Le Reporter : Le problème d’eau et d’électricité à Kéniéba a fait grand bruit à un moment. Aujourd’hui, pouvez-vous nous affirmer que la solution a été trouvée ?
Mamadou Sarif Diallo : Comme vous l’avez si bien dit, Kéniéba connaît une sérieuse crise d’eau et d’électricité due à une augmentation galopante de la population. Parce qu’en 2009 et 2010, on avait une population qui avoisinait 30 mille habitants, mais de nos jours, nous avons une population qui va au-delà de 40 à 50 mille habitants. C’est dire qu’aucune programmation ne peut prévoir cette augmentation exponentielle de cette population. De nos jours, cette crise n’est pas encore résolue. C’est pourquoi Kéniéba avait envoyé une mission nationale pour faire appel aux ressortissants et rencontrer les décideurs pour pouvoir trouver une solution. À cette occasion, nous avons rencontré le ministre de l’Energie et de l’Eau, qui nous a rassurés que tout rentrera dans l’ordre.
Effectivement, les dispositions sont prises à court terme et à long terme pour pouvoir solutionner le problème d’eau et d’électricité de Kéniéba. Mais, c’est un problème qui existe au moment même où je vous parle. Pour l’eau, moi, en tant que maire, j’ai travaillé avec le directeur national de l’hydraulique et ce travail a été porté à la connaissance de qui de droit. Je suis redescendu à la base pour voir les préfets, le gouverneur de la région de Kayes, le directeur régional de l’hydraulique afin que, même s’il faut prendre sur un autre volet d’urgence pour pouvoir solutionner le problème d’eau, qu’ils le fassent.
Quant à l’électricité, le ministre nous a dit ouvertement qu’il ne faut plus qu’on se considère comme dépendant de la société Kama-Sa, parce qu’on avait tout ce problème avec cette société. Problème d’irrégularité des services, de coupures, de prix, parce que le kilowatt est à 250 Fcfa et en dehors ça, les besoins ne sont pas satisfaits. C’est le ¼ de la population qui bénéficie de compteurs. Sur ce point, le ministre nous a dit que réellement nous ne sommes plus avec la société Kama-Sa et que c’est l’Edm-Sa qui doit nous fournir les services. C’est dans ce cadre qu’il est train de demander 2 mégawatts pour solutionner le problème d’électricité. Nous sommes à ce stade actuellement.
La population n’est-elle pas aujourd’hui déçue d’IBK qui lui avait dit lors du lancement de sa campagne que Kéniéba ne mérite pas ce problème ?
Je ne dirai pas que la population est totalement déçue. Mais vous savez, pour nous, IBK, c’est le président de la République. On sait que le démarrage de toute chose est très difficile. Quand la population ne comprend pas, elle va dire qu’elle est carrément déçue, mais quand elle comprend, elle voit le problème auquel l’Etat même est confronté et elle saura que ce ne serait pas peut-être de la faute du président de la République. Que c’est faute de temps, parce qu’au moment où il est venu au pouvoir, ça coïncidait avec les problèmes du pays. Donc, c’est dans la paix qu’on peut honorer ses engagements pris lors de la campagne.
Kéniéba est une zone minière par excellence. Cela profite-t-il à la population?
C’est vrai, Kéniéba est zone une minière par excellence. Il y a des usines qui sont en exploitation et il y a des sociétés qui sont aussi en exploration. C’est ce qui a fait que Kéniéba constitue aujourd’hui une zone d’attraction pour tout le monde. C’est l’or qui est extrait à Kéniéba, qui supporte l’économie malienne. Mais les populations de Kéniéba en bénéficient très peu. Si on se réfère au compte-rendu donné par les experts des mines en fin d’année, on voit que l’extraction de l’or rapporte à peu près 1054 milliards de Fcfa à l’Etat. Alors qu’il n’y a pas un impact réel sur les populations. Certes, les mines les accompagnent (eau, écoles, centres de santé…), mais vous trouverez que ce sont deux ou trois villages qui en bénéficient sur 200 ou 300. En somme, on peut dire que l’or brille pour certaines localités, pas pour toute la population de Kéniéba.
Diango COULIBALY
Tous voleur
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