Les multinationales de l’or dégagent la balle dans le camp des autorités maliennes

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Le Mali est troisième producteur d’or en Afrique, après l’Afrique du Sud et le Ghana. Sadiola est l’une des plus grande mine au monde. Et l’or est le premier secteur qui attire les investissements au Mali. C’est ainsi que les plus grandes compagnies au monde sont présentes chez nous.

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Attirées par un code minier plus qu’avantageux, au titre duquel, l’Etat malien, par exemple, s’est interdit de détenir plus de 20% du capital des sociétés d’exploitation. Le Mali est donc le pays qui octroie d’emblée 80% des parts aux compagnies aurifères étrangères. Cette clef de répartition est au cœur du débat en cours sur la question d’or malien qui, de toute évidence, ne brille pour tout le monde. Et depuis qu’on en parle, nous n’avons entendu aucun officiel s’exprimer sur ce genre d’anachronisme contenu dans la loi malienne sur le secteur minier. Il ne reste plus qu’à faire réviser ce code minier. Et aussi et surtout, dénoncer le contrat léonins qui nous lie aux multinationales de l’or.

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 Le patron de Randgold au Mali a cru devoir soutenir face à la presse, qu’au moins 50% des ressources tirées de l’or restent sur place au Mali sous forme d’impôts, de taxes, de royalties, de dividendes et autres œuvres de bienfaisances en faveur des populations riveraines des mines. Les sociétés minières n’entendent donc s’offrir en victimes expiatoires. Elles se défendent des graves accusations dont sont l’objet. Après avoir affirmé que Randgold n’a rien à cacher aux populations maliennes, M.Bristow lève un important coin du voile qui couvre l’or au Mali.

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En effet, selon lui « l’Etat siège au conseil d’administration » des société d’exploitation et la «grande majorités de nos travailleurs sont des Maliens » avant de poursuivre « ces gens sont donc informés de tout ce que notre société fait comme activité sur le terrain ». On ne peut être plus clair que M. Bristow qui dégage ainsi loin la balle dans le camp des autorités maliennes. S’il y a des comptes à demander, ce n’est donc pas ni Randgold ni à de quelques autres sociétés minières qui ne sont pas venues au Mali en philanthropes. Si l’or ne brille pas pour tous les Maliens, c’est plutôt aux autorités maliennes qu’il fallait demander des comptes. L’Etat malien se trouve ainsi doublement interpellé. D’abord sur les conditions d’exploitation et la réalité des chiffres sur l’or malien. Ensuite sur l’usage qu’il fait de ces milliers de milliards cfa censés rester au Mali. Qu’est-ce qu’on en fait !

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B. TAMBOURA

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La place de l’or dans l’économie malienne

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Cesdernières années, le Mali a produit en moyenne 50 tonnes d’or par an. La réputation du Mali comme pays de l’or se mesure par la volonté affichée des autorités maliennes de hisser le pays au rang de 2ème producteur africain, après l’Afrique du Sud et devant le Ghana. Toutes les mines ouvertes au Mali ont largement dépassé les prévisions de départ en terme de production. Les réserves et les perspectives restent intactes. La légendaire réputation construite sous Kankou Moussa au n’a pris aucune ride plusieurs siècles après. Que ceux qui en doutent comprennent que l’or est devenu le premier produit d’exportation du Mali. Détrônant le coton qui pourtant occupe plus trois millions de paysans maliens. En 2006, l’or a représenté 21% du PIB (l’ensemble des richesses produites au Mali). Il a rapporté 72% des recettes d’exportation, distançant le coton et le bétail dans ce pays à vocation agropastorale.

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Cette place prépondérante de l’or dans l’économie malienne n’a été accompagné d’aucun effort de transparence ni dans la production ni dans la vente ni dans la distribution des ressources. Le président ATT avait été bien inspiré en recommandant la création d’un fonds tiré de l’or malien e, vue de financer les grands travaux. Une recommandation présidentielle vite rangée dans les tiroirs. Or, on ne le dira jamais assez, les ressources naturelles sont ce qu’elles sont.

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B. T.

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