Mines : L’audit minier aura-t-il les retombées attendues?

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Le palais de Koulouba a récemment été le théâtre d’un tournant décisif avec la présentation, par les cabinets Iventus et Mazars, d’un rapport censé receler les réalités et contours du secteur minier malien. En se saisissant de la question, le Conseil des ministres prend date et s’assume sur un domaine qui cristallise tant les attentes. Et pour cause, le rapport d’audit du secteur minier malien annonce vraisemblablement des secousses dans la régulation dudit secteur et les regards sont rivés sur les conclusions des experts quant au redressement des torts causés à la majorité de Maliens pour qui l’or n’a jamais brillé.

Si en 2022, plusieurs nations ont croisé le fer avec la transition alors tournée vers le respect obligatoire de la souveraineté nationale, une trentaine d’experts travaillaient à dégager les voies d’un meilleur partage des ressources auriferes. Le panel composé d’une équipe technique basée au ministère des Finances, sous la houlette des cabinets Iventus-Mazars, a relevé beaucoup d’anomalies dans ce secteur vital de l’économie nationale. Des irrégularités que le gouvernement est prêt à combattre dans un milieu où le non-respect des lois en vigueur impose des réformes structurelles indispensables à tous points de vue. Il serait aussi question, par ailleurs, d’exiger le rapatrier les devises d’exploitation conformément à la réglementation en vigueur, une question qui tient à cœur le très puissant «Front pour l’émergence et le renouveau du Mali» (FER-MALI). Son leader Sory Ibrahima Traoré avait en clair réclamé l’institution d’un comptoir et c’est désormais chose faite. Il s’agit somme toute d’un tournant qui ravive le contexte et l’atmosphère des Assises nationales de la refondation dont le peuple assumait son destin en optant pour l’affirmation de sa souveraineté. Si le contenu de l’audit semble inaccessible, les actions en vue pour assainir le milieu ne sont pas aussi occultes. Le ministre Seydou Laminé Traoré en avait déjà annoncé les couleurs au début de la transition par des visites spontanées et à coups de dénonciations du non respect de la RSE. Il se montrait notamment intraitable sur l’intégration des nationaux aux postes de décision et n’a jamais manqué de s’insurger contre le cantonnement des Maliens aux postes subalternes ou figuratifs alors qu’ils peuvent servir au sommet.

Par ailleurs, la mission ayant concerné l’ensemble des 15 mines en exploitation au Mali, nul ne pourra se dédouaner ni se soustraire car un plan de mise en œuvre de toutes les recommandations a été annoncé au Conseil des ministres. Lesquelles recommandations devraient faire la part belle aux collectivités territoriales au regard des nombreuses municipalités maliennes disposant dont les redevances ont rarement été utilisées à bon escient. Lesdites mannes financières, censées contribuer au développement communautaire, sont constamment détournées de leurs réelles destinations. Vivement le vérificateur général pour remuer les dessous de l’audit et il aura épingler d’éventuels fossoyeurs.

I.KEÏTA

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