Mine d''or de Morila : Les milliards des ouvriers détournés

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          Le Mali est aujourd’hui classé comme 3ème producteur d’or en Afrique. Ce qui augure sa bonne santé minière. Paradoxalement, l’or semble ne pas briller pour tous les Maliens. Le cas spécifique de Morila est une parfaite illustration où malgré la surproduction, les ouvriers ont été les dindons de la farce. Pour cause, sur les 17 milliards de rendement, ils n’auront reçu que 500 millions, des broutilles. Les accusations sont à divers niveaux. Suivez notre enquête.

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            Rappelons que la plupart des ouvriers de la section syndicale ont quitté l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (U.N.T.M) pour la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM). Les raisons évoquées, la trahison de l’UNTM vis-à-vis de ses adhérents. Il faut noter que beaucoup de nos sites miniers souffrent de l’incompétence de leurs syndicats.

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            En effet, depuis les années 2000, une prime de rendement et une indemnité de logement étaient prévues pour les ouvriers de Morila. Mais hélas, ces primes semblent être piétinées par ladite société au vu et au su de nos autorités. Car, après l’augmentation de la production d’or à Morila, la Société devrait payer 17 milliards comme rendement. Contre toute attente, la société n’a payé que 500 millions pour ces pauvres pères de famille qui devraient bénéficier plus. Ainsi, elle a profité de la naïveté de l’UNTM ou c’est de la complicité. Parce que l’UNTM n’a signé que le paiement des 500 millions.

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            Pour les travailleurs, le reste de la somme leur devait être remboursée. Après maintes revendications, des enquêtes ont été menées. Malheureusement pour les employés, leur syndicat avait déjà signé le paiement de la somme maudite de 500 millions. Cette signature serait même homologuée par une haute cour de justice. Comment ? Attendons d’y voir clair !

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            Aujourd’hui tout laisse croire que l’affaire est classée pour de bon. Parce que pour la faire passer au niveau de cette juridiction, plusieurs cadres du domaine y seraient impliqués. L’on affirme haut et fort que certains de ces cadres auraient touché plus de 50 millions de nos francs. Aussi, il nous a été révélé que la carte de membre de l’UNTM était cédée à 5000 FCFA au lieu de 1000 FCFA.

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            Mais, l’affaire n’est nullement classée, soutient-on à la CSTM. Où, ont aujourd’hui adhéré plusieurs de ces ouvriers. Ainsi, « Lire le droit et nous donner raison a été toujours le slogan de la CSTM » affirme Hamadoun Amion Guindo. Qui s’emploie à clarifier cette situation jugée dramatique.

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            Notons de passage, que lors d’une conférence de presse au Centre Djoliba, l’ancien Ministre de l’Environnement, Nancoma Kéïta a évoqué l’irresponsabilité de nos autorités face à la gestion environnementale dans les localités minières. Selon lui, «Etant Ministre, il envoyait des agents pour contrôler la gestion de l’environnement desdites localités, mais une fois arrivés sur les lieux, ils sont corrompus par les exploitants des mines. » Et d’ajouter «Moi-même je me déplaçais dès fois pour aller voir le terrain, mais en réalité je me rendais compte que mes missionnaires me disaient tout sauf la vérité ».

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            Soulignons que l’exploitation de ces mines ne se fait pas sans conséquences : pollution de l’environnement ; dégâts des matériaux et même des pertes en vies humaines. Aux dires d’un syndicaliste, à Morila, des chasseurs passent toute la journée à surveiller les animaux afin de les empêcher de se rapprocher des dépotoirs. A cela s’ajoute le problème de Sadiola où les femmes accouchent avant terme dû à l’intoxication des eaux. Les comités syndicaux desdites localités oublient-ils leur mission de défense des droits matériels et moraux des travailleurs ? Nous ne saurons l’affirmer. Les faits sont quand même patents.

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            En tout état de cause, à la CSTM tout sera mis en exergue pour mettre les ouvriers dans leur droit, nous a-t-on affirmé. Affaire à suivre. 

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Oumar KONATE

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