L’usine de ciment « Diamond Cement » dans le cercle de Bafoulabé au bord de l’implosion et de la faillite : Les travailleurs seront dans la rue le 27 juin prochain pour une grève de 5 jours

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Notre rédaction s’intéresse à un dossier très sensible, préoccupant, voire dangereux.  C’est le cas des employés de l’usine de ciment de Gangotery « Diamond Cement » dans le cercle de Bafoulabé, région de Kayes. Une usine qui tend à devenir une usine à problèmes, à cause des difficultés liées aux conditions de travail de ses propres  employés. Dans cette usine, les travailleurs ne sont pas traités au même pied d’égalité, et gare à celui qui milite dans le comité syndical pour défendre les intérêts matériels et moraux de ses camarades. Les étrangers ont toujours été privilégiés par rapport à nos compatriotes qui y travaillent. Le directeur général et gérant de l’usine, eux, prêtent une oreille de sourds aux problèmes en niant et en refusant catégoriquement de prendre en compte les revendications des travailleurs qui ne réclament autre chose que leurs droits.

Chaque jour qui passe, il n’est pas rare de constater qu’un malien, dans tous les domaines confondus souffre, dans sa chair et son âme pour être en possession de ses droits légitimes de citoyen. Dans nos sociétés, nos entreprises, nos administrations, c’est la grogne totale des employés maliens, dus aux conditions précaires auxquelles ils sont confrontés. C’est un ras-le-bol total des employés contre leur employeur. Car  Ils sont traités comme des bêtes et leurs employeurs  n’accordent aucune valeur humaine, encore moins un privilège  à eux. Pendant ce temps, les autorités compétentes ne font que prêter une oreille de sourd aux problèmes. Pire, dans nos usines, les frondeurs sont prêts à tous pour réclamer leur ultime droit et si rien ne fait en ce sens par nos autorités compétentes.

Au début, c’était  la catastrophe pour ceux-là qui défendent les droits de leurs collègues car leur sort est déjà connu à l’avance : ils sont automatiquement suspendus voire licenciés parfois de l’usine. Les droits  des travailleurs sont bafoués. C’est le cas d’un  jeune qui vient du village de Sélinkegny. Il  nous raconte son sort et sa situation familiale très précaire. Il indique que leur grève n’a d’autre objectif  que d’obtenir des améliorations de  leur condition de travail et le constat est là. Cet habitant du village de Gouroundapé, ouvrier dans l’ «unité  broyage et concassage » raconte : « cela fait deux mois que je travaille pendant la nuit sans percevoir mon salaire. Pire, nous ne sommes pas dotés de matériel de protection au travail. De fois, nous sommes asphyxiés, à cause de la poussière de la pierre  qui sert de ciment. Ce qui veut dire que nous absorbons du gaz irrespirable qui nous coupe toute circulation d’air».

Un autre  habitant d’un village environnant, a déclaré ceci : « dans l’usine, il y a des soi-disant intermédiaires qui sous traitent nos salaires et prélèvent de façon injuste une somme dans nos salaires sans nos consentement. Ce comportement nous indigne beaucoup dans notre travail. C’est pourquoi beaucoup des jeunes sont découragés dans leur boulot. Les salaires qu’ils perçoivent tardivement sont misérables ».

Plus loin, le jeune Sidibé, habitant du village de Fanssané explique : « Suite à la détermination et au courage de certains de nos camarades, que nous avons décidé d’aller ensemble en grève, pour 5 jours, qui débutera le lundi 27 Juin prochain. Et nous sommes à notre énième fois, mais jusque- là  rien n’a été fait pour répondre à nos revendications. Même si notre comité syndical  n’a pas encore atteint l’ampleur souhaitée par ses initiateurs, il n’en demeure qu’il porte en lui les germes d’une réelle prise de  conscience révolutionnaire dont la constance portera ses fruits ».

Rappelons que cette grève de 5 jours, qui commencera dans les jours à venir, porte sur un certain nombre de revendications : l’amélioration des conditions de travail des employés de l’usine ; l’augmentation des salaires des travailleurs, la considération ou l’affiliation de l’usine de Ciment  de Gangotery « Diamond Cement » comme une société minière, afin que les travailleurs obtiennent les mêmes valeurs et droits que ceux-là qui travaillent dans des sociétés minières, etc.

Dans l’histoire, on se rappelle que les grands changements sont souvent partis de petites actions anodines qui ont fini par faire exploser bien des systèmes. Si le comité syndical de cette usine  persévère dans sa lutte, il n’y aura que du succès, car les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets et résultats.

Nous pouvons ainsi dire que s’il n’ y aura pas de changement notoire dans la gestion, le fonctionnement et la résolution des revendications des travailleurs de cette usine, nous assisterons dans les jours à venir sa fermeture ou à défaut l’implosion totale. Ces indiens qui dirigent l’usine Diamond Ciment ne se soucient guère de leurs employés, ils ne pensent qu’à remplir leurs poches.

S’agissant de la protection sociale des employés, parmi eux certains  n’ont pas de contrat d’embauche, à fortiori d’autres privilèges qui leur permettraient d’avoir une sécurité sociale dans cette usine. C’est pour dire que  nos frères qui travaillent là- bas ne bénéficient de rien et n’ont aucune considération de la part des employeurs.

Les autorités maliennes doivent chercher des solutions idoines, pour qu’il n’ait plus jamais ces genres de bavure  et mauvais traitements des maliens dans leur propre pays. C’est de pure exploitation.  Car ce phénomène encourage réellement le départ massif des jeunes vers l’extérieur, surtout quand on sait que la région de Kayes est par excellence une zone de forte immigration.

Kisssama Traoré

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3 COMMENTAIRES

  1. Le vrai problème au Mali est l’analphabétisme. Quand une société arrive et propose des contrats, les gens sont pressés de signés et le plus souvent ce sont des contrats à durée indéterminées. Après 6 mois d’activités, ces mêmes personnes commencent à pleurer sur toute la terre que les conditions sont mauvaises, le salaires est pas bon etc… Ne peuvent-ils pas lire les contrats avant de signer? En ce que concerne le prélèvement d’une part de salaire, je pense qu’il s’agit des bureaux de placement et cela est tout à fait légal ici au Mali. Les travailleurs veulent que Gangotery ait le statut d’une compagnie minière, mais pour cela il faudrait que la société remplisse un certain nombre de conditions.

  2. Travaillez n’est pas une obligation. C’est votre plein droit d’arrêter le travail. La société est libre de travailler avec qui le rend bon service.
    Afrique debout.

  3. ON NE DOIT JAMAIS SUR CE PAYS POUR QUE LES CONDITIONS DES TRAVAILLEURS SOIENT AMELIORES DANS LA MESURE OU CERTAINS MEMBRES INFLUENTS DU PAYS SONT ACTIONNAIRES DES CES ENTREPRISES. DONC LA SEULE SOLUTION EST LA GREVE. COMMENT PEUT -ON IMAGINER QU’A LA SEMOS SA, LE BONUS DES CHEFS DE DEPARTEMENT VONT JUSQU’A PLUS DE DIX BRIQUES(MILLION) ALORS QUE LES PAUVRES EMPLOYES NE RECOIVENT QUE DES MIETTES. MAINTENANT ATTENDONS VOIR CE QUE CES 5 JOURS DE GREVE VONT NOUS DONNER. IL YA UN CHEF DE DEPARTEMENT QUI A MEME EU LE CULOT DE DIRE QUE CETTE GREVE D’ETRE LA FIN D LA MINE .MAIS LUI IL IGNORE QU’IL VA SOUFFRIR PLUS LE PAUVRE EMPLOYE DANS LA MESURE OU LI NE POURRA TRAVAILLER NULLE PART.

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