Le ministre Lamine Seydou Traoré est à Alger pour relancer la coopération avec l’Algérie. « Nous avons le pétrole. D’ailleurs, j’ai donné des instructions fermes, parce qu’on est en train de travailler avec des partenaires étrangers, pour que l’exploitation du pétrole soit très rapidement une réalité au Mali ». C’est ce qu’a déclaré le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, M. Lamine Seydou Traoré, la semaine dernière, dans une interview accordée à la presse. Il vient de joindre l’acte à la parole.
En effet, une délégation conjointe de son département, conduite par le ministre lui-même et le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, accompagnés des experts maliens du secteur pétrolier, a séjourné cette semaine dans la capitale algérienne.
L’objectif principal de la mission était la reprise des opérations de recherche pétrolière sur le bloc 20 du bassin de Taoudéni, la relance de la recherche pétrolière auprès des autres entreprises pétrolières et le renforcement des capacités techniques des cadres de l’Office national de la recherche pétrolière.
La délégation ministérielle malienne devrait aussi insister sur la possibilité de réaliser dans les meilleurs délais le forage d’exploration pétrolière dont les résultats pourront faire du Mali un pays au potentiel pétrolier confirmé.
Les deux parties devraient échanger sur la relance des activités de recherche pétrolière sur le bloc 20 du bassin de Taoudéni. Et, en la matière, l’Algérie est l’un des plus grands pays producteurs de pétrole d’Afrique, avec une compagnie pétrolière nationale, la Sonatrach (Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures), qui a une expérience dans la recherche et l’exploitation pétrolière.
En effet, cette société est une entreprise pétrolière et gazière créée le 31 décembre 1963. De par son dynamisme et son savoir-faire dans l’industrie pétrolière, elle a été surnommée la ‘’majore africaine’’. La Sonatrach est en effet classée première entreprise d’Afrique du secteur et opère à l’international à travers sa filiale, la Sipex.
Des recherches ont été entamées dans le domaine des hydrocarbures sur le bloc 20 du bassin de Taoudéni depuis longtemps. Elles ont été interrompues en 2012. Avec l’avènement de la Transition, et la clairvoyance des nouvelles autorités, une nouvelle dynamique est impulsée à cette coopération pour promouvoir davantage les relations bilatérales à travers l’accélération et la concrétisation de la recherche pétrolière dans notre pays.
Un nouveau défi est donc à relever par le jeune ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, avec la grande offensive diplomatique du patron de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, et sous l’impulsion du Président de la Transition, chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta.
À la faveur de la 12ème session de la Grande commission mixte de coopération Mali-Algérie, le Gouvernement de la République du Mali a signé avec la Sipex, une convention de concession portant sur la recherche, l’exploitation et le transport des hydrocarbures liquides et gazeux sur le bloc 20 du bassin de Taoudéni, afin de stimuler la recherche pétrolière sur ce site frontalier avec l’Algérie.
« Grâce à cette signature, la société Sipex a effectué des travaux de géologie et de géophysique pour un montant de l’ordre de 41.7 millions USDs. C’est ainsi qu’elle a procédé à l’identification d’un prospect et était en phase de procéder au premier forage d’exploration. Ce processus fut malheureusement interrompu en 2012 », informe la mission.
Pays frontaliers et amis, l’Algérie et le Mali ont depuis toujours entretenu de très bonnes relations dans divers domaines dont les mines. Dans ce domaine particulier, des accords signés entre les deux pays ont permis de mutualiser les expériences et le Mali a profité de l’expérience algérienne dans ce domaine pour affiner sa cartographie géologique.
Adama DAO