merci de leurs employeurs et sans droit de revendication ni de grève. Plus de 300 travailleurs de Morila ont été mis à la porte sans droit pour motif de grève. D”autres ont même connu la prison, mais libérés grâce à l”implication de l”AMDH.Irrités par l’exploitation des temps modernes que subit de plein fouet notre pays, les rédacteurs du rapport ont écrit : « troisième producteur d’Afrique, le Mali ne récolte que des poussières ». Le rapport ne tarit pas de recommandations à l’endroit des autorités, des compagnies minières, des institutions financières internationales, de la société civile, entre autres.La FIDH invite l”Etat à assumer pleinement ses fonctions de puissance publique pour faire respecter sa réglementation (code minier, législation sociale, règles fiscales), de contrôler les activités des entreprises, de publier les revenus qu’il reçoit des sociétés minières et de procéder à un audit international en vue d’un rapprochement des revenus déclarés par les mines et les services de recouvrement.
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Abdrahamane Dicko
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21 septembre 2007
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