Morila : Le meurtre et l’assassinat

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La localité de Morila est connue pour sa mine d’or. Ici, les populations ont choisi de fonder leur richesse plus dans l’orpaillage que dans les travaux agricoles. C’est vrai que le métal jaune s’extrait à Morila, mais l’or ne profite visiblement pas à tout le monde. Ceux qui ne le comprennent pas tombent dans de regrettables travers et même dans la déprime. Incapables qu’ils sont de supporter les difficultés de la vie sans argent dans la poche. Les moins forts, psychologiquement, en viennent même à causer les crimes les plus abominables.

 

            Comme ce fut le cas avec S., un adulte marié et dont la condition financière s’est subitement détériorée à la suite de la perte de son emploi. Jalousie ou égoïsme ? Nous ne saurons répondre. Toujours est-il que l’homme commença à nourrir une haine indescriptible à l’égard de son cousin T., qui, par magnanimité et par compassion, se chargeait des dépenses de la famille faite de S., et de sa femme ainsi que de lui et de la sienne. Les choses marchaient ainsi jusqu’au milieu du mois de juillet dernier lorsque S., s’empara du fusil de chasse payé par son cousin et bienfaiteur T., avant l’arrivée de celui-ci du travail. A ceux qui s’interrogeaient du regard, à la vue de l’arme, S., disait, sans se gêner outre mesure, qu’il mettra fin aux jours de son cousin. Ses interlocuteurs ne le prenaient peut-être pas au sérieux.

 

            Au petit soir, T., vint de son travail. Il fut abordé devant la concession par l’épouse de S. qui lui jetait des propos injurieux en le traitant de tous les maux d’Israël. Il ne savait que répondre. A peine franchit-il le seul de sa maison que S. surgit en lui pointant l’arme et en le menaçant de le séparer de la vie. Prise de peur, l’épouse de T. en état de grossesse avancé, vint s’interposer entre son mari et son cousin. Esquivant le geste de repousser sa femme de peur qu’elle ne prenne une balle, T. commit l’erreur d’offrir son corps à S. qui appuya sur la gâchette. Le projectile atteignit T. au flanc gauche pour en sortir par le flanc droit avec une bonne partie de son cœur. Il mourut sur-le-champ. La déflagration attira les voisins et passants qui firent aussitôt appel à la gendarmerie. S. ne donna pas le temps aux forces de l’ordre de l’arrêter. Sous les regards des curieux, S. calla la crosse du fusil contre le sol, posa le canon sous sa tempe et appuya une deuxième fois sur la gâchette. Il s’écroula et rendit l’âme. Un meurtre et un assassinat dont les causes restent à déterminer et qui créèrent un émoi au sein des populations de Morila.

Alger

 

 

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