Au Mali, plusieurs zones aurifères sont confrontées actuellement à des difficultés d’exploitation dues aux manques de financement et elles sont menacées par l’arrêt de travail si l’Etat ne s’engage pas davantage à sauver des milliers d’emplois générés dans ce domaine. Faute de financement, les mines sont en train de mourir à petit feu.
La mine d’or de Yatela a mis la clé sous les paillassons il y a quelques années. Les mines de Morila, Sadiola, Komana et Tabakoto sont au bord de la fermeture, car le cas de la mine d’or de Morila en est l’illustration parfaite. L’actionnaire principal de cette mine, FireFinch, est rentré et la mine est, depuis quelques temps, abandonnée à ses propres sorts entre les mains des travailleurs.
De source minière, les exploitants miniers ne sont pas sous contrôle au Mali. Selon notre source, les autorités sont en train de donner des permis d’exploitation par improvisation et par hasard. « Nous sommes en train de remarquer que l’exploitation minière au Mali se cache derrière d’autres réalités. Tout le monde dit que nous sommes deuxième exploitant en Afrique, mais en réalité derrière ce tableau, il n’y a pas de contrôle.
La difficulté réelle de Morila, aujourd’hui, c’est la créance, car l’actionnaire principal FireFinch, en partant, nous a laissé des créances avec plus de 44 milliards de F CFA», a expliqué un employé minier. Selon lui, la mine de Morila a commencé le processus de redimensionnement de son effectif depuis quelques années et les 2122 employés de Morila sont actuellement menacés, car la mine peut fermer du jour au lendemain si l’Etat ne prend pas ses responsabilités.
A en croire notre source, les travailleurs de la mine de Morila sont déterminés à se battre par tous les moyens pour que la mine ne se ferme pas. Selon notre source, d’autres mines au Mali sont dans les situations encore plus difficiles que Morila S.A., notamment celles de Sadiola, Komana, Tabakoto. « Tout ce qui est en train d’être dit au sujet de l’or ne marche pas. L’Etat a créé SOREM S.A. (Société de recherche et d’exploitation de ressources minérales), mais pourquoi l’Etat ne vient pas prendre Morila avec ses compétences pour en faire une première expérience. Aujourd’hui, l’Etat a la capacité de prendre 2 ou 3 mines pour commencer la mise en œuvre de SOREM S.A. dont Morila, Yatela, Komana etc… », a estimé notre interlocuteur.
Moussa Dagnoko