Au menu du conseil d’administration de la mine d’or de Loulo le budget 2016 et les plans de la même année. Cette session du conseil s’est déroulée alors que le prix de l’or a baissé considérablement.
En attendant l’officialisation du budget prévisionnel 2016, qui sera fait le 8 février prochain, les administrateurs de société minière Rand Gold se sont retrouvés à Loulo. Au cours du conseil d’administration de jeudi dernier, premier de l’année, Mark Bristow et ses collaborateurs et administrateurs ont passé en revue les préoccupations du moment.
Certes, le conseil s’est tenu à un moment où le cours de l’or est en baisse sur le marché et des interrogations demeurent sur les répercutions au niveau national. Sur ce point, M. Bristow a tenu à apporter des précisons importantes dès l’entame du conseil du fait que toutes les dispositions sont prises du côté de la société pour minimiser les impacts. Car, reconnaîtra-t-il que c’est une période difficile surtout pour l’industrie minière.
“Le prix de l’or baisse considérablement. Nous assistons à la fermeture de sociétés, et au licenciement de bon nombre de travailleurs. Les industries ont beaucoup de dettes qu’ils n’arrivent plus à supporter. Randgold est dans une condition meilleure et n’a aucune dette. Nous sommes dans cette position parce que notre philosophie reste toujours très forte”, a-t-il déclaré lors du point de presse qui a sanctionné les travaux du CA.
Si la mine parvient à s’illustrer de cette manière, c’est bien, a avoué son patron, qu’il y a partenariat favorable avec le pays. “Randgold est l’un des partenaires les plus fidèles qui sont restés quand le pays allait mal. Le partenariat remonte à 20 ans. Nous restons fidèles à cette philosophie. C’est le moment de renforcer ce partenariat pour permettre au pays de sortir du gouffre. Et on passe beaucoup de temps avec notre syndicat. Il prend part au conseil avec les directeurs. C’est ce qu’encourage le partenariat”, a-t-il justifié.
Le contexte de crise aidant, Mark Bristow a renouvelé la volonté de son entreprise de continuer à investir : “Le Mali a traversé des temps de crise. Il y a eu des coups d’Etat. D’autres ont quitté et nous nous sommes toujours là. Nous comprenons cela, et restons toujours aux côtés du Mali. Ce que nous apprécions au Mali, c’est que lorsqu’il y a ces problèmes, on s’assoit avec le gouvernement pour discuter et trouver une solution. Et c’est quelque chose qu’on apprécie au Mali. C’est vraiment important”, témoignera-t-il.
Toutefois, M. Bristow se veut nuancé : “Dans tout partenariat, il peut y avoir des temps très difficiles. Il y a eu des moments très difficiles au Mali. Il y a eu des périodes difficiles entre nous, mais nous sommes toujours là”.
Sur le plan budgétaire, même si les chiffres restent à officialiser, 2016 apportera sa touche : “Nous sommes en ligne avec ce qu’on nous avions prévu, car nous avions des plans de 5 ans et 10 ans. Nous ferons ce que nous avons dit. La production de l’année prochaine variera au-delà des 21 tonnes. Nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour atteindre nos objectifs”.
L’année permettra également de parachever certaines réalisations de 2015, notamment le processus de transition. La mine souterraine, qui était gérée par une société de sous-traitance, sera prise en charge, a-t-il précisé. Avant de se réjouir que le processus est arrivé à terme. Désormais, soulignera-t-il, c’est l’équipe de Domino qui va assurer sa gestion. Mais néanmoins, confirmera-t-il, le plan est de continuer à investir dedans.
L’autre challenge pour la société minière, c’est de développer les compétences maliennes. “Nous voulions être la meilleure mine souterraine du monde avec des techniques avancées. Nous avons un système qui permet à un opérateur de rester à distance et téléguider la machine. En étant au Mali, nous voulions démontrer qu’on peut développer des techniques qui ne sont nulle part ailleurs”.
Faire mieux
Sur les questions liées au développement communautaires, Marck Bristow dira que c’est une partie intégrante du business de la mine et cela est pris au sérieux. “Dans tous les villages autour de la mine, nous avons créé des facilités d’accès à l’eau, la santé, l’éducation. Il y a aussi le centre agro business que vous ne verrez nulle part ailleurs. C’est pour nous assurer que la communauté a quelques chose même après notre départ”, a-t-il noté.
Ces actions qui ont permis de favoriser la confiance avec les communautés : “Nous travaillons main dans la main avec les chefs de village pour trouver des alternatives économiques. Nous avons construit le collège. Maintenant, le challenge, c’est de le faire marcher. C’est une initiative nationale et chacun peut contribuer à sa réussite”, a déclaré le patron de Randgold.
Le lendemain du conseil, la mine a fait don de matériels médicaux d’une valeur de 240 millions de F CFA au Cscom de Loulo et au CS-Réf de Kéniéba.
Alpha Mahamane Cissé
Envoyé spécial à Loulo