Lancé dans le but de créer et de fédérer une synergie entre les parties prenantes du secteur minier, Mali Mining Event a tenu la 2e édition de ses activités, le 25 mars 2021. Pour la circonstance, l’initiateur du projet, l’entreprise T-Mak S.A.R.L, a organisé, sous l’égide du ministre des mines, de l’énergie et de l’eau et du président de la Chambre des mines, un panel de haut niveau animé par Mohamed Cherif Haidara du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne, Mme Fatoumata Latyfa Traoré, directrice commerciale de ETASI et Me Ibrahim Sory Berthe, Avocat Satis Partners. Objectif : offrir une opportunité pour la valorisation des réalisations de l’industrie extractive, contribuer à l’amélioration du climat des affaires et promouvoir les investissements pour révolutionner le secteur minier. Autour du thème « le contenu local : moteur de croissance pour le développement économique local », les panélistes se sont exprimés sur le code minier de 2019, notamment son point phare qui est le contenu local qui traite l’ensemble des activités axés sur le développement des compétences locales.
En tant que sous-traitant local, Fatoumata Latyfa Traoré estime que ce code est une opportunité de développement, de formation et d’expertise pour les sociétés maliennes. Et pour cause, le contenu local, selon elle, permet d’avoir sa part du marché dans les mines.
Quant au président du CSDM, Mohamed Cherif Haidara, il a préconisé la création d’une société de patrimoine minier avec comme objectif de porter les actions de l’Etat dans toutes les sociétés et veiller sur le contenu local. Le président de la Diaspora a en outre attiré l’attention des autorités sur la nécessité de mettre l’accent sur la formation en ouvrant des écoles de formation. M Haidara a néanmoins déploré l’exportation massive de l’or brut aux fins de raffinement à l’extérieur. Selon lui, en effet, il existe dans l’or d’autres métaux comme l’argent, le cuivre et le zinc, qui pourraient profiter à l’économie malienne. Il en a profité pour proposer au ministre de raffiner l’or malien sur place pour créer de la valeur ajoutée en termes d’emplois et de revenus. Il s’agit, a-t-il expliqué, de réaliser une des ambitions de la transition qui est de «faire briller l’or pour les Maliens» et permettre au Mali d’être coté à la bourse pour lever des fonds et financer une mine 100% malienne.
Face aux ardeurs nationalistes de M. Haidara, Me Berthé, après avoir rappelé que le Mali a signé des accords et traités, a mis en garde les autorités de s’aventurer sur le terrain. Il a par contre préconisé de revisiter les taxes d’importations dans le code.
Sur la présence d’exploitants sur le terrain qui frustre les sous-traitants, M. Hairada de la CSDM l’assimile à une anarchie propre à la quasi-totalité des pays africains, tandis que Me Berthé s’interroge sur la teneur dissuasive des mesures pour y mettre un terme. Et Mme Mme Fatoumata Latyfa Traoré de plaider quant à elle pour une application sans complaisance de la loi. À titre d’exemple, le président de CSDM, qui exerce dans le domaine minier dans plusieurs pays de la sous-région, suggère de s’inspirer de la Guinée Conakry, un voisin Guinéen qui a su révolutionner son secteur minier et s’approprier ses mines.
Amidou Keita