Mines : Vers la fermeture des sites d’orpaillage non sécurisés

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Après deux tragiques accidents survenus sur les sites d’orpaillage de Kodomani à Kaganba et à Kéniéba, le gouvernement appelle les orpailleurs à éviter les sites non sécurisés. Cette invite fait suite à l’éboulement de terrain dans deux mines d’or artisanale avec leur lot de morts féminins en majorité. Ce qui réagir le gouvernement qui a fait officiellement mention des sites d’orpaillage non sécurisés et inviter les artisans orpailleurs à éviter la fréquentation sur des sites d’orpaillage non sécurisés. Les deux accidents ont fait près d’une centaine de morts en moins de deux mois, dont le plus récent est survenu la semaine passée.

Depuis lundi 17 février, le ministre chargé des Mines, Amadou Kéita et sa délégation sont arrivés dans le village de Bilali-koto dans l’ouest du pays, là où l’accident s’est passé. C’était samedi dernier, le 15 février 2025.

Cette mine, certainement illégale parmi mille autres disséminées à travers les zones aurifères, sont généralement sous licence rachetée à un possédant légal mais illégalement exploitée par un tiers payeur.  Les entreprises chinoises sont réputées dans cet affairisme de mauvais aloi. C’est ici au Mali, en Guinée et dans le Sénégal oriental que ces pratiques frauduleuses prospèrent à ciel ouvert avec des mesures de sécurité peu présentes. Notre pays étant réputé comme un leader mondial parmi les pays producteurs d’or est confronté aux sites d’orpaillage illégaux et clandestins qui foisonnent sur l’ensemble du territoire d’Inafarak à Kéniéba. Selon le ministre Keïta, « Il nous faut éviter les sites non sécurisés. Nous devons tous réfléchir et agir en nous imposant certaines règles de conduite qui nous mettront à l’abri de tels dommages ». Dans le même communiqué, il est fait état que la délégation ministérielle a rencontré les communautés villageoises de la localité qui ont enregistré de leurs habitants parmi les victimes. Le ministre des Mines et son homologue de l’Environnement ont d’abord présenté les condoléances du gouvernement, avant d’appeler au respect des mesures sécuritaires. À l’avenir, pour « éviter que cela ne se répète », le gouvernement compte prendre avec diligence des mesures concrètes pour éviter ces genres d’éboulements meurtriers. De source locale, des habitants ont indiqué que « nous ne voulons plus de Toubani Ressources ici ».

Ici, dans l’ouest du pays, ils sont nombreux ceux qui élèvent la voix, car ils ne voient pas d’un bon œil les nuisances contre leur environnement opérées par ces sociétés minières agréées comme non agréées. C’est ainsi que la société Toubani Ressources est fortement contestée dans cette zone de l’ouest du Mali où l’orpaillage a pris le dessus sur l’agriculture. On reprocherait à cette société minière, une exploitation du site exclusivement réservée aux conditions de la compagnie minière. Le maire de la commune, Diakaridia Camara, reconnaît que “le problème c’est que l’état a donné le permis à une société qui ne respecte pas les lieux”. Selin l’élu de la Commune, “cela fait 10 ans que ça dure. La compagnie Toubani Ressources gère le site comme une mine artisanale. Cela n’est pas normal. Nous ne voulons plus de Toubani Ressources ici”.

Après le tragique incident, les habitants du village sont toujours mécontents et la colère ne baisse pas.

Par contre, à Kangaba où l’autre drame était survenu, avec au moins 48 morts, c’est le manque de surveillance sur les sites d’orpaillage traditionnel qui est pointé du doigt et la grande place qu’occupent les femmes dans cette économie souterraine.

Car l’or attire de plus en plus de chercheurs artisanaux que de sociétés minières légalement déclarées. Cette frénésie que la chambre des mines nouvellement installée devrait endiguer, fait pour l’instant courir de sérieux risques qui menacent et l’environnement et les populations riveraines et les travailleurs artisanaux qui sont tous sans aucune protection.

Souvent trahis dans l’espoir de trouver de l’or, et las de voir leurs efforts tombés en ruine, la Banque Mondiale, dans un rapport (2023), rappelle à cet effet, que le “secteur minier est un pilier fondamental de l’économie malienne”. Le Mali étant parmi les pays premiers producteurs d’or en Afrique, le métal jaune y contribue pour un quart au budget national.

En attendant qu’une enquête soit ouverte comme l’a promis le Premier ministre Abdoulaye Maïga à Dioila, dimanche 16 février, pour situer les responsabilités et manifester la vérité, le gouvernement appelle les orpailleurs à éviter les sites non sécurisés, après un effondrement dans une mine d’or artisanale qui a fait officiellement une quarantaine de morts il y a deux semaines.

Fin janvier, au moins 48 orpailleurs traditionnels été tués, majoritairement des femmes, à la suite de l’effondrement d’une mine dans le sud du pays. Il y a un peu plus d’un an, un éboulement particulièrement meurtrier avait également fait plus de 70 morts dans une mine d’or au sud du Mali.

M. SANOGO

 

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